Le blog de Véronique

Des Livres et des Rêves

Les lectures de Véronique 2023

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Je vais commencer par un bilan chiffré, indispensable pour s’y retrouver ! Et comparer d’une année à l’autre.

Cela me permet aussi d’être à jour avec le défi lecture auquel je participe depuis plusieurs années.

 

 

 

 

 

 

 

Ensuite, voici 5 raisons qui me font aimer la lecture !

Raison 1 : faire des rencontres formidables avec des personnages époustouflants comme mon cher Fitz Chevalerie. Mais, aussi des femmes incroyables :

Rebecca Kean, plus badass tu meurs ! Elle est incroyable cette sorcière ! Une guerrière implacable. Une amie fidèle. Une mère épatante. Et une amoureuse passionnée !

Quoique Notre November n’est pas mal non plus !

Ah les trois sœurs  Cahill, sorcières contraintes de cacher leurs dons, surtout face à ces hommes qui ne pensent qu’à les asservir !

Et puisqu’on parle de cela, quelle magnifique héroïne qu’ Amara, une jeune grecque instruite vendue suite à la mort de son père médecin et qui tente de survivre dans l’univers glauque et sordide d’un lupanar…

Des héroïnes perdues comme « la passeuse de mots », « La Princesse sans visage » ou Céphise.

Celle qui m’a émue le plus cette année, c’est Célie. « La Couleur pourpre » est un roman épistolaire écrit par Alice Walker, publié en 1982. Le roman a obtenu le prix Pulitzer de la fiction et le National Book Award en 1983. Et c’est un immense coup de cœur cette année.

Raison 2 : voyager à travers le monde et le temps ! Si ça, ce n’est pas de la magie ! Malgré tous vos sourires !

J’ai vécu dans les quartiers les plus pauvres de Londres au 19ème siècle aux côtés de Jay et de sa sœur, et dans ceux luxueux dans lequel vit Alexander. Aux côtés de Sylvain Tesson, j’ai tenté d’apercevoir la panthère des neiges, sur les hauts plateaux du Tibet. Ensuite, petit saut à la cour de Marie-Antoinette, aux côtés des hilarants  Rose, sa modiste, et Léonard, son coiffeur. Plongée dans la Rome antique avec Amara, la belle rebelle. Et détour sur le Mont Olympe en compagnie de Maxime Fériel relu pour l’occasion. Quel périple

à travers l’Amérique avec Amy ! J’ai fait la rencontre avec elle d’individus singuliers : vétéran, couple en cavale, hippies de la dernière heure, un Bruce Springsteen encore débutant… J’ai visité l’ile aux papillons, j’ai fait un poétique voyage en hiver.

Et, mon immense coup de cœur de 2023 : j’ai accompagné Vadim Pavlevitch, 12 ans. Il souffre de l’asthme et ses parents, dont une branche de la famille contient quelques ascendances juives, sont terrorisés par la menace nazie. En 1943, la haine gangrène Paris, et menace de dévorer ceux qui portent une étoile. Alors, pour le protéger du Mal, il devient Vincent Dorselles et, accompagné d’une religieuse, rejoint Vallorcine, le dernier village de la vallée de Chamonix avant la Suisse.

Raison 3 : Grâce à mes auteurs fétiches, je suis devenue une grande enquêtrice ! Bon, ok, j’étais un peu aidée ! Il faut dire que mes collègues sont prestigieux surtout mes deux chouchous de l’année : Paul Green, un ancien journaliste (qui a connu son heure de gloire avec l’affaire Clara Miller)et Valentin Verne : ce dernier m’a filé une peur bleue !Et coup de cœur pour « La rivière des disparus » de Liz Moore.  Un livre conseillé par Barack Obama. Après quelques recherches, j’ai choisi celui de sa liste de 2020. Autant prendre conseil auprès des lecteurs passionnés, non ? J’ai mis le lien babelio, si vous avez de consulter sa fiche… Raison 4 : J’ai vécu mille vies ! J’ai combattu un Prince cruel, rejoint un clan d’Ecossais, combattu des vampires à la cour du Roi Soleil devenu le Roi des Ombres ! J’ai pratiqué la magie, suis devenue métamorphe. Et ça ne m’a pas suffi ! J’ai mené des enquêtes avec l’ancêtre de Sherlock Holmes, l’incroyable Monsieur Lecocq. Et, j’ai intégré un groupe de Bikers… Non, mais franchement, c’est top, non ?

Tout ceci n’a pas été de tout repos. Mes émotions ont joué au yo-yo ! Alors, j’avais besoin de souffler ! De me retrouver dans un « livre cocon ».

Raison 5 : rire ! 

Comment ne pas rire à chaque page avec Pratchett ? Je vous en parlerai plus en détail.

Petite plongée en enfance avec plusieurs albums de « Boule et Bill ».

Pas de spleen pour moi avec le roman d’Isabelle Giordano et avec « Mad », croyez bien que je n’ai pas touché le fond de la piscine !

Mon coup de cœur du livre le plus drôle de l’année est décerné à J.L Blanchard ! Bonneau et Lamouche mènent l’enquête, pour le meilleur et pour le pire/rire…

Cette année, j’ai découvert pas mal de nouveaux auteurs et beaucoup m’ont enchantée. En voici quelques-uns : et pas mal de coups de cœur : Valentine Goby, Inoue Yasushi, Kenneth Cook et ma découverte hilarante de l’année : Chrystine Brouillet. J’ai découvert son premier roman, « Chère voisine », paru en 1982 pour lequel elle a reçu le prix Robert-Cliche et j’ai enchaîné avec les deux autres tomes consacrés à Louise, une « contre héroïne » à découvrir ! Petite photo :

Bon, assez parlé ! Voici mes chroniques : classées par genres.

Je commence par une photo de quelques sagas lues cette année :

D’abord mon chouchou absolu : Fitz Chevalerie que j’aime d’amour ! La saga Blackwater exceptionnel ! Les soeurs sorcières ! Rebecca Kean.

Et, dans l’univers réaliste, la magnifique découverte de Louise Tremblay d’Essiambre.

Comment vous n’avez jamais entendu parler de ce phénomène littéraire « Blackwater » ??? Petit tour par notre ami à tous (même si personne ne veut l’avouer, hein ?) wikipedia : « Blackwater est une saga romanesque fantastique de six tomes écrite par l’auteur américain Michael McDowell et considérée comme son œuvre la plus importante. Elle fut initialement publiée aux éditions Avon de janvier à juin 1983, à raison d’un livre par mois. Ce roman-feuilleton connaît un tel succès qu’il propulse son auteur aux portes d’Hollywood et inspire à Stephen King la sortie épisodique de La Ligne Verte, en 19961. En France, la saga Blackwater est publiée pour la première fois par les éditions Monsieur Toussaint Louverture, d’avril à juin 2022, à raison d’un tome tous les quinze jours, et devient un grand succès littéraire, presque 40 ans après la sortie dans son pays d’origine1. Depuis, la série de romans a également été publiée par les éditions Neri Pozza, en Italie, et par les éditions Festa Verlag, en Allemagne. »

Et évidemment ma saga fantasy coup de cœur absolu depuis que je l’ai commencée l’an passé : « L’assassin royal » de Robin Hobb.

Littérature contemporaine : On commence par mon immense coup de cœur 2023 : Valentine Goby, « l’île haute »   272 pages – Actes Sud

C’est une amie rencontrée à la médiathèque, qui m’a fait l’éloge de ce roman. Nous avons échangé sur nos récents coups de cœur littéraires et sommes, toutes deux, reparties avec les petites trouvailles littéraires de l’autre. Elle avait raison : ce récit est un petit bijou !

Vadim Pavlevitch, 12 ans, souffre de l’asthme et ses parents, dont une branche de la famille contient quelques ascendances juives, sont terrorisés par la menace nazie. En 1943, la haine gangrène Paris, et menace de dévorer ceux qui portent une étoile. Alors, pour le protéger du Mal, il devient Vincent Dorselles et, accompagné d’une religieuse, rejoint Vallorcine, le dernier village de la vallée de Chamonix avant la Suisse.

Un couple de montagnards l’accueille comme leur fils.
C’est sa famille qu’il doit quitter. Son identité. Son nom. Ceux qu’il aime. Pour un monde inconnu, glacial, d’une beauté sauvage, dangereuse, d’une beauté à couper le souffle. Ou à le retrouver.

Vadim découvre la vie auprès de sa famille d’adoption, de la gentille Moinette, une petite fille qui lui fait découvrir la vie à la ferme et à la Montagne.

C’est une écriture poétique. La sonorité des mots coule comme une musique. C’est un récit sensoriel, dans lequel les bruits légers de la montagne le disputent à la beauté des couleurs. Chaque saison se déroule en offrant sa palette de teintes et Vincent voit, entend, touche, effleure, respire cette montagne, tout comme le lecteur emporté dans cet exil. Hélas, la guerre est toujours là. Les gendarmes italiens surveillent, et bientôt ce sont les nazis qui progressent, mettant encore la vie de Vadim en péril.

Vous l’aurez compris : « l’ile haute » est un immense coup de cœur, que je vous conseille vivement !

Extraits : « Le vert de Vincent lui saute au visage. Il a toujours associé les lettres de l’alphabet à des couleurs, il n’avait pas été surpris le jour où l’institutrice lui avait fait lire en classe les Voyelles de Rimbaud. Il se représentait l’alphabet comme une ligne continue dont chaque lettre saillait en couleur singulière. La semaine comme une boucle de matière plissée variant du rouge sombre au vert, blanc, rose, rouge vif, gris clair et gris foncé. L’année comme une courbe descendante de janvier à décembre, formée de petits rectangles de couleurs plus clairs les premiers mois, plus lumineux l’été, verts dès l’automne, presque bruns au début de décembre. Les chiffres montaient en pente douce du rouge au noir de l à 10 puis tombaient dans un gris de plus en plus dense jusqu’à 100, grimpaient dans des nuances de métal au-delà de 1000 et se perdaient dans le noir. Le phénomène était visuel, les chiffres, les lettres dansaient séparément devant ses yeux, V rouge, A blanc, D jaune, I rouge, M noir. »

« Cha-mo-nix. Il connaissait ce mot, chamonixe, il se répétait distinctement les syllabes comme on piétine l’argile, un talon après l’autre, pour faire monter à la surface des cailloux enfouis, cha-mo-nixe-cha-mo-nixe-cha-mo-nixe jusqu’à ce que du fond de sa mémoire jaillisse l’image des petites brioches bombées fourrées de pulpe d’orange, glacées d’une pellicule de sucre qu’il grattait de l’ongle, il y a longtemps, quand on pouvait acheter des gâteaux Chamonix : il en projetait la vision sur le quai enneigé, couchées sous papier translucide dans une boîte en carton L’Alsacienne, et un mirage de biscuit se délitait sur sa langue, et le sucre imaginaire agaçait ses gencives. »

« À Paris, Vadim suivait au mur de la cuisine une tâche vibrante de la taille d’une pièce, dont l’ellipse s’étirait de l’hiver à l’été, en mimétisme de la course du soleil, jusqu’à atteindre un angle du plafond. Elle s’y coinçait un temps, une araignée de soleil rabougrie sous la poutre, jusqu’à ce que les jours rétrécissent et la délogent. Ici la lumière coule sur une vallée entière, allume un à un les hameaux selon leur altitude, les plis de la montagne, leur position par rapport à l’axe des cols, de plus en plus généreuse, de plus en plus dorée, et les éteint en ordre dispersé suivant les fantaisies du relief. Si bien que de l’aube à la nuit la montagne palpite. »

Giulia Caminito, « L’eau du lac n’est jamais douce » 350 pages    Prix Campiello 2021 – Finaliste du Prix Strega 2021

C’est aussi un mega mega mega coup de cœur 2023 ! Quelle force ! Quelle puissance d’écriture ! Je l’ai lu d’une traite ! Cette écriture est un souffle, un cri, un hurlement de toute beauté !

C’est le point de vue de Gaïa qui est adopté. Elle vit avec sa mère, Antonia, celle qui « ressemble à une héroïne de bande dessinée, à Anna Magnani au cinéma, elle braille, ne capitule jamais, cloue le bec à tout le monde », la matriarche qui tient à bout de bras la famille : le fils ainé Mariano, qui n’a pas connu son père, le nouveau mari, qui connait le même destin qu’un personnage de Zola : il chute du toit. Mais, il ne cèdera ni à l’alcool, ni à la violence : en revanche, il perd ses jambes et se retrouve coincé dans un fauteuil roulant. Et, il y a les jumeaux qui naissent après Gaïa. « Je pense que nous sommes du matériel de rebut, des cartes inutiles dans un jeu compliqué, des billes ébréchées qui ne roulent plus : nous sommes restés inertes par terre, comme mon père tombé d’un échafaudage inadapté sur un chantier illégal, sans contrat et sans mutuelle, et de là, de l’endroit où nous avons atterri, nous voyons les autres mettre des colliers de pierres précieuses à leur cou. »

Ils sont pauvres. Alors, Antonia se bat envers et contre tout/tous pour maintenir sa famille à flot. Elle travaille chez les autres, elle file de bureaux sociaux en bureaux sociaux, se heurte à la bureaucratie, mais continue le combat.

Car, la vie est un combat et Gaïa l’apprend très tôt : à l’école, où elle est harcelée, par les copines qui trahissent, par les petits copains qui trompent, par les voisines jalouses et méchantes avec les plus pauvres. Mais, Gaïa ne se laisse pas faire. Et on voit cette fillette devenir une adolescente rebelle, une jeune femme qui fait tout pour réaliser le vœu de sa mère : réussir ! «POUR GRANDIR, il faut travailler dur, l’enfance est de courte durée, on ne sera pas défendu, soigné, abreuvé, lavé, sauvé pour l’éternité, pour chacun vient le moment de prendre son existence en main, et le mien est arrivé. »

Sortir de cette misère. Alors, Gaia apprend : « à ne pas se plaindre, à lire des livres, à se défendre, toujours hors de propos, hors de la mode, hors du temps. Mais sa violence, tapie tel un serpent, ne cesse de grandir ».

Elle devient dure, parce qu’il le faut : « Moi j’ai été un cygne, on m’a implantée ici, j’ai voulu m’adapter de force, et puis j’ai agressé, je me suis débattue et bagarrée y compris avec ceux qui s’approchaient avec leur quignon de pain dur, leur aumône d’amour. »

Ce livre m’a bouleversée, emportée, émue tant sur le fond que sur la forme. J’espère vraiment que vous serez nombreux/nombreuses à le lire, parce que c’est un chef d’œuvre littéraire !

Sylvain Tesson, « La panthère des neiges »  167 pages – prix Renaudot 2019

Le photographe animalier Vincent Munier invite Sylvain Tesson à l’accompagner au Tibet sur les traces de la panthère des neiges, en compagnie de sa compagne Marie Amiguet et de Léo, son aide de camp.

C’est ce voyage, ces rencontres que nous conte avec poésie, parfois avec philosophie, Sylvain Tesson. J’ai dévoré ce roman, puis l’ai relu lentement en savourant certains passages, certaines phrases. J’aime le style de l’auteur, ces aphorismes, sa poésie, sa fausse candeur qui se conjugue à la lucidité de son regard parfois ironique. Tout en étant au Tibet, on réfléchit au monde trépidant de la ville. On pense au sens de l’existence. La panthère est aussi l’incarnation de femmes pour l’auteur. Et pour le lecteur ?

Ce voyage intime nous porte vers un paysage glacial, dangereux, hostile et d’une infinie beauté. Il nous emmène au sein de nous-mêmes. Notre regard sur la vie, sur la patience, sur le voyage qu’est la vie. Notre Vie. « C’étaient des totems (les yacks) envoyés par les âges. Ils étaient lourds, puissants, silencieux, immobiles : si peu modernes ! Ils n’avaient pas évolué, ils ne s’étaient pas croisés. Les mêmes instincts les guidaient depuis des millions d’années, les mêmes gènes encodaient leurs désirs. Ils se maintenaient contre le vent, contre la pente, contre le mélange, contre toute évolution. Ils demeuraient purs, car stables. C’étaient les vaisseaux du temps arrêté. La préhistoire pleurait et chacune de ses larmes était un yack. Leurs ombres disaient : »Nous sommes de la nature, nous ne varions pas, nous sommes d’ici et toujours. Vous êtes de la culture, plastiques et instables, vous innovez sans cesse, où vous dirigez-vous ? »

C’est aussi une réflexion sur l’Art de la photographie. Montrer la Beauté, c’est ce que veut Vincent Munier : « « On m’en veut d’esthétiser le monde animal, se défendait-il. Mais il y a suffisamment de témoins du désastre ! Je traque la beauté, je lui rends mes devoirs. C’est ma manière de la défendre. »

Pour poursuivre la féerie :

BO du film : à voir.  & « L’extraordinaire photographe animalier Vincent Munier » : il suffit de cliquer sur le lien. 

Jaume Cabré, « Voyage d’hiver » Nouvelles traduites du catalan par Edmond Raillard – Actes Sud Babel

Né à Barcelone en 1947, Jaume Cabré a été récompensé du Prix d’Honneur des Lettres Catalanes en 2010. Il est notamment l’auteur de « Confiteor » couronné par de nombreuses distinctions. En France, son œuvre est publiée chez Actes Sud.

Le lien entre les nouvelles est la musique : Bach, Schubert, Mozart…Les titres sont énigmatiques : « Poussière », « Finis coronat opus », « Plop ! »… Certaines dramatiques comme celle évoquant la partition diabolique sortie de l’esprit tourmenté du fils de J .-S Bach, tragique avec ce petit garçon contraint de devenir un assassin dans l’Enfer de Treblinka. L’humour noir est présent comme dans « Plop ! », onomatopée évoquant le bruit du silencieux employé par d’étranges tueurs à gages.

L’autre point commun entre ces nouvelles est la beauté du style. C’est pourquoi, j’ai nommé le nom du traducteur : Edmond Raillard ! C’est un art que la traduction, quand elle donne une langue aussi belle, aussi riche, aussi pure que percutante.

J’ai pris le temps de lire ces textes, savourant chacun d’eux avec gourmandise. Je lis énormément, souvent cédant à la facilité. Mais, là, à la fin, j’ai simplement dit « Enfin de la Littérature ! »

Toshikazu Kawaguchi, « Tant que le café est encore chaud »  293 pages

Dans une petite ruelle de Tokyo se trouve un café un peu perdu, qu’on semble trouver par hasard : il se nomme le Funiculi Funicula. Il fait partie des légendes urbaines. En son sein, on peut, paraît-il, retourner dans le passé pour quelques instants seulement : « tant que le café est encore chaud ». Si vous ne respectez pas cette règle -et quelques autres-, vous risquez de devenir un fantôme.

Quatre femmes vont vivre cette expérience et chacun de ces voyages se fera avec une délicatesse et une pudeur très charmantes. On y parle de la mémoire, du regret, des traditions, de la famille, du couple… Tout ceci se fait par touches subtiles, comme une mousse crémeuse sur un café. C’est joliment écrit et se lit très rapidement.

La presse nous dit que ce roman de Toshikazu Kawaguchi  – adaptation de sa pièce de théâtre qui a remporté le grand prix du 10e  Festival dramatique de Suginami -vendu à plus d’un million d’exemplaires au Japon, a été traduit dans plus de trente pays et a touché les lecteurs du monde entier.

Il m’a également conquise, car j’ai été touchée par les différents personnages et par les situations vécues. Pour autant, je m’interroge aussi sur les « valeurs japonaises » qui y sont esquissées : le sacrifice ultime de l’enfant pour le bonheur de ses parents, la contrainte du mariage pour échapper au célibat un peu honteux pour la famille, le sacrifice de sa propre vie pour sauver un enfant à naître. De ce fait, l’histoire qui m’a plus le plus touchée est celle de ce couple frappé par la maladie d’Alzheimer.

Un beau moment de lecture, même si je n’ai pas été conquise au point de lire les romans qui lui font suite.

Je vous propose ici un extrait audio lu par Philippe Spiteri.

Emilienne Malfatto, « Le colonel ne dort pas » 111 pages

Certains se demandent parfois pourquoi participer à un défi lecture. Tout simplement pour sortir de sa zone de confort. Ainsi, le défi de cette année demande de lire un roman comprenant un grade militaire dans le titre. Me voilà donc partie à la médiathèque et le premier livre qui a croisé mon regard (oui, je personnalise les livres, qui ont pour moi tant d’esprit, de cœur et de corps !) s’intitule « Le colonel ne dort pas ». En ce lieu magique, demeurent tant d’ouvrages que, sans ce défi, malgré ce titre énigmatique, j’aurais sans doute passé mon chemin.

Cela aurait été fort regrettable, car alors je n’aurais pas lu ce petit bijou littéraire.

Parlons d’abord de l’autrice. Emilienne Malfatto est une auteure, photojournaliste et photographe documentaire indépendante française née en 1989. Elle est lauréate du prix Goncourt du premier roman 2021 pour son livre « Que sur toi se lamente le Tigre » et du prix Albert-Londres pour « Les serpents viendront pour toi : une histoire colombienne ».

Pour la découvrir, je vous invite à suivre son interview (écoutez-la car le sous-titrage est nullissime).

En 2022, est donc sorti ce court roman « Le colonel ne dort pas ». Trois personnages : un colonel insomniaque d’avoir trop questionné d’ennemis (le verbe est ici au sens premier : comprenez : « torturé »), son aide de camp silencieux, tellement en retrait que le colonel envisage de le dénoncer comme opposant, et un général qui sombre dans la folie. Entre chaque chapitre (sont-ce vraiment des chapitres ?), des poèmes.

On ne sait si on est dans un cauchemar. La Ville est vide, comme le Palais. Les bombes tombent et se taisent, lancées par on ne sait qui. Les Ennemis semblent avoir abandonné, et les victimes du Colonel se font rares. Il sent que, bientôt, un Nouveau Dictateur remplacera le précédent.

Condamnation de la guerre et de ses horreurs par l’Absurde. Une prose poétique, très percutante. Ce roman m’a fait penser à Prévert et à sa « Tentative de description d’un dîner de têtes à Paris », qui m’avait tant enthousiasmée à 19 ans, quand je l’avais découvert. Si vous ne connaissez pas, découvrez le texte lu par Reggiani .

Pas de date, pas de lieu, pas de nom. Car ce texte est intemporel. Des poèmes simples et pourtant si nets : « Un écusson de tissu de / rien du tout / voilà à quoi tient l’ennemi ». Une très belle découverte littéraire  !

Elodie Harper, « L’antre des louves »   494 pages     Immense coup de cœur pour ce roman d’Elodie Harper !

Comme vous le savez, Rome a un symbole ; la louve allaitant les jumeaux : Romulus et Rémus, fils du dieu Mars et de la vestale Rhéa Sylvia. Mais, savez-vous que le mot « louve » en Latin se dit « Lupa » et que ce terme désigne aussi la prostituée ? D’ailleurs, on retrouve ce radical dans le mot « lupanar »…

C’est sous ce deuxième sens que l’auteure désigne ces femmes, esclaves du redoutable Felix, tenancier d’un bordel à Pompéi. On suit plus particulièrement Amara, mais également ses amies la douce Didon, l’invincible Victoria, la fragile Cressa et les autres. C’est toutefois le point de vue d’Amara que l’on suit. Fille d’un médecin grec décédé, sa mère endettée, n’a eu d’autres choix que de vendre sa fille comme esclave ; Persuadée que l’ancien client de son mari ne la gardera comme servante que quelques années. Mais, il fait d’Amara sa concubine et bientôt, son épouse jalouse la vend comme prostituée.

La vie d’Amara s’écroule, comme celle de Didon, enlevée par des pirates. Celle de Victoria est plus tragique encore puisqu’elle a été abandonnée bébé dans une décharge et qu’elle n’a connu que le bordel.

Chacune survit comme elle peut. Toutes se soutiennent, parfois se querellent, se jalousent, dans la promiscuité de l’antre miteux.

On découvre Pompéi sous le regard de ces femmes malheureuses souvent, courageuses toujours, à la fois fortes et terriblement fragiles. Chacune continuant à rêver à l’amour et à la liberté.

Amara n’a qu’un espoir : séduire un homme riche, qui l’affranchira. Mais, y parviendra-t-elle, quand il suffit à ces hommes de payer Felix pour l’obtenir quelques heures ? A moins que son éducation raffinée puisse changer la donne ? Mais, à quel prix ?

Ce roman est captivant, bien documenté, bien écrit. Les personnages féminins sont attachants. Malgré la dureté de certains passages, l’auteure parvient à éviter de sombrer dans le glauque ou le pathos. Suspense, émotions, descriptions vivantes tant des lieux que des personnages, tout m’a emportée dans ce roman. Je ne peux que vous le recommander vivement et j’espère lire la suite très vite !

Elodie Harper « La maison à la porte dorée »
J’avais adoré le tome précédent « l’antre des louves » et j’attendais cette suite avec impatience. 😍😍
Quel bonheur de retrouver Amara, ancienne esclave prostituée, désormais affranchie mais toujours soumise à son protecteur.
On espère le bonheur pour elle, et s’il n’est pas totalement absent, que de difficultés elle rencontre encore !
On tremble pour elle et j’ai dévoré ce roman sur deux après-midi. 📚
L’autrice rend vraiment bien l’ambiance à Pompéi. Ses théâtres, ses arènes, ses commerces, les thermes, ses rues. Et on ressent bien les émotions des différents personnages. Certains que l’on aime,😍😍😍 d’autres dont on se méfie et d’autres encore que l’on déteste 😡😤!
C’est un roman vivant. Bien documenté. Passionnant. J’attends la suite avec impatience !😍😍😍

Natsuko Imamuria, « La femme à la jupe violette » 120 pages

Mon défi lecture 2023 réclamait de lire un ouvrage, dont le titre contenait un nom de vêtement. Voilà comment mon regard s’est arrêté sur ce court roman d’une autrice japonaise. Voilà comment je suis tombée sur une véritable pépite littéraire.

Il est vrai que Natsuko Imamura a a remporté la plupart des grands prix littéraires de son pays. Remarquée d’abord dans le domaine de la nouvelle, deux d’entre elles sont récompensées en 2010 et 2011 par le prix Dazai puis le prix Mishima. Elle remporte ensuite le prix Kawai en 2017 pour son roman Ahiru (« Canard »), qui lui vaut d’être sélectionnée pour le prix Akutagawa, l’équivalent du Goncourt. En 2018, son livre Hoshi no ko (« L’enfant des étoiles »), après avoir remporté le prix Noma, frôle encore l’obtention du prix Akutagawa. Elle obtient finalement la prestigieuse récompense à l’occasion de sa troisième sélection consécutive, en 2019, pour son roman « Murasaki no sukaato no onna » traduit en français sous le titre « La femme en jupe violette ».

Ce premier roman traduit en français par les éditions Mercure de France paraît en avril 2022 et met en scène le récit d’une femme vêtue d’un cardigan jaune espionnant une femme à la jupe violette, dans une atmosphère qui évolue vers un thriller.

L’ambiance est très particulière. Tout est observé depuis le point de vue de la femme au cardigan jaune. Une femme que personne ne voit, mais qui, elle, observe avec attention une voisine qu’elle surnomme La femme à la jupe violette. Elle remarque que cette dernière connaît des périodes de chômage, et elle va faire en sorte qu’elle trouve du travail dans l’hôtel qui l’emploie. Au départ, on l’imagine comme une bienfaitrice invisible, une sorte de bonne fée, qui préfère rester discrète sur ses petits coups de main. La nouvelle est bien accueillie, et peu à peu, l’ambiance change. Cette nouvelle plait un peu trop au patron et la jalousie, la mesquinerie, les bassesses surgissent. Celle qu’on a admirée devient la femme à détruire. Les rumeurs enflent, et la femme au cardigan jaune se propose une fois de plus d’intervenir. Mais, pourquoi ?

Réflexion sur le harcèlement. Sur le monde du travail et ses mesquineries, sur sa violence. Sur la lâcheté des hommes et la violence des femmes entre elles.

Une fin surprenante, un roman bien écrit, très curieux. Je le recommande vivement !

 Inoue Yasushi, « La mort, l’amour et les vagues »  111 pages

Quel bijou littéraire que ce recueil de trois nouvelles, dont la première donne son nom à l’ensemble !

On pourrait hâtivement le résumer ainsi : Trois nouvelles, trois couples, trois lieux, trois destins. Mais, ce serait trahir l’auteur de cet ouvrage poétique, philosophique, tout à tour réaliste, cruel et j’ai presque envie de dire « romantique », au sens où on l’entendait au XIXème siècle.

Mon coup de cœur va à la première nouvelle : un homme décide de se rendre dans un hôtel au bord d’une falaise. Le lieu est sauvage et magnifique. Un lieu parfait pour terminer en trois jours un livre médiéval qu’il n’a jamais pris le temps de terminer. Après quoi, il quittera cette vie sans le moindre regret, puisque son honneur sera bafoué bientôt par la presse. Dans ce même hôtel, une seule autre résidente : une jeune femme, qui a choisi également cet endroit pour mettre fin à ses jours. Cet homme, qui refuse d’aimer pour ne pas souffrir, et cette femme, qui veut mourir d’avoir trop ou mal aimé, vont se croiser, se découvrir, tenter de s’ignorer. N’imaginez pas une romance culcul praline à la feel good ! On est à l’opposé de cela. Juste la rencontre de deux écorchés vifs, qui vont revenir sur leurs vies et sur leurs décisions.

Une nouvelle qui nous interroge en tant que lecteurs sur nos propres choix de vie. Sur l’importance qu’on accorde à certains points de la vie, en s’imaginant qu’ils sont essentiels, alors qu’ils ne le sont pas. Une réflexion sur la morte t sur ceux qui décident un jour d’aller vers elle.

Une nouvelle qui ne fait pas pleurer. Juste réfléchir. A la fois triste et drôle, simple et touchante, légère et belle comme la vie !

Alice Walker, « La couleur pourpre » 255 pages

J’avais d’abord, pour la catégorie 13 « Lire un récit sur l’esclavage ou lié au néo-esclavage » choisi un autre roman proposé par les administratrices : Edward P. Jones, « Le monde connu ». Le sujet était passionnant. Les prix littéraires (Pulitzer en 2004 – prix littéraire international IMPAC de Dublin 2005) montrent la valeur du roman. Pourtant, je n’ai pas adhéré. Après une petite centaine de pages, je l’ai arrêté. Trop de personnages, de destins contés. Le roman partait dans tous les sens, et ce n’est pas le style de trame qui me plait. Je n’ai pas eu le temps de m’attacher à un personnage qu’on passait à un autre, et ainsi de suite.

Comme j’avais adoré le film « La couleur pourpre » réalisé par Steven Spielberg et sorti en 1985, avec dans les rôles principaux Danny Glover, la sublime Margaret Avery et l’exceptionnelle Whoopi Goldberg, j’ai décidé de lire le roman dont il est adapté. Ecrit par Alice Walker et publié en 1982, il a également obtenu le prix Pulitzer de la fiction et le National Book Award en 1983. Ce fut le coup de cœur absolu !

Celie a 14 ans au début du roman. Elle raconte comment elle a été abusée par celui qu’elle pense être son père, et comment les deux bébés qu’elle a mis au monde lui ont été enlevés pour être adoptés par des inconnus. Elle est ensuite mariée à un homme, qui la méprise et la brutalise. Lorsque Nettie sa sœur bien aimée la rejoint, Celie connait quelques moments de bonheur, mais bientôt, son mari la chasse parce qu’elle a refusé ses avances.

Les deux sœurs commencent alors une correspondance : l’une racontant sa vie en Afrique auprès des missionnaires qui ont adopté les enfants de Celie, et la pénible existence de Celie auprès de son mari. Mais, ce dernier intercepte les courriers et les cache à son épouse.

L’espoir renaîtra cependant grâce à l’arrivée du grand amour de son mari.    N’éprouvant aucun amour pour lui, elle ne ressent aucune jalousie pour la sensuelle Shug Avery.  Auprès de cette rivale devenue son amie, sa confidente, son alliée, Celie apprivoise peu à peu son corps qu’elle déteste, apprend à s’estimer, à se respecter et à découvrir l’amour.

Les portraits de ces femmes noires sont extraordinaires de force, de fragilité à travers leurs combats. Combats face aux anciens maîtres blancs restés tout puissants, mais aussi face aux hommes noirs, tour à tour pères, maris, amants violents, dominateurs. Certaines comme Célie se montrent soumise, d’autres parviennent à se révolter comme Shug Avery ou Sonia.

On découvre aussi comment en Afrique les industriels déforestent, chassent les villageois, leur volent leurs terres et leurs eaux, au mépris de toute loi, puisque les fusils font la loi. A l’heure où on évoque beaucoup les exactions des Russes en Afrique, il est bon de se rappeler qu’avant eux, Américains et Européens ont agi de même.

Malgré le sujet grave, ni misérabilisme, ni désespoir. Juste beaucoup de courage, d’humanité, d’espoir et avant l’heure, un roman sur la sororité ! Des passages parfois durs, oppressants, mais d’autres emplis d’humour.

Une belle lecture, une écriture magnifique ! Un roman coup de cœur qui m’a donné envie de revoir le chef d’œuvre de Spielberg, qui, rappelons-le, fut présenté au festival de Cannes 1986. À sa sortie, le film reçoit des critiques globalement positives et c’est un succès au box-office (nombre d’entrées). Il reçoit onze nominations aux Oscars 1986, mais n’en remporte aucun

« 13 à table » 189 pages

Recueil de nouvelles au profit des Restos du cœur : les auteurs sont : Françoise BOURDIN – Marina CARRÈRE D’ENCAUSSE – François D’EPENOUX – Karine GIEBEL – Raphaëlle GIORDANO – Alexandra LAPIERRE – Cyril LIGNAC – Agnès MARTIN-LUGAND – Romain PUÉRTOLAS – Mohamed MBOUGAR SARR

Le thème pour l’édition de l’année 2023 est « La planète et moi… ». J’ai énormément aimé la préface de Thomas Pesquet. Courte, mais efficace et fort bien écrite. Elle s’accorde bien avec l’illustration de Riad Sattouf. Les nouvelles sont très inégales, tant sur le contenu que sur l’écriture.Deux m’ont particulièrement plu : celle d’ Agnès Martin-Lugand et celle de Mohamed Mbougar Sarr.Une belle idée en tout cas que ces livres !

Je conclue avec cette jolie citation de Thomas Pesquet : « Lire aère l’esprit, lire déchiffre le monde, lire rapproche les peuples et fait émerger l’enfant en chaque adulte ».

Franck Bouysse, « Né d’aucune femme »  334 pages

J’ai été déçue par cette lecture. J’avais tant lu de critiques élogieuses que je m’attendais à être transportée.

Ce ne fut pas le cas. J’ai trouvé l’histoire assez prévisible. Certains personnages (maitre de forge et la Vieille) sont haïssables et quand même très caricaturaux.

Rose fait évidemment pitié. Mais je n’ai pas du tout accroché à ce récit. J’ai trouvé la fin bâclée et improbable.

Yann Moix, « Paris »  255 pages

Je connaissais le chroniqueur Télé, mais n’avais jamais lu l’auteur. A la médiathèque, j’ai vu « Paris » sur le présentoir. Comment ne pas avoir envie de céder à la tentation de se promener dans la capitale ? Malheureusement, la ville est à peine évoquée. Ce qui intéresse ici l’auteur, c’est lui-même et ses rencontres avec des maitresses potentielles, rêvées, parfois réelles et avec des copains, souvent louches.

Les portraits sont savoureux, la langue est travaillée, le style impeccable. Bizarrement, durant tout le livre, j’entendais la voix de Yann Moix me lire son ouvrage. Et, je me disais qu’il perdait bien du temps à arpenter les studios télé et qu’il ferait mieux de le garder pour écrire. Car, il a une sacrée belle plume !

Ce qu’il décrit ou raconte n’est pas souvent beau, ni agréable. Pourtant, comme un photographe qui utiliserait habilement les lumières, il rend artistique ce qui peut être laid.

J’ai aussi été surprise par les passages souvent drôles. L’esprit demeure ironique, sarcastique, pour ne pas dire méchant. Avec les autres : les femmes, les copains de passage, mais avant tout et surtout avec lui-même.

Au final, un livre que j’ai vraiment apprécié et qui prouve qu’il faut toujours différencier l’homme de l’artiste ! 

Douglas Kennedy, « Les charmes discrets de la vie conjugale » 528 pages

Gros coup de cœur pour ce roman !

Le roman se divise en deux parties : la vie d’Hannah Buchan à deux périodes de sa vie : étudiante, puis jeune épouse et maman dans les années 60 ; et 30 ans plus tard.

« A vingt ans, au lieu de grimper sur les barricades et de se fondre dans l’ébullition sociale des années soixante-dix, elle n’a d’autre ambition que d’épouser son petit ami médecin et de fonder une famille. Installée dans une petite ville du Maine, Hannah goûte aux charmes très, très discrets de la vie conjugale. C’est alors que le hasard lui offre l’occasion de sortir du morne train-train de son quotidien : malgré elle, Hannah va se rendre complice d’un grave délit.

Trente ans plus tard survient le 11-Septembre, et avec lui le temps du doutes de la remise en question, de la suspicion. Le passé de Hannah va resurgir inopinément. Et du jour au lendemain son petit monde soigneusement protégé va s’écrouler… »

Hannah est extrêmement touchante et j’ai ressenti beaucoup d’affection pour elle et de peine, voire de colère, quand j’ai vu la série de catastrophes qui va lui tomber dessus ! Rien ne lui sera épargné et … au lecteur non plus !

Certes pas mal de longueurs dans certaines descriptions. J’avoue qu’à un moment j’ai commencé à trouver le temps un peu long ! Quoi de mieux au final pour se retrouver dans le quotidien morne d’Hannah ?

On voit bien l’évolution de l’Amérique à travers cette famille : des grands-parents activistes, opposés à la guerre du Vietnam, se battant pour plus d’égalités et trente ans plus tard, une petite fille trader et un petit fils ultra conservateur et puritain !

Le style en moins (et c’est normal car nous ne sommes plus à la même époque et les styles évoluent), j’ai songé à Flaubert et Balzac.

Flaubert, puisqu’Hannah est une Madame Bovary d’aujourd’hui (la référence est d’ailleurs citée) et Balzac, car à travers le destin de quelques personnages, quel beau portrait que la société !

Bref, plongez-vous sans hésiter dans ce roman ! Un sacré voyage à travers le temps !

Douglas Kennedy « Les désarrois de Ned Allen »  379 pages

Enorme coup de cœur pour mon 3ème roman de Douglas Kennedy (j’avais bien aimé « Une relation dangereuse » bien que je lui avais trouvé un air de « déjà vu » et adoré « Les charmes discrets de la vie conjugale »).

Ce roman est captivant, passionnant, addictif ! Et pourtant, je partais avec l’idée qu’il n’allait pas forcément me plaire car il se déroule dans le milieu des vendeurs de pages de pub dans les revues informatiques. C’est en effet le métier du héros (devrais-je dire « anti-héros » ?) et il le fait avec brio. Il est l’un des vendeurs les plus brillants de sa profession. Marié à une épouse aussi belle que talentueuse qui l’aime autant qu’il l’aime. Alors, comment tout a-t-il pu déraper ? Simple hélas : sa boite est rachetée et son équipe est limogée. La plupart retrouve aussitôt du boulot, sauf lui. Car pour sauver un de ses employés du chômage, il a eu recours à un chantage sur un gros clients qui n’a pas du tout, mais alors pas du tout apprécié. Et une fois licencié, Ned subit la vengeance haineuse de l’individu. Et comme il vit très largement au-dessus de ses moyens, Ned est bien vite pris à la gorge. Commence alors une véritable descente aux enfers.

Le récit est rythmé, le roman parfaitement documenté et le personnage de Ned parfois agaçant, souvent attachant. J’ai été avec lui, à ses côtés durant tout le roman et j’avais envie de lui dire « Non, pas ça. Fais attention ! ». C’est vous dire à quel point le roman est vivant, haletant. Un suspense jusqu’aux dernières pages. Alors certes, il faut une centaine de pages parfois un peu ardue dans les détails, mais à la manière de Stephen King dans un autre genre, Douglas Kennedy crée une atmosphère, un monde dans lequel on entre peu à peu.

Vraiment un auteur qui va entrer dans mon top 10 de mes favoris !

Le fantastique / La fantasy : appelez ça comme vous voulez ! Je suis fan !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

 

Robin Hobb, « L’assassin royal » 411 pages. TOME 7

Il s’agit du tome 7 de la saga, mais c’est aussi le premier tome du deuxième cycle consacré à Fitz Chevalerie. Quinze années se sont écoulées. Fitz s’est retiré dans une chaumière en pleine forêt avec son fidèle Œil-de-Loup. Trois visiteurs viennent le retrouver tour à tour avec une mission : le convaincre de rejoindre Castelcerf, où règne la reine Kettricken, pour retrouver le prince héritier Devoir, qui a disparu dans de mystérieuses conditions.

Tout d’abord Umbre, son mentor, celui qui a fait de lui l’assassin royal. Ensuite, Astérie, la ménestrelle avec laquelle il entretient épisodiquement des relations amoureuses. Enfin le Fou, ancien bouffon du défunt roi, devenu Sire Doré un noble richissime. Mais, il est surtout le prophète blanc et il a besoin de Fitz, son catalyseur, pour sauver une fois de plus les Six Duchés.

Fitz se confie peu à peu et l’on découvre des bribes de son passé : comment il a appris à maîtriser la magie du Vif, qui lui permet de communiquer avec les animaux. Une magie haïe de tous, et qui vaut à leurs détenteurs une haine terrible. Comment il lutte chaque jour contre la magie de l’Art, qui lui permet de voir en pensée son amour de toujours et leur fille.

Et aussi son attachement à Heure, un jeune garçon qu’il a recueilli. C’est afin de pouvoir offrir un avenir à son fils adoptif que Fitz, désormais appelé Tom Blaireau, va rejoindre la Cour. Mission périlleuse : chacun sait que Fitz portait en lui la magie du Vif et s’il est reconnu, il sera aussitôt mis à mort.

Un tome beaucoup plus lent que les précédents, qui pose les jalons des futures aventures de Fitz. Beaucoup d’émotions aussi, qui rendent ce personnage aussi attachant. Je continue de l’écouter avec Audible, et je félicite encore la lecture exceptionnelle de Sylvain Agaësse. Ce comédien est un doubleur très connu : il a prêté sa voix à l’acteur Stephen Amell dans la série « Arrow » et son palmarès est impressionnant !

Robin Hobb, « L’assassin royal : tome 8 : La secte maudite »    445 pages

Quel tome incroyable ! Comme j’ai encore tremblé pour Fitz, le Fou et Œil de Nuit ! Suspense, péripéties et émotions toujours au rendez-vous ! Vite, je plonge dans le tome 9 !!!!

Résumé éditeur « C’est sous les traits d’un simple valet suivant son riche seigneur que Fitz et le Fou ont entrepris de partir à la recherche du prince Devoir, disparu dans d’étranges circonstances. Ils sont accompagnés dans leur quête d’Oeil-de-nuit et de laurier, la confidente de la reine Kettricken. Ils ont huit jours pour retrouver la trace du fugitif. Mais ils vont bientôt s’apercevoir que la disparition du prince n’a rien d’une banale fugue. Si Fitz retrouve facilement sa trace à Myrteville grâce au lien qui l’unit à son animal, il va rapidement découvrir que le jeune héritier de la couronne, qu’il considère comme son fils, est sous l’emprise de forces maléfiques poursuivant de sombres visées sur les Six-Duchés… »

Robin Hobb, « L’assassin royal : tome 9 : Les secrets de Castelcerf »    471 pages

Après un tome 8 époustouflant en termes de péripéties et d’émotions, on souffle avec ce tome 9. Fitz, désormais connu sous le nom de Tom Blaireau, a ramené au château de Castelcerf le Prince Devoir. Au prix d’un terrible sacrifice.

Les ennuis continuent de se déverser sur notre héros : il doit enseigner la magie de l’Art au Prince, mais il va d’abord falloir gagner sa confiance. Espionner, pour le compte de la reine Kettricken et de son vieux Mentor l’Assassin Umbre, les cours présentes. Celle des ennemis d’hier : la délégation d’Outre-mer qui escorte la future épouse de Devoir. Une bien étrange fiancée. Mais, aussi celle des envoyés de Marchands qui supplient la Reine d’entrer en guerre contre les esclavagistes. Une Cour mystérieuse, capable de peut-être faire naître de nouveaux Dragons. Enfin, les complots des partisans du Vif menacent la vie de ceux qui leur résistent.

Alors, certes, pas d’actions. Mais, que d’intrigues politiques, de complots et de secrets à Castelcerf ! Un tome passionnant comme toujours !

Robin Hobb, « L’assassin royal – Tome 10 : Serments et deuils » 300 pages

Les tomes 9 et 10 ont été séparés par l’éditeur français, mais ils mériteraient de ne faire qu’un seul volume, puisque l’ensemble se déroule à Castelcerf et a pour trame principale le retour de Fitz Chevalerie à la cour de la reine Ketricken. Toujours sous l’identité du garde du corps Tom Blaireau. Ses missions sont nombreuses : veiller sur le Prince Devoir et le former, ainsi que quelques élus, à l’Art. Surveiller les membres des cours hostiles, et surtout éviter les complots des Pie, qui veulent s’emparer du pouvoir. Parmi eux, le chef des rebelles que Fitz a grièvement blessé et qui ne rêve que de vengeances. La narcheska Elliania a quitté avec ses hommes la cour de Castelcerf pour retourner sur ses îles d’outre-mer. Dans quelques mois, le prince Devoir la rejoindra pour y affronter un dragon, et tenir ainsi sa promesse. Mais, ceci est le prochain tome…

Toujours aussi fan de Robin Hobb et de son univers. Fitz continue de m’enchanter, Le Fou – alias le Seigneur Doré- de m’intriguer, et j’ai apprécié découvrir davantage le Prince Devoir, le jeune Heur et, de loin, Ortie. Ces trois jeunes gens viennent insérer un souffle nouveau bienvenu. C’est incroyable comme on s’attache aux personnages et comme ils nous deviennent familiers ! Je peux vous l’avouer : à peine fini, j’ai déjà plongé dans le tome 11 « Le dragon des glaces ».

Robin Hobb, « L’assassin royal – Tome 11 : Le dragon des glaces 381 pages

D’ordinaire, je ne taris pas d’éloges sur cette merveilleuse saga. Toutefois, je trouve ce tome nettement en-dessous que les précédents. Non en termes d’écriture, car le style est toujours parfait, mais en termes d’intrigues. J’imaginais avec ce titre que la rencontre aurait lieu entre Fitz, le Prince Devoir, Umbre et le dragon des glaces. Que nenni ! Quasiment tout le récit se déroule se déroule en mer. Cela aurait pu être source de péripéties. Or, l’essentiel se focalise sur les états d’âme et les nausées de Lourd ! Pour le coup, ce dernier porte bien son nom ! Quel regret aussi de ne pas voir Sire Doré -alias le Fou- dans ce roman : mais, qu’il me manque ! Ah je maudis Umbre de m’avoir privé de ce cher Ami et j’espère le revoir bientôt !

Heureusement, quelques épisodes ont « sauvé » ma lecture : les rencontres grâce à l’Art entre Fitz et sa fille Ortie, les rapprochements entre le Prince et Fitz, le personnage de Trame qui se révèle passionnant et le caractère volcanique de la narcheska Elliania !

Je pense que cela est dû au découpage hasardeux des éditeurs français, qui transforment un tome en deux : cela donne donc un tome (celui-ci) assez long et le prochain riche en aventures. Hâte donc de repartir auprès de mon cher Fitz pour la rencontre tant attendue avec le dragon des glaces !

Robin Hobb, « L’homme noir » : 12ème tome de la saga « L’assassin royal »  327 pages

C’est le 12ème tome de la saga et l’avant dernier du 2ème cycle consacré à Fitz Chevalerie et que dire ? Sinon, que c’est encore et toujours un coup de cœur ! Le Prince Devoir a accepté de relever le défi de sa fiancée, la narcheska Elliana : il doit tuer le dragon Glasfeu, dernier mâle encore vivant, et lui offrir sa tête. Pour y parvenir, il est accompagné de son clan d’artiseurs : notre héros Fitz Chevalerie, le vieil assassin Umbre et le puissant et simple Lourd. Sans oublier les différents clans qui gravitent autour d’Eliana, dont certains voient d’un mauvais œil son projet. Parmi les proches de Devoir, d’autres sont mécontents du projet du Prince : les maîtres du Vif, magie qui permet de communiquer avec les animaux. Sans oublier la dernière reine des dragons, qui a juré que sa race ne s’éteindrait pas et qui est prête à tout détruire pour défendre Glasfeu.

Pourtant, ils sont persuadés que le plus hostile au projet royal ne sera pas présent pour s’opposer à eux : le Fou, connu aussi sous le nom de Sire Doré, a imploré le Prince de ne pas tuer le dragon. Mais, Umbre a usé de mille stratagèmes pour l’empêcher d’embarquer. C’est sans compter la ruse plus grande encore du Fou, qui les attend déjà aux côtés du grand dragon endormi sur l’immense ile glaciale. Le meilleur ami de Fitz sait cependant qu’il perdra la vie en essayant de sauver le légendaire animal, car le plus grand danger vient de son ennemie de toujours : la magicienne terrifiante capable de s’emparer de l’âme des humains et de les transformer en monstres, la Femme Pâle.

Que de rebondissements ! Que de suspense ! Que d’émotions ! Que j’aime Fitz, Devoir et le Fou ! Quel plaisir de revoir un autre personnage dans ce tome ! Comme on tremble d’en perdre certains ! Et combien les prophéties du Fou nous font craindre pour sa vie !

Robin Hobb joue avec nos nerfs et distille des réponses avec la ruse et la discrétion du vœux Umbre : on découvre ceux de la narcheska Elliana, le passé du Fou et…  qui est donc l’homme noir, qui donne son titre au roman ? Ami ou ennemi ? Vous voulez en savoir plus ? Alors, partez pour le plus fantastique, le plus merveilleux des voyages ! Rejoignez la saga de l’Assassin royal !

Robin Hobb, « L’assassin royal » Tome 13 : « Adieux et retrouvailles » 378 pages

Immense coup de cœur pour ce 13ème tome, qui achève le second cycle des aventures de Fitz Chevalerie. Je l’ai déjà dit : jamais encore, je n’avais eu l’impression de connaître à ce point des personnages ! D’avoir l’impression de vivre à leurs côtés ! C’est non seulement du au talent de Robin Hobb, mais aussi au fait que j’écoute la saga sur audible lue par Sylvain Agaësse !

Je les entends parler, et j’ai l’impression d’être avec eux. Quel bonheur de retrouver le Fou ! Que d’inquiétudes encore pour lui !

Quel bonheur de voir enfin un peu de bonheur revenir dans l’existence de Fitz !

Ce tome est vraiment épatant !

Résumé éditeur : « Alors que les navires emportent au loin le prince Devoir et la Narcheska Elliania désormais libres de se marier, un homme seul se dresse sur les rivages de l’île d’Aslevjal. Fitz Chevalerie, s’il a fini par se résoudre à la mort du fou, ne peut supporter de laisser la dépouille de son ami ensevelie sous les décombres du château de glace. Il se lance alors dans l’exploration désespérée des ruines souillées à tout jamais par les maléfices de la femme pâle. Son périple le mènera bien plus loin qu’il n’aurait pu l’imaginer : des contrées de la mort aux rivages secrets de l’art, Fitz trouvera peut-être les réponses à toutes ses questions… Ou des raisons de croire qu’il se trompe depuis le début. »

Saga COUP DE COEUR ABSOLU : la saga Blackwater de M Mac Dowell.

J’ai surkiffé cette saga familiale. J’ai aimé l’atmosphère, le rythme assez lent, les descriptions, les discussions, les querelles. J’ai aimé détester Marie Love, tout en ayant pitié d’elle. J’ai aimé l’étrange Elinor, Oscar, Frances, Queenie…

Ah la famille Caskey ne sera pas facile à oublier ! Les relations entre les femmes, les petites rivalités qui enflent et entraînent trahisons et coups de théâtre ! Cette ambiance fantastique également. Par petites touches !

La saga « Blackwater » regroupe six romans de Michael McDowell publiés entre janvier et juin 1983. Les éditions « Monsieur Toussaint Louverture » ont repris le flambeau en la publiant dans de superbes écrins au format poche, à raison d’un tome toutes les deux semaines au printemps 2022. Les couvertures signées Pedro Oyarbide sont sublimes !!!!

L’histoire : « Au début du xxe siècle, la crue de la rivière Perdido ravage la petite ville du même nom, en Alabama. Tombée du ciel ou déposée par les flots argileux, une jeune femme aux longs cheveux roux, Elinor Dammert, se retrouve dans une chambre de l’hôtel Osceola. Cette femme sans attache va trouver refuge chez les Caskey, puissante famille qui tient sa fortune de l’industrie du bois, et dirigée d’une main de fer par une matriarche soupçonneuse. Mais Elinor partage un lien secret et surnaturel avec l’autre rivière de la ville, la Blackwater, qui va déterminer à la fois la subsistance et le destin de la ville de Perdido. Au cours des cinquante années suivantes, l’influence d’Elinor va apporter prospérité, animosité, mort et réconciliation aux Caskey.

La saga familiale des Caskey débute à Pâques 1919, et se poursuit jusqu’en 1969, avec pour toiles de fonds successives la Grande Dépression, la Seconde Guerre mondiale et la lutte pour les droits civiques, dans laquelle s’engage activement l’auteur. L’histoire traite également des grands enjeux du milieu du XXe siècle aux États-Unis : l’esclavage, la place des femmes dans la société, l’homosexualité… » (Merci qui ? Merci wiki).

On poursuit avec une trilogie qui m’a enchantée !

Petite présentation de l’autrice : Jessica Spotswood a grandi dans une petite ville de Pennsylvanie. Au lycée, elle écrivait déjà des romans historiques. Après des études de théâtre, elle se plonge dans la littérature jeunesse.
« Sœurs sorcières » est son premier roman.

Jessica Spotswood, « Sœurs Sorcières – Livre I »  403 pages

J’ai découvert ce roman grâce à un groupe de lectures et je dois dire que c’est un immense coup de cœur ! A peine à la moitié du roman, je m’empressais de commander les tomes deux et trois.

Dans ce tome 1, nous faisons la rencontre de Cate et ses deux sœurs : Maura et Tess. Elles vivent dans une Nouvelle-Angleterre imaginaire du début du XXe siècle. Les hommes ont le pouvoir absolu, et surtout l’impitoyable Ordre des Frères, qui fait arrêter toutes celles qui semblent se rebeller, toutes celles qui osent s’instruire et toutes celles qu’ils soupçonnent de pratiquer la sorcellerie. Orphelines de mère, avec un père bienveillant mais constamment absent, elles grandissent dans la peur qu’on ne découvre que, comme leur mère, elles sont sorcières. Des pouvoirs qu’elles ne maîtrisent pas.

C’est l’ainée Cate, qui tente de les protéger, provoquant souvent l’ire de ses deux cadettes. Une mission d’autant plus éprouvante qu’elle va bientôt avoir 17 ans et qu’elle devra faire un choix définitif : se marier ou devenir une Sœur. Son ami d’enfance la demande en mariage, alors qu’un autre jeune homme fait chavirer son cœur. Mais, comment réagiront-ils, s’ils apprennent qu’elle pratique la magie ? La protègeront-ils ou la livreront-ils aux Frères ? Et, pourquoi les Sœurs souhaitent-elles autant recruter Maura ?

Cate découvre le journal intime de sa mère et la terrible prophétie qui s’y cache.

Les 3 sœurs Cahill, Cate, Maura et Tess ont des caractères bien différents, mais on s’attache à chacune d’elles. Même si ma préférence va à Cate. L’auteur a une plume impeccable et c’est plaisant de lire un roman « young adult » aussi bien écrit.

Jessica Spotswood, « Soeurs sorcières ». Tome 2 – 449 pages

Un 2ème tome coup de coeur ! Que Cate et Tess sont attachantes ! Combien Maura est odieuse ! Comme on tremble pour ces sœurs ! Surtout quand on connaît la prophétie : l’une d’elles causera la mort d’une autre, tandis que la plus puissante ramènera la lumière. Combien les femmes ont besoin de la lumière de l’espoir ! Celles qui résistent aux hommes sont enfermées dans un asile d’aliénées pour être droguées et abusées. L’Ordre des Frères impose encore plus de restrictions :  » La première mesure, en vigueur immédiatement, est l’interdiction faite aux femmes de travailler hors du foyer.

(…)

La seconde mesure, également en vigueur sans délai, est l’interdiction faite, à partir de ce jour, d’apprendre à lire aux filles. Nous ne pouvons rien, il va de soi, pour celles qui ont déjà appris, mais à l’avenir nous bannissons cet apprentissage, aussi inutile que dangereux. » Certes, il s’agit d’une fiction fantastique. Mais, on ne peut s’empêcher de pencher à ces sociétés patriarcales, qui, sous couvert de pureté et de religion, suppriment toute liberté aux femmes. Celles de Jessica Spotswood ont plus de chances, puisque certaines d’entre elles sont dotées de pouvoirs magiques et décident de combattre les Frères. Hélas, les dissensions sont omniprésentes et c’est peut-être de certaines de ces femmes que naîtra le plus grand danger pour notre chère Cate !

Jessica Spotswood, tome 3 de « Sœurs sorcières » 430 pages

J’ai adoré ce dernier tome de la trilogie de Jessica Spotswood ! On retrouve nos trois sœurs sorcières réfugiées dans l’Ordre des Sœurs. La mère supérieure a changé et, désormais, la politique a changé de cap. La patience et la discrétion font place à une attitude belliqueuse. Sœur Inez décide d’attaquer les Frères de front. Maura la suit aveuglément et, plus que jamais, s’oppose à Tess et Cate. Cette dernière ne peut leur pardonner d’avoir piétiné son amour pour Finn, en l’effaçant de sa mémoire.

Les Frères changent aussi de chef et sont encore plus odieux avec les femmes. Les interdits se multiplient.

Seul le peuple pourrait faire basculer : choisira-t-il de soutenir les Frères, qui les oppriment de plus en plus à cause de leur haine pour les sorcières ou ces dernières parviendront-elles à le convaincre ?

Complots, révoltes, épidémie, trahisons, manipulations, jalousies, amour et amitié, courage et lâcheté ! Que d’émotions encore dans ce tome 3 !

Je conseille vivement cette trilogie à tous ceux qui aiment le fantastique !

Saga coup de coeur découverte cette année : Le BEST-SELLER du NEW-YORK York TIMES : Kendare Blake, « Three Dark Crowns ».

Kendare Blake, « Three Dark Crowns ». Tome 1 :  Whaouh ! Je viens juste de refermer le premier tome de cette saga et je n’ai qu’une hâte : ouvrir le 2nd !

Il m’aura pourtant fallu du temps pour entrer dans le récit. Car pas mal de passages assez lents, beaucoup de portraits et de descriptions. Et j’avoue qu’avec la PAL que j’ai, j’ai failli abandonner ! Pourtant, ces passages sont loin d’être superflus : ils campent le décor, créent l’atmosphère et permettent d’entrer peu à peu dans ces trois Royaumes si différents. Si fascinants ! Heureusement ma curiosité s’est éveillée au fur et à mesure de ma découverte de ces trois sœurs, toutes reines de leur clan et contraintes par les lois à être ennemies. Séparées dès leur enfance, on leur apprend à développer le don unique que chacune possède. Car, le jour de l’avènement, une seule deviendra la Reine. Et elle devra, ce jour-là… Je n’en dirai pas plus pour ne pas vous spoiler !

J’ai aimé ces trois jeunes reines. Leurs incroyables pouvoirs. Et aussi plusieurs personnages secondaires. L’intrigue est riche. C’est vraiment une belle découverte et je comprends mieux le succès phénoménal de cette saga.

Kendare Blake Tome 2. « One Dark Throne » saga « Three Dark Crowns » : Whaouh ! Si j’avais aimé le tome 1, j’ai adoré le tome 2 ! Véritable page turner !

Bien écrit, passionnant, haletant, addictif !

On retrouve les trois sœurs, toutes reines. L’une d’elles accédera au Pouvoir Suprême. Mais, pour y parvenir, la Loi veut que, pour y parvenir, elle devra tuer ses deux autres sœurs. Chacune possède un pouvoir. Chacune sa personnalité. J’en ai aimé deux et j’ai détesté la troisième. Pourtant, j’ai admiré le courage des trois. Je n’ai qu’une envie : me plonger immédiatement dans le tome 3 et découvrir les secrets des sœurs ennemies.

Kendare Blake, « Three Dark Crowns. Tome 3 : Two Dark Reigns ». 430 pages

Épatant ! Addictif ! J’ai dévoré ce 3e tome. Dire que j’avais failli abandonner le tome 1 car je le trouvais trop lent et trop descriptif.

Le tome 2 était passionnant et celui-ci davantage encore ! Désormais Katherine porte la couronne, alors que ses sœurs ont disparu dans une tempête. Mais, sont-elles mortes ou fomentent-elles un coup d’état ? La redoutable Katherine, qui a eu la jeunesse la plus épouvantable, a décidé d’être une reine juste qui fera le meilleur pour son peuple. Mais, comment y parvenir quand on subit une terrible malédiction ?

Mirabella et Arsinoé sont en vie, cachées sur le continent, mais elles doivent faire face à leur propre cauchemar : la visite répétée d’un spectre qui leur intime de retourner sur l’île. Jules Milone se cache, elle aussi. Maudite par son peuple puisqu’elle est peut-être la Reine Légion, celle qui conduira une armée rebelle aux portes de la capitale. J’adorais déjà Arsinoé et Mirabella . J’ai appris à aimer Katherine . Quant à Jules, quel incroyable personnage !

Enfin un roman dans lequel la puissance magique est aux mains des femmes ! Absolument passionnant !

Ariel Holzl « Les Royaumes immobiles. Tome 1 : la princesse sans visage ».
Le titre m’avait intriguée et j’avais craqué pour la sublime couverture. J’ai donc enfin lu ce premier tome.
J’ai été très mitigée sur le début que j’ai trouvé trop « in medias res ». L’héroïne Ivy, une princesse frappée par une terrible malédiction familiale, est emmenée loin de sa terre natale par un noble farfelu.
On s’attendait à de la peur. Un désir de fuite. De vengeance puisqu’il a mis le feu à son château. Mais, non. Elle accepte son sort assez facilement.
Amenée à la Cour des Reines, elle est contrainte de participer à une série d’épreuves afin de devenir la Quatrième Reine des Royaumes immobiles. Des épreuves parfois très cruelles.
Pourtant, même si elle regrette certains gestes ou certains événements, notre princesse réagit assez mollement. Et c’est l’aspect qui m’a le moins plu. J’aurais préféré une héroïne plus combative, plus rebelle, moins passive.
Pour autant, à côté des monstres qui l’entourent, elle fait preuve d’une grande sensibilité. Mais, est-ce suffisant ?
J’avais donc décidé de finir le livre, mais de ne pas lire la suite. Et voici que le dernier quart du roman a pris un tour très inattendu et qu’il m’a enchantée. J’ai donc décidé d’écouter immédiatement le 2e tome sur audible. Car le suspense était à son comble.
Et finalement je me suis attachée à la princesse sans visage ! J’ai aimé aussi toutes les références à la mythologie celtique : Sidhes, Phookas, Pixies…
C’est donc un passionnant périple au pays des Fées et Ariel Holzl est un super conteur ! Vous laisserez vous tenter ?
Ariel Holzl « Les Royaumes immobiles. Tome 2 : le règne des chimères », 304 pages. Slalom éditions
J’avais été mitigée sur la première partie du tome 1, et avais beaucoup aimé la fin.
J’ai adoré tout le tome 2.😍😍😍😍 L’héroïne a tellement évolué entre le début du 1 et ce 2 qu’elle m’a enthousiasmée ! J’étais pressée de découvrir comment elle allait affronter ses ennemis. 🧚‍♂️🧚‍♀️🧚🧜‍♂️🧜‍♀️🧜🧞‍♂️🧞‍♀️🧞
L’action est au rendez-vous. L’écriture est belle. Véritable page turner que les fans de fantasy ne pourront qu’aimer ! 1😍😍😍😍😍 Je recommande et je lirai d’autres romans d’Ariel Holzl avec plaisir 😍!
Holly Black « Le prince cruel ». Quand j’ai lu « La princesse sans visage » de Ariel Holzl, je n’avais pas trop aimé la première moitié et j’avais adoré la seconde. Avec « Le prince cruel », c’est l’inverse.
❗️ATTENTION ⚠️ SPOIL :
J’ai aimé découvrir ce royaume dans lequel on est immergé brutalement à l’instar de trois fillettes enlevées à leurs parents par un général Faë venu récupérer sa fille. Deux jumelles humaines et leur grande sœur Faë.
Un début violent, rapide. Qui augure d’un rythme soutenu. C’est assez trompeur, car la suite est assez lente.
L’auteur choisit comme héroïne Jude, l’une des deux jumelles. Elle et sa sœur, élevées par le général, vont au lycée avec des immortels. Sauf qu’elles sont détestées car mortelles. S’ensuit le récit d’une série de brimades surtout commises par le Prince Cardan et ses amis.
Là commence une série d’invraisemblances : l’un des amis de Cardan, d’abord indifférent aux sorts des jumelles, finit par se montrer super gentil, voire carrément amoureux de June la Rebelle. Sauf que…,, c’est un stratagème car, en fait, il aime sa sœur… Pourquoi ce stratagème ?
Les jumelles sont hyoer complices, s’entendent super bien. Puis se jalousent et se détestent. Alors certes, le beau Faë a joué sur les deux tableaux, mais est-ce suffisant pour faire naître une telle haine ?
Quant à Cardan, il se montre cruel, prétentieux, détestable, harceleur, sur les 3/4 du roman, et soudain, il devient aimable, doux, et même obéissant avec son ennemie, une faible humaine. Bizarre…
Quant au coup d’état, le premier est surprenant. Le second totalement improbable.
En conclusion, j’ai été déçue par l’évolution psychologique des personnages qui changent trop de personnalité. C’est improbable.
Déçue aussi par les sentiments de June qui me paraissent absolument confus : j’adore ma jumelle/je la hais – je hais Cardan et le méprise/je l’aime et l’admire/ et que dire des sentiments de June à l’égard de son père adoptif ? Autant j’aurais pu comprendre sa haine à l’égard de l’homme qui a assassiné ses parents, autant ce « je l’aime malgré tout » est surprenant bien qu’acceptable, autant je le hais « car il a trahi le Prince légitime » m’a paru invraisemblable.
Alors, malgré mes critiques, j’ai mis 4 étoiles sur babelio. Car je reconnais à l’auteur un grand talent de conteuse. Parce que malgré les invraisemblances, j’avais hâte de connaître le dénouement. Parce que June est une héroïne attachante, fougueuse.
Parce que j’ai envie d’en apprendre plus sur Cardan. Sera-t-il un.bon roi ? Ou redeviendra t il cet être cruel et puant d’arrogance ?  Je lirai donc le tome 2

Suite d’une saga débutée en 2022 : les aventures de la fabuleuse Rebecca Kean :

Cassandra O’Donnell, « Potion macabre. Tome 3 de la saga « Rebecca Kean » 479 pages

J’ai adoré retrouver la redoutable Rebecca, héroïne toujours aussi badass pour employer un mot à la mode -que je ne connaissais pas encore récemment-. La redoutable justicière du monde surnaturel a fort à faire : sa fille adolescente -sorcière par sa mère et vampire par son père- ne contrôle plus ses hormones et, à chaque perte d’émotions, elle risque de mordre ses camarades de lycée ! Sa mère est censée la mettre à mort pour sa dernière attaque, mais préfère la changer d’établissement et la confier à un lycée de potionneuses, dans lequel elle a dégotté un emploi de professeur. Une couverture évidemment, puisque l’enseignante a pour mission de découvrir quelles élèves et/ou quels professeurs ont mis la main sur un manuscrit de sortilèges interdits. Ce ne sont pas ses seuls problèmes : sa meilleure amie -lycanthrope bien entendu- a des peines de cœur, son amant vampire lui confie la sécurité de son clan pendant son absence et son ex – un semi-démon des plus sexys- a décidé de l’enlever pour la faire sienne.

Pas mal de batailles, d’enquêtes, d’aventures pour une Rebecca Kean toujours plus punchy que jamais. C’est facile à lire et diablement divertissant !

Comme j’ai adoré Rebecca Kean, j’ai décidé de lire une autre saga de Cassandra O’Donnell : La légende des Quatre. Entre 12 et 14 ans :

Entretien avec Cassandra O’Donnell à l’occasion de la sortie du tome 1 de « La Légende des 4′, « Le Clan des loups », le 14 mars 2018.

Cassandra O’Donnell, « La légende des quatre. Tome 1 : Le clan des loups » 358 pages

Un grand merci à Audible qui propose aux abonnés des livres gratuits. En général, le premier tome d’une saga. Et c’est habile, puisque souvent, on est évidemment tenté de lire, et donc d’acheter la suite. En fait, j’ai déjà réservé les tomes 2 et 3 à la médiathèque.

J’avais adoré les premiers tomes de la saga « Rebecca Kean » de Cassandra O’Donnell et j’ai adoré ce premier tome de « La légende des Quatre ».

Ces quatre désignent quatre clans de mutants : on les nomme des Yokaïs, créatures tantôt humaines, tantôt animales, qui vivent dans une paix relative.  les Lupaï (loups), Taïgans (tigre), Rapaï (aigles) et Serpaï (serpents) : quatre clans ennemis, qui se détestent. Ils côtoient également les humains, mais ces derniers les détestent depuis que les Yokaïs, las de les voir détruire la planète, les ont vaincus et les ont contraints à vivre sans technologie et sans armes.

La terre est séparée en six parties : une infime pour les humains qui ont survécu, une pour chacun des quatre clans et une zone neutre dans laquelle chaque créature peut se rendre, mais qui doit rester vierge de tout affrontement. Un autre lieu est également neutre : l’école. Les Anciens ont espéré que se croiser à l’école permettrait aux uns et aux autres de ne plus autant se craindre. Mais, la loi est claire : interdit de se mêler aux autres clans.

Sauf que le jeune Mika, un Taïgan, se perd sur le territoire des Lupaï. Et c’est l’héritière du clan des loups qui le croise et qui fond littéralement devant le garçonnet de 6 ans. Quand surgit Bregan l’héritier des Taïgan, quelle n’est pas sa surprise de voir son petit frère s’amuser avec la jeune fille. Et quand la meute s’approche, Maya laisse les deux Taïgans s’échapper.

J’ai adoré ce roman. Mika est terriblement attachant. Maya et Bregan sont le couple phare. Mais, j’ai aussi aimé Nel, l’héritière des Rapaï. Seuls Won et la plupart des humains m’ont paru assez détestables. Du reste, c’est un tour de force de l’auteur de nous faire trembler pour les vies des Yokaï et de vouloir que ces méchants humains se fassent démonter !

Le rythme est soutenu, l’humour présent. Alors, on échappe pas à quelques caricatures : des adultes qui ne pensent qu’à la guerre, sont emplis de préjugés et ne comprennent pas grand-chose, mais ça rejoint la  Bit-Lit/Fantasy pour ado. Et, quant on y réfléchit, c’est bien Buffy l’étudiante et ses amis qui sauvaient déjà le monde à l’époque…

Cassandra O’Donenell, « La légende des quatre : Tome 2 : Le clan des tigres » Flammarion Jeunesse – 408 pages.

Décidément j’adore les romans de Cassandra O’Donnell. Après avoir lu les premiers tomes de Rebecca Kean, j’ai débuté « le clan des quatre ».

Ce tome 2 est encore meilleur que le précédent.
Les péripéties s’enchaînent et on en apprend plus sur les héritiers des clans. Leurs relations s’affinent.

Quant aux humains, ils n’ont vraiment pas le beau rôle. Après avoir détruit une grande partie de la terre avec le nucléaire, voilà qu’ils sont prêts à recommencer !
Un roman bien écrit et passionnant !

Allez on plonge directement dans le 3e tome de « la légende des quatre » de Cassandra O’Donnell.
Toujours aussi passionnant !
Après le clan des loups et le clan des tigres, nous voici immergés dans le clan des Serpaïs. Et comme Maya l’héritière des loups, nous découvrons toute la complexité de Wan, le cruel souverain des serpents 🐍. Cruel, mais néanmoins de plus en plus sensible grâce à l’amour grandissant qu’il éprouve pour Maya.
Toutefois, un tome beaucoup plus sombre et violent. La guerre est déclarée entre les humains et les Yokaïs. Ces derniers les voient comme des monstres impitoyables destructeurs de la terre et de ses habitants et ils ont décidé de les éradiquer. Des passages difficiles.
Maya, plus empathique, veut sauver les orphelins de la cité des hommes. Mais, en agissant ainsi, ne sera-t-elle pas encore vue comme une traîtresse ?
Cassandra O’Donnell « La légende des quatre. Tome 4. Le clan des Lupaïs »
Autant j’ai adoré les 3 premiers tomes, autant je suis mitigée sur celui-ci.
Certes, nos jeunes héros sont toujours aussi attachants, mais j’ai trouvé le tour que prenait l’histoire assez horrible. Toutes ces guerres, cette éradication racontée en long, en large et en travers. Cette cruauté des Yokaïs ou des hommes d’ailleurs aussi. Voilà qui laisse peu d’espoir…
Et pas trop le moment de lire ça 😭😭😭😭 Je suis restée sur ma faim concernant le devenir de nos héros.
J’espérais autre chose. Je retourne plongée dans le tome 6 de « Rebecca Kean » toujours de Cassandra O’Donnell…dont je reste évidemment une grande fan. 😍😍😍😍😍😍😍
Victor Dixen, « Vampyria – Tome 1 : La cour des Ténèbres » 491 pages  Enorme coup de cœur pour ce roman que j’ai littéralement dévoré !!!!

Et si Louis XIV ne s’était pas éteint le 1er septembre 1715 après 72 ans de règne ? Et s’il avait été transmuté en vampire originel grâce à ses médecins ? Et si le roi Soleil était devenu le roi de la cour des Ténèbres ? Si l’Europe était gouvernée par des rois-vampires ? C’est l’idée formidable de l’auteur ! J’avoue que j’étais très dubitative sur cette uchronie, et le résultat m’a enthousiasmée ! D’abord parce que j’ai adoré l’héroïne, Jeanne Froidelac, qui vit avec ses parents -des apothicaires- et ses deux grands frères. Dès les premières minutes, cette famille lui est arrachée dans des conditions dramatiques et elle est obligée d’usurper l’identité d’une jeune noble. Envoyée à la cour, elle ne rêve que de vengeances, mais chaque pas à la Cour risque de la conduire à la mort. Les trahisons sont partout.

Un rythme incroyable. Des retournements de situation épatants. Une Jeanne/Diane pour laquelle on tremble. Une héroïne imparfaite, qui est capable de trahir pour parvenir à ces fins. Une héroïne attachante, intrépide, déterminée que j’ai hâte de retrouver dans le tome 2.

Si vous aimez les histoires de vampires, les romans palpitants, foncez ! Vous ne le regretterez pas !

Victor Dixen, « Vampyria – Tome 2 : La Cour des Miracles » 512 pages

Immense coup de cœur pour ce 2ème tome, encore plus addictif que le premier. Le roi des Ténèbres -Louis XIV devenu Vampire depuis 3 siècles qui gouverne toutes les cours d’Europe- a bien des soucis : la reine d’Angleterre souhaite échapper à sa domination. La Fronde tente de l’assassiner. Et une nouvelle menace a surgi : une vampire -non officielle- a trouvé le moyen de contrôler la folie sanguinaire des goules. Elle a pris le nom d’Hécate, Reine de la Cour des Miracles, et lance sur Paris ses hordes sanguinaires, enlève des citoyens et exige de devenir la Vice-Reine de Versailles. Le roi envoie alors trois de ses Ecuyers royaux afin de la retrouver et de l’arrêter. Ils ont reçu quelques gouttes du sang magique de Louis XIV et, quoique mortels, ils possèdent désormais certains pouvoirs. Parmi eux, notre héroïne Diane de Gastefriche, alias Jeanne Froidelac, qui ne rêve que de venger sa famille assassinée par les vampires. Si cette armée de goules venait à tomber aux mains du roi, il deviendrait invincible.

Un roman trépidant avec une héroïne courageuse et plus humaine encore. Sa haine et son désir de vengeance sont toujours présents, mais aussi son amitié pour… Ne comptez pas sur moi pour vous dévoiler des éléments de l’intrigue. Une uchronie fascinante, qu’on ne peut que dévorer !

Victor Dixen, « Vampyria. Tome 3 : La cour des ouragans »   604 pages

J’ai autant adoré ce tome 3 que les précédents. De plus en plus attachée à l’héroïne Diane la Noble Ecuyère au service du vampire le plus puissant d’Europe : Louis XIV ! Le roi lui confie une nouvelle mission : épouser le capitaine Pâle Phoebus, qui sème un vent de terreur sur toute la côte atlantique. Capable de déclencher les ouragans, de glacer les eaux, il détruit tout ce qu’il ne peut prendre et les navires français sont la proie favorite du pirate. Mais, Diane n’est pas à la solde du roi. Son véritable nom est Jeanne, fille de roturiers, qui a volé l’identité d’une noble afin de venger l’assassinat de sa famille par les vampires.

Mais, à trop vouloir mentir, la jeune femme ne risque -t-elle pas de tout perdre ? Ses amis, celui qu’elle aime et peut-être même son propre passé. Car, comment expliquer ses cauchemars, qui lui font voir ses propres parents l’appeler « monstre » ? Et pourquoi, vampires et même les furieuses goules sont-ils autant sous son charme ténébreux ?

Que de mystères encore ! Que de péripéties ! Le rythme est soutenu, le style impeccable (à part les verbes de paroles qui m’irritent : « j’ai dit » au lieu de « dis-je » …), et les personnages se dévoilent de plus en plus. J’adore vraiment cette trilogie ! Quelle imagination fertile que celle de Victor Dixen ! Honnêtement, c’est sacrément gonflé de faire du roi Soleil un roi Vampire redoutable et de sa cour une armée de buveurs de sang ! C’est à priori tellement farfelu qu’on ne peut y croire ! Et pourtant, c’est tout l’art du romancier : de créer un monde extraordinaire et d’emporter avec lui son lecteur ! J’ai été emportée et je lirai d’autres romans de Victor Dixen !!!!

Première lecture « Halloween » 🎃
Roberto Cotroneo « La maison de verre » éditions Buchet Chastel. 206 pages
Une excellente surprise que ce roman de l’auteur italien Roberto Cotroneo. De style gothique, il fait beaucoup penser à la célèbre « Chute de la maison Usher » d’Edgar Poe.
Une jeune gouvernante signe un contrat – presque un serment – de ne jamais rien dévoiler de ce qu’elle verra ou entendra dans la maison de verre.
Cadre enchanteur, villa ultra moderne, jardin magnifique dans lequel trône un étrange petit temple romain.
Des jumelles aux dons extraordinaires. Des parents mystérieux. 👻
Et des apparitions. Apparitions ou rêves ?
Monde invisible ? Ou folie ?
Un roman bien écrit. Que j’ai lu en un après-midi. Et qui m’a beaucoup plu.
Alors, si vous voulez voyager en Italie et emprunter le sentier du Temple, préparez-vous à trembler. Délicieusement.
Et vous, connaissez-vous cet auteur ? Avez-vous lu ce livre ? Vous a-t-il plu ?
Et, aimez-vous les « lectures Halloween » ? 🎃
Je vous propose d’écouter ce morceau de Debussy, interprété par l’une des jumelles. Il vous aidera à partir dans ce mystérieux univers…
Et cette sublime et inquiétante sonate !
Terry Pratchett, « La huitième fille » –  Les annales du disque-monde. Tome 3 »

J’ai décidé l’an dernier de lire entièrement les « Annales du disque Monde », ayant beaucoup apprécié la lecture aléatoire de quelques tomes. J’ai donc évidemment repris au début et voici le 3ème tome que j’ai adoré !

La tradition veut que juste avant sa mort, un mage en intronise un autre : le huitième fils d’un huitième fils. Sauf que le mage Tambour Billette commet une erreur : le bébé est une fille ! C’est trop tard ! La transmission a eu lieu ! Le père demande de l’aide à la sorcière du village : Mémé Ciredutemps. Celle-ci est catégorique : on n’a jamais vu ça : une fille peut être sorcière, mais pas mage ! Peu importe, elle prend l’enfant sous son aile et l’initie à la sorcellerie. Mais bientôt, les catastrophes s’enchainent et le grand voyage jusqu’à l’Université des mages débute avec son lot d’aventures !

Tout est génial dans les romans de Pratchett : la richesse de cet univers créé, la truculence des personnages – j’adore particulièrement Mémé Ciredutemps -, les noms des lieux et des personnages, les rebondissements et évidemment l’humour. Je suis admirative aussi de la beauté de la langue et on comprend que le traducteur de Pratchett, Patrick Couton, ait obtenu le Grand Prix de l’Imagination 1998. Bref, c’est très rapidement que je vais lire le tome suivant : « Mortimer ».

Leen Roy, « Le médaillon oublié »   313 pages

C’est d’abord la belle illustration qui orne la couverture qui m’a donné envie de lire le roman auto-édité de Leen Roy. Un titre énigmatique, une teinte pastel, une simplicité loin des couvertures souvent sublimes des romans actuels, mais il faut l’avouer toutes créées sur le même modèle : extrêmement surchargées, et du doré par-ci, et des effets en relief…

Le roman est une belle surprise et finalement, il est à l’image de la couverture : écriture fluide, toute en simplicité. Peu de personnages principaux, qui évitent les arbres généalogiques compliqués.

Rose débarque au manoir familial, dans lequel vit son frère jumeau et leurs deux amis d’enfance. Elle a fui un mari violent et est accompagnée de leur jeune fils. Un retour qu’elle craint, car elle a quitté la demeure à la mort de son père et après une série de disputes avec son frère. Pourtant, il ne fait aucun doute que ces quatre-là s’adorent et les malentendus se lèveront peu à peu. Leurs liens passés sont évoqués lors de flash-backs de Rose et permettent de mieux comprendre la situation actuelle.

Peu après son arrivée, des bruits étranges se font entendre. Les quatre amis montent au grenier et font la rencontre la plus improbable qui soit : une sorte de fantôme leur confie un médaillon et ils ne tardent pas à découvrir qu’il leur permet de voyager dans les livres.

Pour des amoureux des bibliothèques -autant vous dire que celle du Manoir est particulièrement riche-, de tels voyages sont vraiment extraordinaires. Mais, car il faut bien un « mais », de nombreuses questions surgissent : pourquoi leur offre-t-on ce médaillon ? Leur appartient-il vraiment ? Le décès de leur mère -apparemment un accident de voiture- a -t-il un lien avec tout cela ? D’ailleurs, qui était vraiment leur mère ? Et qui sont ces trois redoutables sorcières qui commencent à les suivre et à les attaquer pour réclamer le médaillon ?

Les péripéties sont très nombreuses : chaque chapitre ou presque est l’occasion d’un séjour dans un livre. Autant dire que les rencontres sont nombreuses : pirates, chasseurs de sorcières, chamane dans une forêt fantastique et j’en passe !

Il se lit très vite, car on ne peut tout simplement pas le lâcher une fois commencé. On est impatient de savoir comment nos héros vont se sortir de ces situations plus que périlleuses ! A noter que les scènes sont très visuelles et on a un véritable film qui se déroule dans la tête.

Bref, je recommande ce roman à tous les lecteurs et lectrices qui aiment le fantastique ! C’est parti pour un beau voyage !

Alric et Jennifer Twice « La passeuse de mots. Tome 1 » : 736 pages

Je devais lire pour un défi lecture un livre avec une couverture contenant un animal nocturne. Or, je me souvenais avoir admiré la magnifique couverture du premier tome de la saga « La passeuse de mots ». C’est ainsi que j’ai découvert le royaume de Hélios, dans lequel vit Arya, une jeune fille passionnée de livres.

Arya est la fille de la pâtissière de la Cour royale, et l’ainée de la famille. Une adolescente un peu naïve, qui aide sa mère avec application et modestie, est l’amie d’un des Princes héritiers, un jeune homme qui n’a rien d’un Prince Charmant ! Méprisé par son père car il ne possède pas de pouvoirs magiques contrairement aux siens, souffreteux, solitaire, désagréable, méprisant, râleur, il n’a qu’une seule confidente : Arya. Sauf qu’il se montre particulièrement désagréable aussi avec elle. Quoiqu’il en soit, alors qu’Arya et sa mère rejoignent la Ville pour fêter un événement décisif, une catastrophe -prédite par le Prince que personne n’écoute- a lieu. Une sorte de révolution, qui détruit tout. L’aventure commence ! Sauf que débute aussi une série d’invraisemblances.

Arya aurait dû s’inquiéter pour sa famille. Mais non ! A l’exception de quelques phrases, l’unique préoccupation de la jeune fille est : qu’est devenu le Prince ? Elle est attaquée par un étrange soldat et en sort presque indemne, ce qui est parfaitement illogique. Elle croise une femme mystérieuse qui lui révèle son destin : elle est la « passeuse de mots », ces mots qu’il faut réveiller pour leur donner leur pouvoir magique. Pourquoi Arya ? On ne sait pas.

Sur sa route, elle croisera des alliés : un voleur qui ressemble particulièrement à Jack Sparrow, un Vampire – que les auteurs ne nomment pas de ce nom – qui ressemble au Vampire cruel mais qui en fait ne l’est pas du tout -enfin, pas vraiment -, un général seul et un peu bourru. Les personnages sont attachants, mais trop clichés pour moi. Les aventures sont passionnantes, mais on dirait une succession de petits romans : un roman sur la révolte face aux Mages, un roman sur les vampires, un roman sur les pirates, un roman sur un univers à la sauce Avatar.

J’ai trouvé certains passages très répétitifs, surtout au niveau des dialogues. C’est dommage, car on est à un iota d’un super roman. Et, même si j’ai trouvé certains passages ennuyeux et beaucoup de clichés, j’ai aussi passé un bon moment. Je m’interroge sur ce que va devenir la quête d’Arya. Vais-je lire la suite ? Aucune idée ! Peut-être vais-je attendre de voir les commentaires des lecteurs et savoir ce qu’ils ont pensé de la suite.

Georgia Caldera, « Les brumes de Cendrelune. Tome 1 : Le jardin des âmes » 314 pages

Un grand merci à Audible qui propose aux abonnés des livres gratuits. Cela m’a permis de découvrir premier tome de cette saga/ Je vais noter les titres dans ma wish list afin de lire la suite dans l’avenir.

Il s’agit d’un roman de fantasy assez noir. Le monde est dirigé par le dieu Orion et par ses enfants. Le dieu des dieux et des hommes a la particularité de tout connaître des pensées de ces sujets et il peut, en cas de pensées rebelles, envoyer l’Ombre et ses soldats afin d’arrêter et d’exécuter aussitôt.

C’est ainsi qu’un matin, les parents de Céphise sont mis à mort, tandis que son jeune frère est enlevé afin de devenir un garde sans volonté des dieux. Et parce que son père a hurlé sa vengeance, l’Ombre décide d’arrêter également la jeune fille. Elle ne sera pas condamnée à mort, mais va devenir une Rapiécée parfaitement identifiable : une de ses jambes et un de ses bras vont être amputés et remplacés par une prothèse.

Des années plus tard, Céphise ne rêve que de vengeances et pourtant aucune de ses pensées n’est lue par les dieux. Elle est même violoniste dans l’Académie royale. Rejetée par tous, sauf par son ami qui lui aussi nourrit des rêves de rébellion. Mais, le jeune homme est grièvement blessé et Céphise arrêtée. Pourtant, quand l’Ombre la saisit, une étrange magie opère : l’un et l’autre sont capables de se voir vivre dans une vision. Le redoutable assassin royal décide alors de protéger la jeune fille envers et contre tous les dieux, qui le haïssent, à l’exception de son père, qui nourrit de grands espoirs pour lui. L’Ombre, en effet, pour le moment incapable de magie, est capable, selon Orion, de devenir le dieu le plus puissant de tous.

Les points de vue alternent entre Céphise et Verlaine, véritable nom de l’Ombre. Si les humains le voient comme un être insensible et cruel, on découvre le point de vue du jeune prince, honni de ses frères et sœurs et qui ne rêve que de vengeances. Les deux parias sauront-ils se comprendre ?

Deux autres personnages m’ont beaucoup intéressée : le dieu Héphaïstos, qui hait Verlaine plus que tout, mais qui nourrit de tendres sentiments pour la malheureuse vestale Proserpine, celle qui enchaînée dans les entrailles du château, lit les pensées humaines pour Orion.

Un premier tome de dark fantasy particulièrement addictif, mais qui n’est pas à mettre entre des mains trop jeunes, car certains passages sont cruels.

Marc André Pilon « Déluges ». 300 pages
J’ai été attirée par la couverture qui est sublime ! J’aime beaucoup les histoires de maison hantée à condition qu’elles ne fassent pas trop peur. 👻 👻 👻 👻
L’héroïne est attachante. Une ado un peu artiste qui ne sent pas trop bien depuis que son père s’est remarié et qu’il a eu un bébé avec sa nouvelle femme. Pourtant, elle adore son petit frère tout comme son autre frère.
Leur emménagement dans une maison aussi immense qu inquiétante ne va rien arranger. D’autant qu’en dehors de bruits étranges et d’apparitions, la pluie s’abat sur la ville.
Une atmosphère inquiétante à souhait. Des chapitres courts. Une écriture efficace. Un bon rythme.
Tout est réuni pour passer un excellent moment !Je lirai d’autres romans de cet auteur !

 James Herbert, « Sanctuaire »   Gros coup de cœur pour ce roman !

Alice, une petite fille sourde et muette, retrouve soudain la parole et l’ouïe après être restée fascinée devant un chêne centenaire, situé près de l’église de son village. Elle dit avoir été visitée par l’Immaculée Conception et se met à opérer des miracles. Très vite, le chêne devient un lieu de pèlerinage pour des milliers d’incurables et Alice acquiert une réputation de sainteté.

Toutefois, le curé de la paroisse s’inquiète et sa santé décline chaque jour davantage. Le clergé envoie pour le seconder Monsignor Delgard spécialisé dans les faits paranormaux. On confie à Gerry Fenn, le journaliste qui fut témoin de la guérison miraculeuse de l’enfant, de se pencher sur le passé de cette église. Ces trois hommes, deux très croyants et un totalement athée, devraient parvenir à résoudre ces mystères. Mais, quelles forces vont-ils croiser ?

La trame est assez classique et le rythme assez lent. Ce qui semble avoir déplu à nombre de lecteurs. Or, c’est ce rythme très lent à la manière de Stephen King qui m’a séduite. L’atmosphère est de plus en plus inquiétante au fur et à mesure qu’on avance dans le roman. J’ai beaucoup apprécié le journaliste et son évolution. Je l’ai trouvé extrêmement addictif et je n’arrivais plus à le lâcher !

James Herbert est l’un des principaux auteurs du genre littéraire de l’horreur. Il a vendu plus de cinquante millions de livres dans trente-quatre langues. Son premier succès fut son premier roman : « Les rats ». Il avait tout juste 28 ans !

Signalons que ce roman a été adapté au cinéma sous le titre « La Chapelle du diable » (« The Unholy »), film américain réalisé par Evan Spiliotopoulos, sorti en 2021. Avec Jeffrey Dean Morgan dans le rôle de Gerry Fenn. Un acteur que l’on connaît bien, puisqu’il a incarné l’odieux Negan dans « The Walking Dead » mais on a pu le voir aussi dans « Grey’s Anatomy » et « Supernatural ». Au cinéma, il a joué dans « The Comedian », « The Watchmen », « Rampage » et « P.S. I Love You ».

Les thrillers & polars !!!!

Liz Moore, « La rivière des disparues » 414 pages

Pour un défi lecture, je devais lire un livre conseillé par Barack Obama. Après quelques recherches, j’ai choisi celui de la liste de 2020 : « La rivière des disparues ». Je n’ai pas regretté ce choix, car ce roman policier a été un vrai coup de cœur ! Kensington, Philadelphie. Dans ce quartier gangréné par la drogue se croisent deux sœurs autrefois inséparables et qu’aujourd’hui, tout sépare. L’ainée, Mickey, mère d’un petit garçon, est entrée dans la police. Sa cadette, Kacey, qui a sombré dans la drogue à l’adolescence, se prostitue pour acheter ses opioïdes. Mais, lorsqu’elle disparait, Mickey n’a qu’une obsession : retrouver sa sœur, car elle craint qu’elle ne devienne la cible d’un tueur en série qui s’attaque aux prostituées.

Très vite, Mickey comprend qu’elle ne peut compter que sur elle-même : les siens la considèrent comme une traîtresse, et ses collègues voient d’un mauvais œil que l’une des leurs soupçonne un policier.
Sorte de Serpico au féminin, j’ai vraiment aimé la personnalité de Mickey, à la fois courageuse et fragile, toujours déterminée.

C’est un roman assez sombre, qui contient une véritable atmosphère. Le quartier de Kensington est très bien décrit et il devient vite un élément central de l’histoire, pour ne pas dire un vrai personnage. Liz Moore a accompagné le photographe Jeffrey Stockbridge pour son reportage « Kensington blues » composé de portraits particulièrement forts d’habitants et cela se ressent.

Ce n’est pas qu’un roman policier, c’est aussi un roman social. Le titre « La rivière des disparues » fait référence à toutes ces personnes prisonnières de la drogue « qui dispensaient de l’amour et en recevaient, toutes parties chacune à leur tour, en cortège, en un flot sans source ni embouchure, longue rivière lumineuse d’âmes disparues. » L’écriture est belle et ; malgré certains passages très durs, lumineuse comme le serait une photographie d’un endroit sordide.

C’est un roman riche, dense, intelligent que je conseille vivement !

Niko Tackian, « La lisière » 350 pages

Je connaissais Niko Tackian comme scénariste de la série « Alex Hugo ». J’avais décidé de le découvrir comme auteur, ayant apprécié la série.
Mon choix s’est porté sur « la lisière ». Il m’appelait depuis le présentoir des nouveautés de la médiathèque. Oui, j’adore les corbeaux…
Eh bien, c’est un coup de maître ! Après 3 chapitres lus hier soir, j’ai dévoré tout le roman en un après-midi ! Impossible de le lâcher !!!!
Les descriptions sont vraiment chouettes, tout comme l’atmosphère à la lisière de la réalité et du fantastique. On plonge directement dans cette ambiance incroyable, accompagnant Vivian dans sa quête éperdue pour retrouver son fils et son mari.
J’ai énormément apprécié l’enquêtrice, la lieutenante Maëlys Mons et j’espère la retrouver dans un autre roman !
L’enquête est rudement bien menée et la fin tout à fait surprenante. Je dévore les thrillers et il est rare qu’une fin me surprenne, mais là, je n’avais rien vu venir ! Je n’arrêtais pas de dire « oh ben ça alors ! »
J’ai ADORE ce roman ! Je vais lire tous les romans de Niko Tackian. C’est certain !
Olivier Norek « Impact » 304 pages

Je devais lire pour un défi lecture un livre en lien avec l’environnement. Etant fan des romans d’Olivier Norek, mon choix s’est porté sur le seul que je n’avais pas encore lu. Et, comme à chaque fois, ça a été un véritable coup de cœur avec ce roman coup de poing.

Nous sommes en 2022, soit 2 ans après le Covid. 2 ans que l’on est dans « le monde d’après » qu’on nous promettait meilleur, moins centré sur l’économie et davantage sur l’humain et sur la protection de la planète. Sauf que rien n’a changé. Tout a même empiré : « La planète toute entière a été profondément déstabilisée par un virus microscopique. La terre s’est confinée, la finance a plongé et notre modèle économique a prouvé ses limites. Il était temps d’en changer. De réfléchir à demain. Un demain plus social, une remise en cause essentielle qui devait replacer l’humain et son habitat au centre de tout.E t qu’ on fait ces grandes entreprises? Quels ont été leurs réflexes premiers ? En pleine pandémie, alors que nous enterrions encore nos proches ,les dirigeants de L’AFEP ont osé demander le report des régulations de gaz à effet de serre. Ils ont aussi demandé le droit de créer plus de déchets, de moins recycler et–pourquoi s’arrêter là ? –ils ont sollicité une diminution de la taxe carbone, reléguant aux oubliettes le concept de pollueur payeur. (…). Et, servile, notre pays n’a pas hésité à prêter vingt et un milliards d’euros au secteur des énergies fossiles ».

Alors, un homme décide de remuer les consciences, de se servir des réseaux sociaux pour choquer, informer révolutionner. Avec son groupe, il kidnappe un PDG d’une entreprise polluante : « Nous sommes le groupe Greenwar et nous voulons un changement radical que seuls les plus grands profiteurs peuvent engager. La rançon demandée est de vingt milliards d’euros. » Une rançon qui a pour but de lancer une véritable politique écologique.

C’est à la fois un roman policier, mais aussi un plaidoyer contre les pollueurs.

Le livre est documenté, précis, totalement à charge pour les entre prises qui détruisent la planète, et avec elle l’avenir des hommes.

Le style est nerveux, et il s’agit d’un véritable « page turner », qui m’a tenu en éveil une bonne partie de la nuit. Quelle idée aussi de démarrer un Norek le soir avant de se coucher ! Donc, oui, je recommande « Impact » ! Et, j’espère qu’il sera lu par le plus grand nombre et que peut-être, peut-être, il permettra de faire évoluer enfin les consciences…

Thomas Harris, « Dragon rouge »  413 pages

J’ai découvert Thomas Harris avec « Le silence des agneaux », et j’avais adoré le roman tout autant que le film. Avec Anthony Hopkins et Jodie Foster, l’adaptation était entrée dans la légende hollywoodienne avec cinq oscars. J’ai poursuivi avec les livres et films : « Hannibal » (1999), adapté au cinéma par Ridley Scott en 2001. Puis « Hannibal Lecter : les origines du mal » (Hannibal Rising, 2006), adapté au cinéma avec Gaspard Ulliel dans le rôle-titre en 2007, qui revient sur l’enfance du célèbre serial killer.

Mais, bizarrement, je n’avais pas lu le premier roman de cette série : « dragon rouge ». Dans ce tome, Hannibal Lecter est déjà présent. Arrêté par l’enquêteur Will Graham, il est condamné à la prison à vie pour ses terribles meurtres. Mais, il a grièvement blessé Graham, qui a quitté ses fonctions et qui vit avec son épouse et son fils sur une ile, loin des crimes et de la violence.

Mais, à un mois d’intervalle, deux familles entières sont massacrées à leur domicile, l’une à Birmingham, l’autre à Atlanta. Des assassinats liés à la pleine Lune.

Jack Crawford, chef du département des Sciences du comportement du FBI, retrouve Will Graham et le supplie de trouver celui que la presse a baptisé « le Dragon rouge ». Le FBI a donc un peu plus de trois semaines pour mettre fin à ce carnage. Pour y parvenir, Graham n’aura d’autre choix que de consulter Hannibal Lecter….

Un roman bien construit et terriblement efficace. Il se lit rapidement. Pas de suspense pour moi, car j’ai -exceptionnellement – regardé le film (avant qu’il ne quitte Netflix !) avant de le lire. Livre et film sont très proches et c’est intéressant de traquer les quelques différences. Les acteurs sont formidables : Anthony Hopkins, Edward Norton, Ralph Fiennes. Bref, je recommande romans et films !

Blanchard, « Le silence des pélicans » 317 pages

J’ai découvert ce roman grâce à une offre audible réservée aux abonnés. Comme j’avais adoré écouter la saga d’« Histoires de femmes » de Louise Tremblay d’Essiambre lu avec l’accent québéquois, je n’ai pas hésité une seconde à poursuivre la découverte des auteurs de La Nouvelle-France.

Quel plaisir cela fut ! Ce roman policier bourré d’humour m’a fait penser à ceux de San Antonio.

Une jeune fille est écrasée par une camionnette. Seul témoin : une vieille « itinérante », nom donné au Québec à ceux que les Français nomment « SDF ». Quel que soit le terme employé, elle n’est pas prise au sérieux et la mort est qualifiée d’accidentelle par les forces de l’ordre. Et ce n’est pas l’ inspecteur Bonneau -imaginez un mélange entre l’Inspecteur Clouseau et le roi Burgonde dans Kaamelott ! ou mieux encore Karadoc (car bien qu’étant d’une bêtise abyssale, notre Bonneau est persuadé qu’il est d’une grande intelligence !)- qui va les contredire ! Heureusement une nouvelle recrue vient d’arriver et le jeune Lamouche -surnommé La Mouche- va immédiatement démêler le vrai du faux.

Bonneau et son assistant aussi zélé que fine mouche vont poursuivre l’enquête et le délit de fuite va se transformer en un démantèlement incroyable : tout y sera comme dans une épopée : motards cinglés, assassins, pègre, terroristes ! On accumule affaires et ennemis pour le plus grand plaisir du lecteur.

Les jeux de mots se multiplient, tout comme les situations cocasses. On adore rire de Bonneau et on devient très vite le complice de Lamouche !

Un roman policier très second degré qui vous fera passer un bon moment de détente. Je lirai avec plaisir le tome 2 !

Anna Ekberg, « Amour entre adultes » 504 pages

J’ai aussi adoré le roman (actuellement dispo sur netflix adapté en film) : « Amour entre adultes » d’Anna Ekberg. J’ai préféré le roman au film, car j’ai trouvé Léonora plus humaine, plus sensible, plus victime aussi. Je ne veux pas donner trop de précisions pour ne pas spoiler.

Léonora a tout sacrifié à son mari et à leur fils malade : sa carrière de virtuose, ses plaisirs, sa vie sociale. Et, elle a réussi : leur fils a 18 ans et il est enfin guéri ! Quant à son mari, la réussite professionnelle est à son apogée. Mais, c’est le moment qu’il a choisi pour l’abandonner : pour une jeune et belle collègue. Il croit se montrer généreux : elle aura droit à quelques biens. Mais, Léonora ne pardonnera pas cette trahison et surtout pas à sa rivale, qui a osé la narguer. Alors, entre les époux, ce sera la guerre et l’époux volage décide de tuer Léonora.

Un roman psychologique addictif ! Avec de beaux retournements de situations. A lire car c’est beaucoup beaucoup mieux que le film !

Paul F. Husson, « Meurtres en cuisine »  605 pages

Je remercie l’auteur qui m’a envoyé son roman afin que je le chronique.

 Il s’agit d’un roman policier qui met en scène un commissaire en retraite particulièrement atypique : le commissaire Tourette. Il porte bien son nom, puisqu’il souffre du syndrome qui lui fait prononcer les pires insanités, dès qu’il est contrarié. Et hélas, cela arrive souvent, car il s’inquiète énormément pour sa femme de ménage, Mme Rybak, dont il est secrètement amoureux. Il l’a rencontrée lors d’une enquête précédente (contée dans “Double Exposition”). Une relation amicale s’est nouée entre eux, et ils finissent par passer une soirée par semaine à regarder ensemble à la télévision une émission de télé-réalité consacrée à la cuisine. On reconnaît aussitôt une sorte de Top Chef. Mme Rybak décide de s’inscrire et les deux compères se retrouvent bientôt sur les lieux du tournage. Bientôt, les accidents surviennent et une terrible malédiction s’abat sur les participants. Heureusement, Tourette mène l’enquête !

Présentateur sur le retour, productrice survoltée, participants un tantinet cinglés, et un chef étoilé mystérieux : on s’amuse autant des portraits épicés des personnages que des grossièretés de notre commissaire. Les décès s’enchaînent, car nous sommes bel et bien dans un polar culinaire et l’auteur nous a mijoté une enquête aux petits oignons ! Suspense, humour et dérision sont au menu de ce roman bien écrit que je vous recommande.

Mélanie Guyard, « L’enfant des tempêtes » 300 pages

Je ne connaissais pas encore cette autrice, également professeur de SVT et ce roman fut une belle découverte. Très bien écrit, avec de belles descriptions de paysages. On sent l’amoureuse de la mer et on est vite sur l’Ile d’Oléron aux côtés de Mathieu et de sa maman, quelques jours avant Noël. Tous deux ont fui leur maison familiale, terrassés par le mort du père du narrateur, et incapables de supporter la présence d’autres membres de la famille en cette triste période de deuil. Mais, c‘est un roman à double entrée, puisqu’un chapitre sur deux, on retrouve Mathieu adulte, venu quelques jours dans la maison de vacances, en quête de quiétude et surtout de souvenirs.

L’enfant meurtri se heurte à sa mère totalement dévastée par le chagrin, et il s’échappe vite de l’atmosphère lugubre pour explorer l’île aux côtés de Corentin, un garçon de son âge. Pour oublier sa colère et son chagrin, Mathieu suit aveuglement son nouvel ami dans des lieux interdits, se lançant des défis de plus en plus périlleux. Tandis qu’une tempête sans précédent approche (cette tempête a réellement eu lieu et a été particulièrement destructrice : 26 et 27 décembre 1999), le vrai visage de Corentin apparaît : la vie de Mathieu et de sa mère sont désormais en danger.

Une réflexion intéressante sur le deuil, la sidération provoquée par la disparition brutale et incompréhensible d’un proche, dont on n’avait pas vu poindre le désespoir. Un roman qui oscille entre thriller, un roman initiatique, une réflexion sur le passé, sur les souvenirs enfouis. Je recommande !

Goldy Moldavsky, « The Mary Shelley Club » . 447 pages.

J’ai vraiment adoré ce roman pourtant classé en « young adult ».

On suit l’arrivée de Rachel dans un lycée huppé de Manhattan, dans lequel sa mère est mutée. Cette nouvelle vie fait suite à la terrifiante agression subie par Rachel. Seule chez elles, deux individus masqués ont fait irruption, armés de couteaux. Rachel en est sortie physiquement indemne, mais fragilisée psychologiquement.

Mais, pas facile de changer ainsi de vie et de trouver des amis. Alors quand elle parvient à entrer dans un club mystérieux dont les membres sont fans, comme elle, de films d’horreur, elle commence à se sentir mieux. Sauf que leur leader semble très mécontent de son arrivée. Et bientôt les soirées terreur, qui consistent à prendre pour cible un de leurs ennemis, commencent à devenir de plus en plus dangereuses.

Rachel va-t-elle réussir à échapper aux monstres qui l’entourent ? Saura-t-elle reconnaître leurs visages ?

Un roman facile à lire et très addictif. J’ai adoré l’ambiance, les nombreuses références aux films d’horreur. On enchaîne les chapitres pour savoir si Rachel va s’en sortir et pour découvrir l’identité du meurtrier. Car oui, il s’agit bien d’un thriller. Et la fin est vraiment surprenante !

Eric Fouassier, « Le bureau des affaires occultes. Tome 3 : Les nuits de la peur bleue » 384 pages

Ma 65ème lecture 2023 est un immense coup de cœur, comme l’ont été les deux précédents tomes de cette série policière, dans laquelle on retrouve l’inspecteur Valentin Verne. Cette fois, il n’est plus seul pour enquêter : ont été engagés Aglae (l’ancienne comédienne découverte dans le tome 2), Tafik son majordome et ancien mamelouk, et l’Entourloupe, un ancien escroc.

Ils ne seront pas trop de quatre pour résoudre une affaire de meurtres particulièrement mystérieux. D’autant qu’à Paris, la colère monte : la ville subit une terrible épidémie de choléra et les rumeurs les plus folles s’amplifient jusqu’à la révolte.

Tout m’a plu : les enquêtes bien troussées, les relations de Valentin et d’Aglaé, le mystère du Vicaire qui continue de se dévoiler peu à peu, l’ambiance dans ce Paris fictionnel de 1832 particulièrement bien décrit. L’auteur est un scientifique et il rend les passages sur l’épidémie particulièrement intéressants, tout comme il distille avec humour des allusions au Covid récent. J’ai adoré retrouver Vidocq, et découvrir George Sand. Et pour d’autres raisons Casimir Périer.

Ce roman est un tome 3 et je ne partage pas l’avis des lecteurs qui estiment que l’on peut débuter par celui-ci.  Ce serait passer à côté de la personnalité particulière de Valentin, tellement liée à son terrible passé. Or, c’est aussi cela qui nous le rend aussi attachant.

Me voici donc à répéter ce que j’ai dit lors des lectures des deux premiers tomes : partez rejoindre le Bureau des Affaires Occultes, car vous passerez un formidable moment !

 

 Maxime Chattam, « Que ta volonté soit faite »  360 pages

Quand j’ai aperçu dans les rayons de la médiathèque le titre d’un roman de Maxime Chattam que je n’avais pas encore lu, impossible de résister ! Même si je n’étais entrée que pour rendre des livres empruntés en me promettant de terminer ma PAL immense avant de céder à la tentation. Mais, l’enfer est pavé de bonnes intentions et, justement, c’est en enfer que ce roman vous convie. Pas de fantastique ici, mais la terrifiante réalité. Celle de Carson Mills, petite bourgade du Midwest. Et le diable qui terrorise les habitants a un nom : Jon Petersen. Il est vrai qu’il est né dans le sang, celui de ses parents assassinés la nuit de sa naissance. Il grandit, élevé à la dure par son grand-père, mais entouré de la tendresse de ses deux tantes. Pourtant, très vite, il est différent. Et, les fourmis, les chiens, les chats et les harceleurs de l’école vont vite le craindre. Mais, Jon Petersen continue de grandir, et le Mal avec lui.

C’est à la naissance d’un psychopathe que Maxime Chattam nous fait assister. Vous entrerez dans la psyché de cet être violent, dénué de tout sens moral, qui ne vit que pour satisfaire ses pulsions et torturer ceux qui l’entourent.

Un portrait terrifiant, malsain, qui ravira les lecteurs aguerris. Une description de ce coin d’Amérique, à la manière d’un Stephen King. Une écriture travaillée, rythmée, ciselée.

Un roman addictif que j’ai dévoré ce week-end et que je vous recommande vivement !

Maxime Chattam, « La constance du prédateur » – 448 pages

Il s’agit de la 4ème enquête de Ludivine Vancker, lieutenant de gendarmerie, qui m’avait déjà fait trembler d’angoisse lors de ses précédentes affaires. Et qui m’avait même causé des nuits blanches, tant je refusais de l’abandonner en plein danger. Car, sachez-le : quand Maxime Chattam écrit un roman, il s’empare avec constance de ses lecteurs afin de les entraîner dans son univers. Un monde habité par des gens comme vous et moi, mais aussi par des prédateurs redoutables.

En l’occurrence, Ludivine quitte sa brigade à Paris pour un poste au sein du département des sciences du comportement à Pontoise. Et son arrivée est d’autant plus attendue qu’une quinzaine de corps de femmes vient d’être découvert dans une mine. Les premiers indices : des cadavres d’oiseaux et d’étranges croix. Le tueur surnommé Charon semble fasciné par la mort et, pour le traquer, Ludivine et ses collègues n’ont pas le choix : il va falloir entrer dans la tête de l’assassin.

Ce qui est particulièrement troublant dans ce roman, c’est que l’auteur alterne les points de vue. On se retrouve donc dans la tête de Ludivine, mais aussi dans celle du serial killer, y compris durant les pires atrocités, mais aussi dans celle de sa dernière victime, Chloé, une mère de famille kidnappée par celui qu’elle surnomme « L’ordure ».

Si j’avais moins accroché au tome 3, j’ai retrouvé le rythme et le suspense insoutenable des deux premiers tomes. Ludivine est vraiment mon enquêtrice préférée, car je la trouve profondément humaine. Et cette fois encore, j’ai tremblé pour elle !

Maxime Chattam est vraiment un romancier épatant, capable de décrire de façon précise les lieux, sans en faire des tonnes. On sent bien le travail préparatoire minutieux afin de rester crédible, tant sur le plan scientifique que psychologique.Un roman donc assez dur, violent, qui ne plaira pas aux âmes sensibles. Mais, qui ravira les inconditionnels des thrillers remplis de rebondissements et de coups tordus. Coup de cœur !

Olivier Bal, « La forêt des disparus »    480 pages

Il s’agit de mon second roman d’Olivier Bal et je n’ai pas commencé par le premier tome des aventures de son héros, le journaliste Paul Green qui a connu son heure de gloire avec « L’affaire Clara Miller » (titre du tome 1). De fait, j’ai donc découvert certains éléments de son passé et de sa précédente enquête. C’est décidément une méchante habitude, puisque je l’avais découvert avec « Le maître des limbes », ignorant qu’il faisait suite au thriller « Les limbes ».

N’imaginez pas que cela m’empêchera de lire « L’affaire Clara Miller », car ça y est : en deux romans, je suis devenue accroc à Olivier Bal, qui n’a rien à envier à mon quatuor favori du thriller français : Franck Thilliez, Olivier Norek, Cédric Sire et Maxime Chattam. J’ai découvert sur babelio qu’il était déjà l’auteur de sept romans et je vais tous les lire ! J’écris cela avec délectation, comme on se réjouirait devant une boite de bons chocolats ! Bon sang, que je plains les gens qui n’aiment pas lire ! De quels immenses plaisirs ils se privent ! Bon, retournons dans la forêt des disparus.

Après avoir bien morflé avec sa précédente enquête, Paul Green décide de s’installer dans un chalet de la forêt de Redwoods, au bord du Pacifique, dans l’Oregon. Chaque année, des randonneurs y disparaissent sans laisser de traces, dévorés par les immenses séquoias millénaires. Les battues organisées par le shérif Gerry Mackenzie ne donnent rien : aucun des disparus n’est retrouvé, pas même un cadavre. Quant une adolescente de la région disparait à son tour, la tension monte d’un cran et tous les soupçons se portent sur cet Etranger.

Le thème des disparitions en forêt est récurrent, mais l’intérêt est que l’auteur a fait alterner trois points de vue : celui de Green, qui n’aspire qu’à la tranquillité et se retrouve dans le viseur d’une population déchainée, celui de Lauren l’adjointe du shérif qui n’a de cesse de retrouver les disparus, d’autant que la mort de son fils l’a rendue particulièrement obsédée par ses échecs, et Charlie l’adolescente disparue qui a trouvé refuge chez le journaliste.

Le rythme est haletant et j’ai pris plaisir à dévorer ce roman, incapable de m’arrêter. Les descriptions sont suffisamment précises pour qu’on se retrouve immergée dans ce lieu à la fois magnifique et inhospitalier. Les portraits sont également bien dessinés, que ce soit les personnages principaux que les secondaires. Sans oublier Flash le chien hirsute de Paul.

Vraiment, je ne peux que vous conseiller ce roman haletant ! Venez vous perdre dans la forêt des disparus !

Olivier Bal, « Méfiez-vous des anges »  512 pages

J’avais récemment lu « la forêt des disparus » et j’avais adoré. Alors quand j’ai vu que « méfiez-vous des anges » reprenait le personnage de Paul Green, je n’ai pas hésité ! Sacré personnage. Cabossé par la vie. Un héros au physique lambda, qui n’a pas une haute opinion de lui-même. Il sait juste qu’il est un formidable enquêteur. Et il décide de se servir de son talent pour retrouver des personnes disparues. Cela va l’amener dans les bas-fonds de la ville, puis au sein d’une secte. On apprend beaucoup sur le passé de Paul. Et on découvre aussi une enquêtrice elle aussi exceptionnelle par son hypermnésie. Bon là, j’ai un peu râlé car on a déjà eu pas mal de personnages avec hypermnésie ou autres problèmes de mémoire avec Franck Thilliez. J’espère que tous les auteurs de thrillers ne vont pas utiliser ce filon qui finirait par me lasser. Ce détail mis à part, l’enquête parallèle de l’enquêtrice sur des meurtres sanglants vont évidemment l’amener à retrouver Paul Green. N’était-ce pas déjà cette trame dans le tome précédent ? Malgré ces deux bémols, j’ai adoré ce roman. Bien écrit. Bien ficelé. Avec un suspense de dingue ! J’ai hâte de retrouver Paul et son chien qui lui aussi est assez incroyable !

 Nicolas Lebel, « Le gibier » 544 pages

On peut dire que la journée du commissaire Paul Starski (avec un i, pas un y comme le rappelle avec humour l’auteur, et avec lassitude le commissaire) débute mal : sa femme, qui a emmené leurs enfants chez ses parents, lui apprend au téléphone qu’elle a décidé de divorcer. Le vétérinaire lui annonce que son chien est mort. Et ce n’est pas sa coéquipière, la glaciale et asociale Yvonne Chen, qui va lui remonter le moral. Pour couronner le tout, un double meurtre les attend : un sacré mystère à résoudre ! L’une des deux victimes est un ancien commissaire viré pour ses idées farfelues, qui aurait pris l’autre victime en otage et l’aurait tué avant de se donner la mort. Sauf que très vite, cette hypothèse tombe à l’eau. La principale suspecte n’est autre que l’ancien grand amour de Paul. Et il se rend vite compte qu’il est toujours fou amoureux de son ancienne compagne : alors, c’est décidé, il va cacher au juge d’instruction et au procureur leur passé commun et tout faire pour prouver son innocence !  Et ça ne va pas être une partie de plaisir, puisque celle-ci semble être la cible d’assassins redoutables !

C’est mon premier roman de Nicolas Lebel et une chose est sûre : ce ne sera pas le dernier. J’ai déjà mis dans ma liste à lire les tomes suivants : « La capture » et « L’hallali ». Car, il est certain que les assassins -surnommés les Furies, du nom des déesses romaines de la Vengeance et de la Justice – n’ont pas fini de frapper !

Le roman est bien construit, les fausses pistes et autres chausse-trappes s’enchaînent pour notre plus grand plaisir. C’est un vrai roman policier à l’ancienne avec un duo de flics aux antipodes l’un de l’autre. Pas de scènes de tortures tellement à la mode chez nombre d’auteurs aujourd’hui, mais de la réflexion, de l’intrigue et un fond politique avec l’Afrique du Sud et l’apartheid en toile de fond.

Nora Roberts, « Le secret du bayou » 310 pages

Je n’avais pas lu de romans de Nora Roberts depuis longtemps et je serais bien incapable de citer un seul titre. Pourtant, c’est un moment agréable de lecture qui m’attendait avec cette romancière. Déjà partir en Louisiane est toujours pour moi synonyme de grande évasion, tant cet état est fascinant. Et le secret du bayou promis par le titre m’a intriguée. Il s’agit en fait de la mort de l’épouse de Louis Trulane, propriétaire du Domaine des Chênes. Un décès d’autant plus suspect que la jeune épouse était le sosie de sa première épouse qui l’avait quitté pour son frère.

Autant dire que Louis est le suspect idéal. Il a forcément tué Anne : de cela, la sœur de la jeune femme est convaincue. Puisque la police ne la croit pas, elle demande à deux journalistes Laurel et Matt -qui s’entendent comme chien et chat- de mener l’enquête.

L’intrigue est classique : plusieurs suspects, une ou deux bagarres, de la jalousie, deux enquêteurs qui ne s’entendent pas mais qui craquent l’un pour l’autre, des scènes dans le bayou et évidemment quelques serpents venimeux.

Dès le départ, j’avais identifié le coupable et ce roman n’est pas divertissant pour l’aspect policier. D’avantage pour la romance entre les deux journalistes, les petites piques qu’ils s’envoient. C’est une petite friandise d’un après-midi estival moite, durant lequel on a envie de voyager sans se fatiguer…

   Chrystine Brouillet, « Chère voisine » 202 pages

Ce roman policier décalé et loufoque alterne trois points de vue : celui de Roland, un séduisant paraplégique, Victor, un enseignant au grand cœur, et Louise, une célibataire amoureuse des chats. Ils vivent dans un immeuble du Quartier latin, à Québec. Des meurtres sadiques commis sur de jeunes femmes blondes alimentent leurs conversations. L’assassinat d’une nouvelle victime fait basculer les relations entre les trois voisins. Suspicion, regards fuyants, alliances éphémères… En moins de temps qu’il n’en faut pour dire serial killer, chacun devient suspect aux yeux des autres. Dans ce complexe jeu du chat et de la souris, qui peut réellement prétendre être le chat ?

Un roman offert par Audible aux abonnés que j’ai pris plaisir à écouter. On découvre peu à peu les animosités, les intrigues et le caractère très particulier de Louise. Une fin originale !

   Chrystine Brouillet, « Louise est de retour » 225 pages

20 années se sont écoulées. Louise vit désormais seule avec ses chats bien aimés. Elle est responsable d’un restaurant particulièrement côté. Tout irait pour le mieux, si son propriétaire n’avait pas décidé de vendre son immeuble. Impossible pour Louise d’accepter un déménagement ! Ses chats sont trop vieux pour pouvoir s’habituer dans un nouveau logement. Et, on le sait désormais : pour l’amour de ses félins, Louise est capable de tout… Surtout du pire ! Elle part donc en croisade pour trouver de l’argent nécessaire à l’achat de son immeuble.

Un deuxième tome avec une Louise désormais au centre de l’intrigue. Un personnage à la fois dénué de tout sens moral, qui ne vit que pour elle et pour le bien-être de ses chats. C’est loufoque, méchamment drôle, et on retrouve cet humour décalé que j’avais tant apprécié récemment chez un autre auteur québécois :  J. L. Blanchard, dans « Le silence des pélicans ». On imagine ce que donnerait une rencontre entre Louise et Bonneau !

 

Chrystine Brouillet, « La mort mène le bal »  Si j’avais aimé les deux précédents tomes des aventures de Louise, j’ai adoré ce 3ème volet !

Cette fois, notre criminelle préférée est aux prises avec une « gentille infirmière », qui assassine sans vergogne patients âgés et chats ! En plus, elle a séduit le chef du restaurant dirigé par Louise ! Autant dire que notre héroïne ne va pas laisser passer cela !

Pour couronner le tout, le parrain d’une des grandes familles italiennes a choisi le restaurant pour qu’ils organisent le bal costumé d’anniversaire de sa fille bien aimée. Racket, vengeances entre familles, corruption et meurtres vont s’enchaîner ! La police enquête et risque de trouver Louise bien présente dans toutes ces affaires !

Humour noir, intrigues et esprit corrosif sont toujours au rendez-vous. Louise se bat pour protéger ce qu’elle croit être juste, et la connaissant, vous vous doutez bien qu’elle ne va pas hésiter à verser le sang de ses ennemis !

On connait dès le départ l’identité des coupables. L’intérêt ne réside pas dans la résolution d’énigmes, mais plutôt de savoir comment Louise va réussir à se sortir -ou pas- de ce guêpier !   Un vrai coup de cœur et je regarderai s’il n’y aurait pas un 4ème tome…

Koethi Zan, » La liste de nos interdits »  355 pages

Etudiantes et amies, Sarah et Jennifer ont réalisé une liste de leurs interdits, afin d’éviter tout danger. Ainsi, elles ont affiché : « 1) Ne pas sortir sans bombe lacrymo  2) Toujours repérer les sorties  3) Toujours avoir un plan de secours  4) Ne jamais se retrouver coincée   5) Ne jamais paniquer… Et la règle n°1 : ne jamais monter dans la voiture d’un inconnu. »

Pourtant, à l’issue d’une soirée entre étudiants, elles appellent leur compagnie de taxis habituels et, hélas, pour elles, le chauffeur les kidnappe. Elles se retrouvent enfermées dans une cave froide, humide, en compagnie de deux autres prisonnières : Tracy et Christine. Leur geôlier est un de leurs professeurs d’université, qui expérimente sur elles ses études sur la douleur, la peur, le contrôle. Fou, sadique, manipulateur, il sépare immédiatement Jennifer des autres pour l’enfermer dans une boite.

Ce type de récit a été beaucoup traité ces dernières années. Son originalité, c’est qu’on ne va pas suivre l’enquête. Le roman débute, dix ans après leurs libérations. Leur bourreau, Jack Philben, peut espérer une liberté conditionnelle. Sarah, qui est convaincue qu’il a assassiné Jennifer, décide de sortir de son appartement, dans lequel elle vie cloitrée, afin de trouver une preuve qui le laissera derrière les barreaux.

Tracy et Christine, d’abord réticentes vont l’aider dans son enquête. Mais, peut-elle leur faire confiance et peuvent-elles lui faire confiance ? Sachant qu’à tour de rôle, Jack les contraignait à devenir bourreau.

Le FBI ne semble pas pressé de rouvrir l’enquête, et très vite, les jeunes femmes découvrent que Jack n’est pas le seul suspect. D’autres bourreaux attendent dans l’ombre, prêts à frapper !

Un roman absolument addictif ! Impossible de le refermer une fois commencé, tant le suspense est haletant. On tremble pour Sarah, on soupçonne tout le monde et le final est vraiment bien réalisé (même si j’avais deviné !).

Si vous aimez les thrillers, celui-ci est vraiment fait pour vous ! A noter qu’il s’agit du premier roman de l’autrice et franchement, c’est un vrai coup de maître !

Antoine Renand « S’adapter ou mourir »
C’est la première fois que je lis cet auteur et comme j’adore les thrillers et qu’il reçoit beaucoup d’éloges, j’ai sauté le pas.
Je suis très mitigée.
J’ai aimé le style de l’auteur. Écriture nerveuse qui donne du rythme au roman. Un tempo assez lent et qui s’accélère au fur et à mesure.
Pourtant les 2 premiers tiers m’ont à moitié ennuyée. Je m’explique.
Il s’agit d’un récit à deux voix. L’une d’elles est celle d’une jeune fille de 17 ans qui a fugué avec son petit ami. Comme elle avait sympathisé avec un inconnu de 25 ans, elle lui avait confié ses difficultés à faire accepter son copain à ses parents. Aussi accepte t elle son invitation à ce qu’ils passent une nuit chez lui lors de leur fuite. Sauf que le gentil correspondant est un psychopathe qui va l’emprisonner et abuser d’elle, quand il ne la bat pas. Ses pages m’ont paru très très longues car elles ressemblent trop à d’autres thrillers lus. Au fond ce n’est pas la faute de l’auteur. Juste déjà lu ce type de récits.
En revanche, les pages consacrées à Arthur m’ont beaucoup plu. Quadragénaire, qui a oerdu toute crédibilité dans le monde des scénaristes, largué par sa femme, il se retrouve contraint d’accepter un boulot assez épouvantable pour qui veut bien le faire : modérateur sur le réseau social Lifebook et on voit bien se dessiner à quel RS il fait référence.
J’ai apprécié les moments de sa formation et nul doute qu’on comprend mieux les consignes ahurissantes que les modos reçoivent !
J’ai adoré sa décision de « passer à l’action » avec ses colocataires. Et ce dernier tiers m’a beaucoup plu.
Bref ça reste un bon thriller, même s’il n’est pas du tout un coup de cœur !

Siobhan Vivian, « La liste » 416 pages

Chaque année, dans le lycée de Mount Washington, une semaine avant le bal de début d’année ouvert à tous les niveaux (équivalent chez nous de la 3ème à la terminale), sont placardées à des centaines d’exemplaires des photocopies de « La Liste ». Elle nomme 8 filles : deux par niveaux. « La plus belle » et « La plus moche ».

La nouvelle proviseure, scandalisée par cette liste, enquête : qui la publie ? Pourquoi son prédécesseur a-t-il toléré une telle tradition ?

Chaque chapitre est consacré à l’une de ces filles et aux conséquences qu’a cette liste sur sa vie. Placée sous les projecteurs, admirée ou moquée, chacune voit sa vie changer. Souvent en mal, pour chacune d’elles.

Ces portraits sont intéressants, riches et l’on ne peut que s’interroger sur la vie de ces adolescents, parfois superficiels, parfois cruels, et souvent en souffrance. On y évoque l’amitié, les premiers émois amoureux, les premiers flirts et les relations familiales. On y parle d’anorexie, de rejets, de complexes.

Un roman pour adolescents ? Pas seulement. Je le recommande à tous.

Adriana Mather, « Hunting November ». Thriller young adult
Un an après avoir lu « Killing November », je retrouve l’héroïne de cette formidable saga ( j’espère qu’il y aura une suite !) et ses amis dans « Hunting November ».
Ce tome est aussi passionnant que le précédent ! J’ai ADORE !
Il est une suite immédiate au précédent. Cette fois, November et son ami quittent l’académie pour retrouver son père et l’aider à échapper au redoutable Clan des Lions.
C’est un road movie à 100 à l’heure !
Suspense et émotions garantis pour ce roman !
Que j’aimerais que ce diptyque soit adapté sur netflix !

Bernard Minier, « N’éteins pas la lumière »   612 pages

J’avais lu il y a deux ou trois ans « UneP.utain d’histoire » et j’avais adoré ! Surtout la fin m’avait laissée pantoise ! Etrangement, je n’avais pas encore lu d’autres livres, et là, maintenant que j’ai fini (en deux après-midi) ce roman, je me dis que je vais très vite en lire beaucoup d’autres !

C’est le 4ème roman de la série consacrée au commandant Martin Servaz et il aurait mieux valu commencer par le premier, car je me suis spoilié moi-même ! Pas grave ! J’ai adoré ce tome !

Au début du roman, j’ai pensé « encore un thriller avec un stalker (harceleur) ! » et je lui trouvais pas mal de ressemblances avec celui de Karine Giebel « Juste une ombre ».

Sauf que seul le thème est commun. Pas la façon de traiter le sujet ! Autant tous les personnages de K Giebel sont sombres et au final profondément déprimants avec un scénario quasi identique à chaque fois (les personnages souffrent, on espère qu’ils vont s’en sortir, et avec des fins toujours dramatiques) donc vite prévisible ; chez Minier, on va de rebondissements en rebondissements. Ce qu’on croit savoir n’est pas du tout ce qu’on sait !

Quant au commandant Servaz, voilà qu’il rejoint -en un seul roman- le trio de mes enquêteurs chéris aux Côtés de Sharko et Valentin Verne (je ne cite que les mecs, sinon on aurait Ludivine Vancker, Lucie Hennebelle et Lisbeth Salander !)

Pour vous allécher davantage, je vous copie-colle la 4ème de couverture :

« « Tu l’as laissée mourir… »
Le soir de Noël, Christine Steinmeyer, animatrice radio à Toulouse, trouve dans sa boîte aux lettres le courrier d’une femme qui annonce son suicide. Elle est convaincue que le message ne lui est pas destiné. Erreur ? Canular ? Quand le lendemain, en direct, un auditeur l’accuse de n’avoir pas réagi, il n’est plus question de malentendu. Et bientôt, les insultes, les menaces, puis les incidents se multiplient, comme si quelqu’un cherchait à prendre le contrôle de son existence. Tout ce qui faisait tenir Christine debout s’effondre. Avant que l’horreur fasse irruption.
Dans les ténèbres qui s’emparent de sa vie, la seule lueur d’espoir pourrait bien venir d’un certain Martin Servaz. »

Un seul conseil : lisez-le ! C’est addictif !!!! Un vrai « page turner » !!!

Dana Stabenow, « Une enquête de Kate Shugak. Tome 25 : Mort en eaux vives »    384 pages

Pour un défi lecture, il me fallait lire un roman avec une couverture possédant un élément lié à la culture amérindienne. Voilà comment j’ai découvert Kate Shugak dans sa 25ème aventure policière. Cela étant, j’ai découvert en lisant la critique d’une lectrice babelio que seuls trois ou quatre romans sont parus en poche et qu’ils ne sont pas traduits dans le bon ordre.

Dana Stabenow est une autrice américaine de romans de science-fiction et de thrillers. La plupart de ses livres se déroule en Alaska, dont elle est originaire et qu’elle connait bien. Tellement que le lecteur se retrouve immédiatement plongée dans ces deux villages qui se haïssent depuis une centaine d’années. D’un côté un village moderne, de l’autre ancré dans ses traditions. Des gens qui se détestent, s’ignorent et à l’occasion se tapent dessus. Sauf que cette fois, un jeune pêcheur, un peu délinquant, est retrouvé mort et alors que tout porte à croire qu’il a été assassiné, chaque personne du village voit cela comme un accident. Pas question de parler au shérif Jim Chopper, ni à Dana Stabenow pourtant « une native ». Les querelles, on les règle entre soi, loin des lois et de la justice du pays.

Sauf que les morts s’enchainent et que ni Jim, ni Dana n’acceptent de renoncer à l’enquête.

C’est un roman policier bien écrit, débordant de détails sur les habitants, sur leurs passés, leurs liens familiaux, leurs haines, les paysages. Alors, on est plongé, immergé, certes oui, mais parfois aussi un peu noyé ou fatigué d’autant de descriptions. Il a fallu attendre les ¾ du roman pour que le rythme s’accélère.

J’ai aimé découvrit ce pays et j’ai énormément apprécié Jum, Dana et sa fidèle assistante, mi-chienne, mi-louve.

Quant à la fin, elle m’a laissée pantoise, puisque l’un des personnages se fait tirer dessus, sans qu’on sache s’il va s’en sortir ou pas. « La suite au prochain numéro » disait-on avant. Sauf que pour un roman policier, c’est très très très frustrant.

Cedric sire, « Vindicta » 800 pages

Commencer un roman de Cedric Sire est toujours synonyme de surtensions, de suspense, de twists, de tensions psychologiques. C’est vif, nerveux, avec des scènes souvent cruelles. Et c’est toujours diaboliquement passionnant, addictif. Vous l’aurez compris : je suis fan autant des romans de Sire Cedric plutôt du genre fantastique que du genre thriller de son comparse jumeau Cedric Sire. Quel que soit son pseudo ou le genre choisi, je suis fan à chaque fois !

Ce roman n’a pas fait exception. Quatre jeunes ont eu un tuyau de premier choix : un avocat véreux va livrer une petite fortune à un bijoutier tout aussi corrompu. Alors, le voler n’a rien de périlleux. Aucun d’eux ne risque de porter plainte. Non, vraiment aucun risque… Sauf que le bijoutier est surveillé par la police. Sauf que le bijoutier a une arme. Sauf que dans leur fuite, les quatre jeune vont provoquer une tragédie. Damien, Élie, Audrey et Driss n’ont pas que la police et les malfrats à leurs trousses. Il y a aussi le plus terrifiant ennemi qu’on puisse imaginer : « Pur instrument de torture et de mort, il n’a pas de nom, pas de visage, l’habitude de tuer et un cimetière de cadavres derrière lui. Mais dans cette affaire, pas de contrat. Cette fois-ci pour lui : c’est personnel ».

Même si j’avais très vite identifié l’identité de l’assassin, j’ai adoré ce roman du début à la fin !

 Paul Merault, « Le cercle des impunis » 336 pages – Prix du quai des orfèvres 2019

Un roman policier qui m’a permis de passer un bon moment de lecture.  Toutefois, je m’attendais à mieux pour un roman ayant obtenu le Prix du Quai des Orfèvres.  Si la première partie m’a bien plu, la deuxième partie m’a laissée perplexe. Le mobile des meurtres m’a semblé parfaitement invraisemblable. Je suis restée perplexe sur le groupuscule politique qui semblait d’extrême gauche au début, puis d’extrême droite à la fin. Par ailleurs, les deux enquêteurs principaux, l’un anglais et l’autre français, m’ont paru interchangeables : conçus dans un même moule : physique et réactions très proches… Bref, il ne me laissera pas un souvenir impérissable.

Sir Arthur Conan Doyle, « 12 nouvelles enquêtes de Sherlock Holmes et du Dr Watson »  version audio chez SAGA Egmont.

Ce recueil réunit : : « Un scandale en Bohême », « La disparition de Lady Frances Carfax », « La ligue des rouquins », « le rituel des Musgrave », « le pouce de l’ingénieur », « Flamme d’argent », « le gentilhomme célibataire », « le diadème de béryls », « La bande mouchetée », « Une affaire d’identité », « Les Hêtres d’or » et « L’escarboucle bleue ».

Le duo fonctionne toujours à merveille ! Sherlock Holmes est un détective non seulement de génie par son sens de l’observation et du détail, sa capacité à tout retenir, son sens de l’analyse, sa logique, sa vive intelligence et son immense culture ; mais aussi -contrairement à ce que nous montrent certaines adaptations TV-  un personnage plein d’humour, courageux et extrêmement empathique. Quant à Watson, il sert d’admirateur, de faire-valoir et parfois de porte-flingue. Pour autant, il est également très humain et leur amitié est plaisante à observer.

Les enquêtes sont variées, les lieux divers. J’ai particulièrement apprécié l’ambiance inquiétante de « La bande mouchetée » et du « Pouce de l’ingénieur ». Les meurtres sont évités ; seuls les mystères, les disparitions et les vols font le sel de ces enquêtes.

J’ai particulièrement apprécié la voix du narrateur Nicolas Planchais.

Émile Gaboriau « les enquêtes de Monsieur Lecoq. Le crime d’Orcival » 504 pages
Ma 118eme lecture de 2023 est un véritable coup de cœur !
Ce roman policier, écrit en 1867, est absolument passionnant. L’auteur a inspiré les plus grands auteurs du genre : Conan Doyle, Agatha Christie. Et Monsieur Lecoq est indiscutablement le père spirituel de Sherlock Holmes et d’hercule Poirot.
Un crime terrible a eu lieu : la comtesse de Tremorel a été assassinée et les suspects sont vite désignés par le juge d’instruction : deux braconniers et un jardinier.
Sauf que le policier, Monsieur Lecoq, n’est absolument pas d’accord avec lui. Dès lors, il va brillamment mener l’enquête et découvrir d’autres crimes.
L’humour est très présent et m’a rappelé Gaston Leroux. Les portraits fort bien dessinés. L’enquête est propice à une description de la société et à une critique terrible de la rumeur, des apparences, de la jalousie…
Le style est parfait. La narration captivante.
Ce fut un régal absolu et il est évident que je lirai d’autres enquêtes de Monsieur Lecoq.

Laurent Gaudé « Chien 51 »   288 pages

J’ai découvert Laurent Gaudé l’an dernier à l’occasion d’un défi lecture (il s’agissait d’un roman qui avait enthousiasmé nombre de lecteurs et qui m’avait paru aussi ennuyeux qu’invraisemblable « Eldorado »), et c’est encore pour un challenge que j’ai choisi de lire « Chien 51 ». Je devais lire une dystopie et comme je ne suis pas très fan de science-fiction, je me suis dit que j’allais remplir cette catégorie en début d’année pour m’en débarrasser. « Chien 51 » était proposé en nouveauté dans ma médiathèque (sorti en août 2022). En lisant le nom de l’auteur, j’y suis allée encore plus à reculons et voilà pourquoi, il ne faut jamais se contenter de lire un seul livre d’un auteur avant de se dire qu’on l’aime ou pas. Car, j’ai beaucoup apprécié cette lecture.

C’est à la fois un roman d’anticipation et un polar. Le point de départ s’ancre dans notre réel : la crise économique de la Grèce. Le pays est ruiné et une société, GoldTex, décide de le racheter. Les Grecs n’existent désormais plus et deviennent tous des salariés de la société. La jeunesse grecque se bat, se révolte, résiste ; mais, la répression est terrible. Parmi les habitants qui parviennent à fuir, en devenant d’office des « citoyens » de Magnapole, l’immense cité qui appartient à GoldTex, on trouve le héros du roman : Zem Sparak.

Magnapole est divisée en trois zones : la 1 et la 2 sont protégées par un dôme, et seuls les classes privilégiées y vivent. Dans la 3ème, les « pauvres », qui triment pour ce conglomérat, qui tombent malades, qui survivent dans une ville dévastée, polluée, en proie aux catastrophes climatiques. Entre chaque zone, des frontières qui empêchent les habitants de quitter leur zone. Cette partie m’a peu intéressée, car déjà traitée dans nombre de récits de science-fiction (que j’ai peu lus, mais beaucoup vus dans des films ou séries).

Ce que j’ai davantage apprécié, c’est ce mélange dystopie-polar. Car, un meurtre épouvantable a lieu et deux flics sont contraints de collaborer : Salia Malberg de la zone 2 et Zem Sparak (celui à qui le livre doit son titre « Chien 51″) de la zone 3.

Zem est le véritable héros du roman, jeune Grec qui est devenu un flic pour Biotech. Un exilé, qui a oublié jusqu’à son prénom. Héros à la Ulysse, mais qui ne peut plus rejoindre sa patrie, puisqu’elle a disparu trente ans auparavant. Héros fatigué, devenu un « chien » policier. Salia m’a moins intéressée, car son cheminement est plus stéréotypé : celle qui trouve formidable la société GoldTex et qui ouvre les yeux peu à peu.

L’enquête devient plus « classique », puisqu’elle aboutit à un complot entre rivaux politiques. Je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler les futurs lecteurs. Avec deux personnages intéressants, car on retrouve des « discours », des « désirs », des « ambitions ».

Me voici donc réconciliée avec la dystopie et avec Laurent Gaudé !  Ce qui m’a plu dans ce roman, c’est la symbolique en filigrane et la réflexion sur la mémoire. Celle de la transmission, de l’oubli. Sur les renoncements que notre société fait chaque jour et qui, hélas, nous amène peu à peu vers ce monde terrifiant.

Courte interview de l’auteur

Frédéric Lenormand, « Au service secret de Marie-Antoinette. Tome 1 : L’enquête du Barry »   312 pages

J’avais découvert le « cosy mistery » avec un tome de la célèbre série « Agatha Raisin » de  M. C. Beaton (« Pas de pot pour la jardinière ») et il m’était tombé des mains ! Pas de pot pour moi, mais il m’avait particulièrement ennuyée.

J’ai donc choisi pour valider la catégorie d’un défi découvrir le premier tome de la série de Frédéric Lenormand « Au service secret de Marie-Antoinette ». Cette fois, ce fut un régal ! Un humour croustillant, des personnages hauts en couleur : Marie-Antoinette épatante d’intelligence et de finesse, un roi Louis XVI particulièrement naïf et passionné de serrures, et un duo d’enquêteurs que tout oppose : Rose Bertin, marchande de modes, et Léonard Autier, artiste capillaire. La jeune reine leur enjoint de retrouver les diamants de Mme du Barry, volés à Versailles quatre ans plus tôt. Les enquêteurs en herbe, voisins d’échoppes, et forcés de collaborer, vont tout faire pour résoudre l’enquête et se mettre des bâtons dans les roues.

Les scènes cocasses s’enchaînent, tandis que l’intrigue policière se déroule. On sent à quel point l’auteur s’amuse en écrivant. Les jeux de mots sont légion, et les clins d’œil savoureux, aussi bien à Molière qu’à des « œuvres contemporaines » : voir les titres des chapitres : « cinquante nuances de gras », « le bonheur est dans le pré (courrons-y vite) »…

Bref, j’ai adoré ce roman bien écrit, à la fois drôle et intelligent. Je lirai la suite sans hésitation !

Rhys Bowen, « Son espionne royale mène l’enquête » T1 – 360 pages

Je ne suis pas fan des « cosy mistery », car souvent déçue. J’en espère une enquête aussi travaillée que les Agatha Christie, Gaston Leroux et autres Conan Doyle, avec l’humour savoureux qui m’ont tant réjouie lors de ces lectures.

Après avoir abandonné en cours de route plusieurs romans pourtant à grands succès, j’ai pris récemment plaisir à découvrir les enquêtes de Frédéric Lenormand « Au service secret de Marie-Antoinette ». Enfin je retrouvais la saveur des bonnes enquêtes, mâtinées d’humour.

J’ai donc quitté la cour de Marie-Antoinette pour partir sur le sol de la perfide Albion et y découvrir une autre enquêtrice au service d’une autre reine et la magie a tout autant opéré !

Londres, 1932.
Lady Victoria Georgiana Charlotte Eugenie, fille du duc de Glen Garry et Rannoch, trente-quatrième héritière du trône britannique, est complètement fauchée depuis que son demi-frère lui a coupé les vivres. Elle sait qu’elle est promise à un avenir tout tracé : épouser un héritier ennuyeux et fade, ou devenir la dame de compagnie d’une richissime vieille noble au fin fond de la campagne. Elle décide donc d’échapper à cet ennuyeux destin et de partir vivre à Londres dans la demeure de son frère. Vu qu’elle n’a aucun moyen, elle part à la recherche d’un emploi, mais c’est sans compter sur sa mère qui le lui fait perdre aussitôt. La demoiselle, aussi intrépide que maladroite, n’a pas dit son dernier mot : elle fonde une société fantôme dont elle sera l’unique employée, endossant tout à tour le rôle de VIP ou d’employée de maison.

Voilà une position qui lui permettra de remplir la tâche confiée par la reine et je n’en dirai pas plus afin de ne pas dévoiler les mystères de cet agréable petit roman. Espionnage, vols, meurtres, chantages : la charmante et naïve Lady va avoir fort à faire ! Et comme elle est particulièrement maladroite, le lecteur se réjouit gentiment de ses (més)aventures. C’est cependant un cosy mistery, alors ne vous en faites pas : ce sera un happy End ! Ou pas… En tout cas, une série parfaite pour se divertir pendant les vacances !

Sylvie Baron, « Le cercle des derniers libraires »  350 pages

Voilà un roman que j’ai choisi pour sa jolie illustration. Le titre « à rallonge, mais c’est la mode » m’avait attiré, comme un clin d’œil à mon groupe de lectures favori : « Le cercle des enragés de lecture ».

Me voici donc rapportant ce petit roman, cocktail de policier/romance/feel good, qu’on nomme aujourd’hui un « cosy mistery ».

Dans ces romans, il faut toujours un duo d’enquêteurs souvent à l’opposé l’un de l’autre : ici un journaliste sportif qui déteste lire et une libraire.  Tellement ignorant du monde littéraire qu’il ignore que son nom Darcy est le prénom d’un grand classique anglais. D’où quelques quiproquos…, puisqu’il ne comprend rien à certaines allusions.

En plus, il est antipathique, têtu et geignard. Peut-être dû à son accident, qui met fin à sa carrière de cycliste. Le voici donc journaliste sportif reconverti d’office en journaliste-enquêteur. Il faudra m’expliquer pourquoi une blessure à l’épaule permet d’écrire un article sur une série d’assassinats et pas sur une épreuve sportive. Comme si tous les journalistes sportifs étaient des athlètes de haut niveau en activité. Cette incohérence passée, on suit notre duo qui tente de découvrir l’identité de celui ou de celle qui assassine des libraires.

Au fil des pages, le rythme s’accélère. Les mobiles et suspects se multiplient, en parallèle des pages consacrées aux « hommages aux libraires » qui à force deviennent un peu trop moralisateurs. Les portraits sont savoureux. Même si souvent trop caricaturaux.  Quant à notre journaliste, il devient plus agréable et pour cause, il se fait guimauve devant la jolie libraire et le « je t’aime…moi non plus » devient de plus en plus un « je vais t’aimer » pour s’achever par un « Je t’aime ! » digne du plus grand tube de Lara Fabian.

Bref, un roman qui se lit, qui s’oublie rapidement. « Voilà, c’est fini. »

Je termine avec un recueil de nouvelles qui m’a beaucoup amusée ! Kenneth Cook, « L’ivresse du kangourou » Editions J’ai Lu – 222 pages

Je ne connaissais pas Kenneth Cook (journaliste, réalisateur, scénariste et écrivain australien) et c’est le titre qui m’a attirée, ainsi que la couverture. Il s’agit d’un recueil de 14 nouvelles, qui se déroulent toutes en Australie, et la plupart d’entre elles dans le bush.

Je dois bien le dire : j’ai beaucoup ri à cette lecture, y compris dans la salle d’attente de mon médecin, m’attirant ainsi quelques regards curieux. Les narrateurs de ces nouvelles sont souvent maladroits, malchanceux, pas très courageux, mais étonnamment sympathiques et humains. Alors, si vous voulez vous confronter à un kangourou aussi agressif qu’alcoolique, à une autruche dont vous avez imprudemment volé l’œuf, découvrir pourquoi il faut se méfier des bénévoles ou encore savoir comment il est possible de voler une voiture sans le vouloir, alors foncez ! Le fou rire est pratiquement garanti !

Les romances :

On commence par un mega mega mega coup de cœur ! Blandine P.Martin, « Wild Crows – Romance Slow burn Suspense (traduction c’est-à-dire des romances qui prennent leur temps). 

Blandine P.Martin, « Wild Crows – Tome 1 : Addiction » 248 pages

Je devais lire pour mon défi lectures un roman avec un motard. Audible m’ayant proposé gratuitement dans mon abonnement le premier tome de cette saga, j’ai décidé de l’écouter au moins pour quelques pages. J’avoue que je partais avec un a priori. Ayant adoré, surkiffé la série « Sons of Anarchy », j’imaginais que ce roman n’allait pas du tout me plaire et ce fut l’inverse. Très vite, j’ai aimé Jo, infirmière de 27 ans, qui souffre de la mort de sa mère. Elle découvre dans la lettre qu’elle lui a laissée l’identité de son père. Afin de surmonter son deuil, elle décide d’ aller voir son père et quelle n’est pas sa surprise de découvrir que son paternel est le big boss d’un garage, d’un bar et le président d’un club de bikers. On est immergé complètement dans la même ambiance que « Sons of anarchy ». J’ai d’ailleurs vite imaginé les traits des personnages avec ceux de la série.

Jo débarque dans un univers masculin, macho, violent avec des bikers trafiquants d’armes. Portant, elle découvre aussi un clan soudé, une famille, des frères. Et très vite, elle s’intègre dans ce milieu, tellement qu’elle devient la cible du clan adverse.

Précisons qu’il n’y a aucune romance dans ce tome 1 : l’addiction, sous-titre du roman, est à comprendre autrement, mais je n‘en dirais pas plus pour ne pas spolier les futurs lecteurs. La deuxième partie va à « 100 à l’heure » (quel mauvais jeu de mots ! ) et on tremble pour la pauvre Jo. Attention certaines scènes sont très dures. Et la fin m’a laissée KO, tellement que j’ai immédiatement commencé le tome 2 ! En clair, je suis addicte à cette saga !

 Blandine P.Martin, « Wild Crows – Tome 2 : Révélation» 336 pages

J’avais lu le tome 1 pour un défi lecture (lire un livre dans lequel on trouve des motards) et audible proposait d’écouter le tome 1. Sacrée bonne idée car j’ai adoré et impossible d’attendre plus d’une journée pour lire le tome 2. Je me suis précipitée car il fallait que je sache ce qui allait arriver à Jo. Un tome 2 à l’ambiance beaucoup plus dure. Ce qui arrive à Jo est terrible. J’avoue avoir été étonnée par le traitement choisi par l’autrice. Jo ne semble pas particulièrement traumatisée Je veux bien qu’elle soit une femme forte, mais là ça manque de psychologie et d’approfondissement. A part ce bémol, j’ai adoré ce tome 2. C’est bien écrit. Empli de péripéties qui alternent avec l évolution des personnages.

 Blandine P.Martin, « Wild Crows – Tome 3 : Confession » 452 pages

Encore un coup de cœur pour ce 3e tome. J’étais déçue à la fin du 2e : pourquoi Ash partait il ? Et pourquoi cette histoire d’amour devrait-elle être interdite ? Ça m’énervait mais ouf, au début du tome 3, il revenait. Chouette chouette chouette ! Incroyable comme cette saga m’a paru vivante. L’auteure a créé des personnages suffisamment forts pour nous les rendre proches. J’adore Jo. Sa force. Sa gentillesse. Son humour. Bon un petit bémol : on sait que Ash a les yeux bleus ! C’est trop trop trop répété ! Idem pour certains tics de langage « celle-là je ne l’avais pas vu venir » trop redite aussi. Mais vraiment ça reste un détail. Car c’est vraiment un très bon tome.

Blandine P.Martin, « Wild Crows – Tome 4 : Dévotion » 334 pages

Encore un tome addictif ! Que j’aime cette saga ! Les personnages. Ĺe rythme. Le style de l’autrice. Le suspense. J’ai lu la postface de Blandine P.Martin disant que ses personnages avaient fait partie de sa vie. Eh bien c’est pareil en tant que lectrice ! J’avais l’impression de vivre aux côtés de Jo, Ash, Casey, Jerry… Bravo à l’autrice !

Blandine P.Martin, « Wild Crows – Tome 5 : Rédemption  » 304 pages

Je viens de terminer le dernier tome de cette saga et j’ai vraiment adoré ! J’ai enchaîné tome après tome, sans savoir m’arrêter. Totalement enthousiasmée par ces personnages qui me sont devenus proches. J’ai même pleuré à la mort de l’un des personnages. Tremblé pour d’autres. Le fils de Ash m’a touchée et m’a fait rire. J’ai un faible pour Casey et je lirai évidemment le tome qui lui est consacré. Jerry et ses bougonneries vont me manquer. Et évidemment le couple phare : Jo et Ash alias Trevor. J’ai adoré leur histoire. J’ai adoré le personnage de Jo. Ils vont vraiment me manquer !

Je poursuis avec les deux premiers tomes d’une saga absolument addictive !!!!!

Alexianne Thill « Les MacCoy. Tome 1 : l’Ogre et le Chardon ». 616 pages. Hugo Poche  💕💓💗💖COUP DE COEUR 💘🩷💜
Phèdre fuit la France pour échapper à un passé compliqué. Le départ brutal d’un père adoré quand elle était enfant, le kidnapping et les violences qu’elle a alors subies.
Son séjour linguistique à Edimbourg est réglé : une famille non intrusive qu’elle côtoies très peu, puis qu’elle dormira, tandis qu’elle ira travailler de nuit dans une boîte sélect réservée aux clans écossais. Elle pourra ainsi découvrir la terre natale de son père.
Elle se l’est promis : elle sera d’une incroyable discrétion afin de rester dans l’anonymat.
Mais, les promesses volent en éclat dès son premier soir et qu’elle croise le regard de Caleb, chef du clan MacCoy.
Quel premier tome époustouflant !😍😍😍😍😍😍😍😍😍😍😍😍 Phèdre est une jeune femme détruite, fragile qui échappe à un passé traumatisant pour replonger dans un univers brutal, machiste. Pourtant, elle évolue tout au long du roman et, au delà de la romance un peu « à l’ancienne type harlequin », c’est cette éclosion qui m’a le plus intéressée.
Un roman qui se dévore. Chapitres courts, lecture facile et dépaysante. Avec des secrets obscurs qui se dévoilent peu à peu. Des ennemis redoutables et des alliés aussi intéressants que terrifiants.
Vite le tome 2 ! 😍😍😍😍😍
Alexianne Thill « l’ours et le taureau ». 729 pages
J’ai adoré ce tome 2, aussi addictif que le 1.
On retrouve Caleb et Phèdre, hier amoureux et amants, aujourd’hui ennemis. Phèdre n’éprouve que de la haine pour cet Ogre, qui a jadis fait tant de mal à son clan.
Mais, entourés par des familles puissantes qui veulent leurs destructions, Phèdre et Caleb doivent se rapprocher. Pour s’aider ou se détruire ?
Le rythme est rapide. Sans temps mort. On apprend beaucoup sur les secrets des différents clans.
Les scènes d’actions sont bien racontées et on vit les différentes scènes comme si elles se déroulaient sous nos yeux.
J’ai tremblé pour Phèdre et Caleb. La fin m’a beaucoup surprise. Et je n’ai qu’une hâte : vite lire le tome 3 !

Autre immense coup de cœur : Corine Boman et le premier tome des « Héritières de Löwenhof » :

Corina Bomann, « Les héritières de Löwenhof : Tome 1 : Le choix d’Agneta » 751 pages

Ma meilleure amie m’a offert ce roman pour mon anniversaire et on peut dire qu’elle me connaît bien, car ce fut un immense coup de cœur !

Alors qu’elle a décidé de vivre sa vie comme elle l’entend à Stockholm, loin du domaine de Löwenhof afin de faire des études artistiques et qu’elle vit en couple sans être mariée, ce qui est en 1913 est tout à fait scandaleux, Agneta reçoit un télégramme qui va bouleverser ses projets. Son père et son frère ainé sont au seuil de la mort, et elle se doit de rentrer afin de soutenir sa famille et tenter de comprendre quel ennemi est assez redoutable pour avoir intenté à la vie des propriétaires du domaine. Agneta est incroyable, à la fois moderne, féministe, audacieuse et courageuse, fragile et forte à la fois. Autant vous dire que les tomes 2 et 3 seront bientôt lus !

J’avais adoré lire le premier tome de la trilogie « les Héritières de Löwenhof de Corina Bomann. Et en attendant de les recevoir, j’ai lu « l’île aux papillons ». 🦋 🦋 🦋 🦋
Et c’est aussi un immense coup de cœur !😍😍
Corina Boman est surnommée par les éditeurs la Lucinda Riley allemande. Et en effet, leurs romans sont aussi passionnants. Avec des héroïnes à la fois fortes et fragiles, qui partent à la recherche des secrets de leurs ancêtres.
Ici, on suit Diana, dont la grand tante mourante lui confie une mission : découvrir le secret qui plane depuis toujours sur leurs ancêtres : deux sœurs Grace et Victoria.
Pourquoi Grace a t elle été reniée par son père ?
Sur les traces de son aïeule, Diana part au Sri Lanka et découvre, comme elle, la beauté de ce pays. Et, comme elle, fait une bouleversante rencontre qui va changer son destin.
Très bien écrit. Avec beaucoup de romanesque comme les grandes sagas familiales. Cette plongée dans le passé de Grace et Victoria est passionnante ! On découvre les indices, les souvenirs et impossible de lâcher ce roman. 💕💞💗💖💜
Un immense coup de cœur 😍 ❤️💔💖🩷❤️💜
Si vous aimez les histoires romantiques, que vous adorez les plongées dans le passé, que vous n’avez pas peur de pleurer parfois, alors partez sur les traces de Grace et Diana !

Et on poursuit avec une autrice que j’adore découverte l’an dernier : Louise Tremblay d’Essiambre avec sa saga « Histoires de femmes ».

Louise Tremblay d’Essiambre, « Histoires de femmes. Tome 4 : Agnès, une femme d’action »    257 pages

Je suis très heureuse d’avoir pris l’abonnement Audible, car non seulement les lecteurs sont extrêmement talentueux, mais le catalogue est très diversifié. Surtout Audible a eu la bonne idée d’offrir des titres gratuits à ses abonnés. Ce fut le cas pour la saga de 4 tomes « Histoires de femmes » de l’écrivaine québécoise Louise Tremblay d’Essiambre. Peu connue en France, elle a pourtant vendu plus de deux millions d’exemplaires de sa vingtaine de romans.  Et j’ai ainsi pu découvrir son talent.

Une découverte pas si simple. D’abord parce que le style de l’auteure est extrêmement lent, puisqu’elle peint le quotidien de femmes : pas de péripéties, ni de suspense. Donc très différent de ce qu’on lit aujourd’hui. Par ailleurs, la lectrice Denise Tessier est elle-même québécoise et son accent, une fois qu’on en a pris l’habitude, est savoureux : il nous aide encore plus à plonger dans le Manoir des O’Gallagher de 1930. Cette fois, le titre indique que c’est Agnès qui sera l’héroïne. Mais, en réalité, c’est l’amour qui est au centre de l’intrigue : Agnès prépare en secret son mariage avec Fulbert. Marion sa meilleure amie aime aussi le même Fulbert : sera-ce la fin de leur belle amitié ? D’autant que depuis toujours, James O’Gallagher aime Marion : leur amour sera-t-il possible du fait de leurs rangs sociaux respectifs ? Et la jeune cuisinière le verra-t-elle autrement que comme un ami ?

De son côté, Mme Eléonore, la cuisinière et patronne de Marion, est elle-même tombée sous le charme du Majordome et les préparatifs de leurs noces perturbent les deux célibataires aguerris au point qu’on peut se demander si ces deux-là parviendront à s’entendre. Enfin, on retrouve Félicité, cette vieille dame si attachante, qui met en péril sa santé pour soigner son vieil ami sur le point de mourir.

Comme on le voit, c’est vraiment le quotidien qui rythme cette histoire : les préparatifs des mariages, des repas. De longues discussions entre les personnages, émaillés bien sûr d’expressions québécoises.

C’est avec bonheur que je vais enchaîner avec la saga « Du côté des Laurentides », qui va me permettre de retrouver Agnès pour son premier poste d’institutrice. J’espère aussi avoir des nouvelles de Marion et James, de félicité et d’Eléonore, car je me suis énormément attachée à ses personnages.

J’aime aussi énormément les prologues de la romancière, qui nous présente ses personnages comme des connaissances, qui viennent la visiter pour se confier à elle. Espérons que Marion vienne vite la revoir !

Alors, quand j’ai vu que l’on pouvait suivre ses femmes dans une saga-suite, j’ai évidemment foncé pour rejoindre l’école de rang dans laquelle Agnès est mutée pour son premier poste.

Louise Tremblay d’Essiambre, « Du côté des Laurentides » : Tome 1 : « L’école de rang » 252 pages  et Tome 2 « L’école du village » 254 pages

J’avais découvert cette romancière canadienne l’an dernier en écoutant sa saga « Histoires de Femmes » et cette nouvelle saga m’a permis de retrouver avec plaisir les mêmes personnages. Toutefois, l’héroïne est désormais Agnès : dans la saga précédente, elle était l’amie de Marion, la jeune cuisinière, issue d’une famille pauvre, engagée dans la famille O’Gallagher. La jeune adolescente était alors prise en charge par la cuisinière du manoir, Éléonore Légaré, une femme au grand cœur.

Les années ont passé et désormais, Agnès et Marion sont devenues de jeunes femmes. La première est fiancée à Fulbert, futur médecin encore étudiant. Marion, quant à elle, aime le fils O’Gallagher et est aimée en retour, au grand dam des parents du jeune homme, qui n’admettent pas cette relation et qui s’opposent fermement à cette future union. Les deux jeunes femmes échangent une correspondance, dans laquelle elles se racontent leurs vies. Agnès est nommée institutrice débutante dans une école des Laurentides. Nous sommes en 1931 et elle déchante très vite. Dans la grande ville, elle jouissait de toutes les commodités, mais là, il faut aller puiser l’eau, se chauffer avec parcimonie et elle a interdiction d’évoquer son fiancé, car, à cette époque, une institutrice se doit d’être célibataire. Evidemment, son amie lui manque, ainsi que sa famille : ses parents et sa chère tante Félicité que nous avions nous aussi appris à aimer. Par chance, une famille se montre particulièrement chaleureuse : les Théberge l’accueillent comme leur fille. Quant à Agnès, nul doute qu’elle est faite pour l’enseignement ! Elle adore ses élèves, et particulièrement l’adorable, mais agité, Jean-Baptiste Théberge, et sa sœur la mystérieuse Juliana, qui dissimule un terrible secret, qui la tue lentement. Agnès saura-t-elle aider la jeune fille ? Pourra-t-elle rester institutrice malgré son futur mariage avec Fulbert ? Et qu’en sera-t-il de l’amour qui unit Marion au fils de ses patrons ?

Quel plaisir simple de retrouver Marion, Agnès, Eléonore -dont le statut a changé- et les autres ! De rencontrer ce petit Jean-Baptiste, si craquant par ses bêtises, ses répliques un peu naïves, qui font craquer son institutrice et la lectrice que je suis ! Ses passages permettent d’alléger certains moments dramatiques, qui touchent Juliana.

Peu d’actions dans ses deux tomes, tout comme dans la saga précédente. Mais, des personnages touchants, terriblement humains, pour lesquels Louise Tremblay d’Essiambre éprouve une immense tendresse. Elle nous les rend vivants, présents et je jurerais connaître personnellement Marion, Agnès, Eléonore et les autres !

On part maintenant dans des romans « à l’eau de rose », mais que ça fait du bien !

Aurélie Depraz « Passions londoniennes. Tome 1 : Alexander »  264 pages

« Passions Londoniennes » est une série de trois romans. Chacun peut se lire de façon indépendante.  Chaque volume est consacré à trois amis, célibataires endurcis, qui vont évidemment rencontrer l’amour.

L’intrigue est vite résumée. Londres, 1819. Le comte d’Ashford est furieux. Lui, le célibataire endurci et coureur de jupons, s’est vu confier une délicate mission. Trouver à la jeune et naïve Jade un bon mari. Il ne peut refuser. C’est son mentor qui l’a désigné dans une lettre avant sa mort.

Si ses deux meilleurs amis trouvent la situation cocasse, lui pas du tout. D’autant que Jade est aussi belle qu’intelligente et qu’il éprouve pour sa protégée des sentiments totalement inconnus. L’intrigue est cousue de fil blanc. Mais, c’est parfait pour un après-midi dédié à la relaxation. Je lirai les tomes suivants, car c’est divertissant et que la plume est fluide.

« Passions Londoniennes » Tome 2 : « Jay »

Il s’agit du tome 2 de « Passions londoniennes ». Chaque tome est consacré à l’un des trois amis, membres de la haute société, qui découvrent l’amour. Jay est différent de ses amis. En effet, lui et sa jeune sœur viennent des quartiers les plus pauvres. Jay s’est battu dès son enfance afin de pouvoir nourrir et loger sa sœur. De débrouilles en magouilles, de combats de rue aux combats professionnels de boxe, des docks au commerce, Jay va utiliser sa force physique, son intelligence et sa ruse pour sortir de la misère. Désormais, il est immensément riche. Mais, il souhaite que sa sœur soit reconnue par la haute société. Aussi engage t il une lady veuve pour faire son éducation. Bientôt l’amour va s’en mêler. Une romance classique et charmante. Tel un Harlequin royal.

Barbara Cartland « Magie ou mirage ? »

Résumé éditeur « Pour accompagner jeune fille en Angleterre, cherchons dame de bonne éducation…  » Coincée à New York sans argent, Delina Castleton a sauté sur l’occasion. Quelle chance d’avoir été engagée ! Et tant pis si sa tâche est ardue : elle doit préparer au dur métier de duchesse sa protégée américaine, la richissime Nancy-May Vanderholtz, promise au duc de Milnthorpe. A bord du Mauretania, le conte de fées tourne court. Nancy-May révèle qu’elle est amoureuse de son garde du corps ! Elle compte bien l’épouser et, pour les jeunes filles devenues amies et complices, il n’y a plus qu’une solution : échanger leurs identités. Mais à malin malin et demi. Delina n’est pas au bout de ses peines. »

Un roman trouvé dans une boîte à livres. C’est léger et facile à lire. Parfait pour un jour de chimio.

Et franchement, c’est divertissant. Delina et son amie sont charmantes. Le cousin du duc épatant.

Bref, de l’eau de rose rafraîchissante à souhait !

Un point négatif : le titre n’a aucun rapport avec l’histoire !

Barbara Cartland, « L’enchantement du désert » 190 pages

Retour dans mon enfance, quand je volais en douce pour quelques heures les Barbara Cartland poussiéreux (déjà à l’époque !) cachés dans un placard. Ses aventures me faisaient voyager et les quelques baisers échangés me donnaient à penser que l’amour était vraiment formidable si cela donnait autant de frissons à l’héroïne !

Bon, devenue adulte, l’émoi n’est plus le même, d’autant que les personnages ne sont plus très modernes, niveau mentalité. Tant pis ! Il faut les lire en les plaçant à l’époque où ils ont été écrits. Et le dépaysement est tout de même au rendez-vous…, sans oublier quelques fous rires !

Résumé éditeur : « Après une mission diplomatique périlleuse, Tyrone Strome espérait trouver un havre de paix dans la splendide villa de sa soeur, sur la Côte d’Azur. Espoir déçu! C’est un drame qu’il découvre : son neveu David est au désespoir, prêt au suicide par la faute d’une jeune Américaine, Nevada Van Arden. D’une ensorcelante beauté, d’une cruelle coquetterie…
Pour sauver l’adolescent de cette emprise fatale, Tyrone, animé d’une froide détermination, n’hésite pas à user de la force : il enlève Nevada. Face à cette créature de feu, n’a-t-il pas tort d’être si sûr de lui ? »

Les « feel good » :

Fabrice Caro, « Samouraï »   220 pages

On m’a offert ce roman juste avant l’été et j’ai voulu patienter un peu avant de le lire, car j’adore me faire languir. J’attendais un roman amusant parfait pour mettre un peu de joie dans ces jours gris. La couverture plutôt joyeuse (une piscine) annonçait un roman divertissant, tout comme la critique des Inrockuptibles : « Fabrice Caro est probablement le mec le plus drôle du paysage littéraire français ». Sans doute en attendais-je trop… , car j’ai été un peu déçue.

J’ai trouvé la première moitié assez morose et ennuyeuse : le narrateur est déprimé d’avoir été quitté par sa copine qu’il présente comme l’amour de sa vie et par le décès de son ami d’enfance. Ses voisins lui confient leur piscine et il se dit que c’est le lieu idéal pour commencer son roman. Une sacrée pression, puisque son précédent a été un échec cuisant.

Chaque chapitre est l’occasion de dérouler ses trois obsessions : le roman, le décès, la séparation. Certaines anecdotes sont cocasses et m’ont fait sourire. Le souvenir de sa première visite chez ses ex-beaux-parents lors d’un apéritif dinatoire, ses remarques sur l’art moderne, ses vies fantasmées… C’est de l’humour par l’absurde, mais qui n’a pas vraiment fonctionné avec moi. En même temps, la veille, je riais avec Pratchett, donc la barre était haute.

L’écriture n’est pas vraiment travaillée, et j’avais davantage l’impression de lire des chroniques humoristiques qu’un roman.

Au final, il est pourtant divertissant, comme une petite sucrerie d’été, à la manière des romans « feel good » de Virginie Grimaldi, Aurélie Valognes ou Gilles Legardinier. Et entre deux thrillers, ça fait du bien !

Gilles Legardinier, « J’ai encore menti ! » 398 pages
J’aime beaucoup les romans de Gilles Legardinier et celui-ci, lu sur un après-midi, m’a apporté ce que je voulais en le choisissant : quelques heures à lire un roman divertissant, sans prise de tête, avec des passages assez cocasses pour me faire doucement rigoler.
Cela étant, je l’ai trouvé plus léger que ses précédents et mon préféré demeure « complètement cramé ». J’ai trouvé certains passages un peu longs et les ai parcourus en diagonale. Ceux qui nous donnent des « petites leçons de vie à la philosophie qui se veut légère mais qui est vite bourrative ».
La trame est facile, les fils assez grossiers et il n’y a aucun suspense. Aucune importance, ce n’est pas ce que j’en attendais sinon j’aurais choisi un Thilliez ou un Chattam.   J’attendais une petite confiserie sucrée et c’est ce que j’ai dégusté avec plaisir.😋😋😋

Hervé  Mestron « Le clebs »   174 pages

Voilà un court roman que j’ai lu en un après-midi. Il avait tout pour me plaire, puisque l’illustration représentait un caniche abricot. Sauf que le pauvre animal n’a pas une vie bien longue. Alors que sa maîtresse est partie voir sa mère, son maître l’écrase un soir de beuverie dans le garage familial. Honteux, il décide de jeter le cadavre dans un sac et de l’enterrer au fond du jardin. Il dira à son épouse éplorée que le petit chien s’est enfui.

Voilà comment un mensonge en entraîne un autre, puis un autre, puis…

C’est un roman qui m’a plu moyennement. Je n’ai été emballée ni par l’histoire assez moyenne, ni par le style, ni par les personnages, ni par la fin. Pourtant, je l’ai dévoré, car je voulais absolument savoir la fin. Et j’avoue qu’elle m’a déçue, car beaucoup trop facile.

 

Chloé Esposito « Mad » 472 pages

Il s’agit d’un premier tome d’une trilogie et je peux déjà vous dire que ça décoiffe ! L’héroïne est barge complètement et les 50 premières pages, je l’ai détestée ! Egoïste, paresseuse, agressive, sans-gêne, alcoolique et droguée, tarée, voleuse… Comment apprécier une telle héroïne ? Eh bien l’auteure est fortiche, car ensuite, on l’apprécie ! Et, on la comprend ! On découvre comment une mère et une sœur peuvent rendre barge une petite fille !

En dehors de cet aspect, on rit beaucoup. Les situations sont outrancières. Voici le résumé de l’éditeur : « Alvie est une catastrophe ambulante sans avenir, virée de son boulot et même de son appartement par ses colocataires. Tout le contraire de sa sœur jumelle, Beth, qui réside dans une somptueuse villa de Taormine en Sicile avec son mari, un superbe Italien, et son adorable petit garçon. De quoi lui donner des envies de meurtre ! Alors, quand Alvie reçoit un appel de sa sœur qui lui propose un vol en première classe pour la rejoindre, elle ne saute pas immédiatement de joie… avant de céder à l’appel du luxe et du soleil. Mais la gentillesse n’est pas gratuite : Beth lui demande de se faire passer pour elle le temps d’un après-midi.
Cet échange d’identité va se révéler la première étape d’un tourbillon diabolique et irrésistible ! Entre faux-semblants et rebondissements, Alvie se découvre de nouvelles passions peu ordinaires et apprendra que la vie de rêve peut parfois avoir un goût de… sang.
Cette série a été achetée par les studios Universal… Affaire à suivre ! »

C’est évident que ça ferait une super comédie !

Raphaëlle Giordano, « Le spleen du pop-corn qui voulait exploser de joie »      312 pages

Je connaissais cette romancière à travers les titres à rallonge de ses romans :  « Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une », «  Le jour où les lions mangeront de la salade verte », « Le Bazar du zèbre à pois »… Je les trouvais amusants, mais un peu trop « faciles ». Si on ajoute à cela des couvertures acidulées et le fait de savoir que l’auteure est aussi « spécialiste en créativité et développement personnel », je me disais voilà des livres « fabriqués » pour être à la mode du « feel good », qui ornent avec leurs jolies couleurs les tables des libraires avec le même message que des bonbons chez le confiseur : « Croquez-moi ! Sucez-moi ! Vous passerez un délicieux moment ! Quitte ensuite à être un peu écœurée par toute cette douce et sucrée mièvrerie ».

Pourtant, cette année, j’ai sauté le pas, car je devais trouver un titre de roman, qui contienne toutes les lettres de mon prénom. Me voici donc embarquée avec « Le spleen du pop-corn qui voulait exploser de joie ».

Les premières pages ne m’ont guère surprise : une demoiselle a perdu sa joie de vivre de petit pop-corn, à force de travailler comme une acharnée dans une agence de « celebrity marketing qui connecte des talents VIP avec de grandes marques. ». Elle s’oublie totalement tant sur le plan professionnel que personnel (elle est en plus la maîtresse » du patron dont elle est évidemment éperdument amoureuse, alors qu’elle n’est qu’un simple passe-temps). Voilà que l’agence lui confie une énième mission et qu’elle rencontre un charmant jeune homme, qui est tout son contraire dans la vie : jeune patron, complétement cool, qui profite de l’existence. Et quand un ancien pop-corn rencontre un authentique pop-corn, que se passe-t-il à votre avis ?

Bon, c’est vrai, dit comme ça, ça n’a pas l’air extra ; sauf que je l’ai savouré mon petit bonbon. Il m’a fait un bien fou, m’a fait sourire, réfléchir et j’ai passé un super moment de détente. Les personnages sont bien croqués, et on n’est pas loin de reconnaître quelques collègues, voire quelques situations. Ça se lit tout seul et j’ai vraiment, vraiment, apprécié ce roman « feel good ». Alors, c’est certain je vais bientôt aller rencontrer un zèbre à pois ou un lion végétarien. Et c’est certain, ça me fera du bien !

LE COIN BD :

Ma lecture est une BD de l’Italien Cosimo Ferri. Déjà auteur d’une série fantastico-érotique intitulée « Mara », il s’était déjà tourné vers la mythologie grecque en réinterprétant le mythe d’Achille. Cette fois, il nous embarque dans l’épopée d’Ulysse.

Il suit « l’Odyssée » d’Homère et ce premier tome relate le naufrage du héros aux mille ruses sur l’ile de la nymphe Calypso. Amoureuse, la divinité refuse de le laisser partir. Mais, Athéna, protectrice des guerriers, intercède pour lui auprès de Zeus. D’abord réticent à l’idée de froisser son frère Poséidon, furieux de l’agression de son fils le Cyclope Polyphème, le roi des dieux cède à la demande de sa fille préférée. Hermès est envoyé auprès de Calypso, qui est contrainte de libérer son bel amant. Elle lui donne maints conseils pour éviter les périls qui l’attendent. Mais, une tempête provoquée par le roi des Océans fait une fois de plus d’Ulysse un naufragé.

De son côté, à Ithaque, son épouse l’attend fidèlement, en butte aux avances de plus en plus pressantes de ses prétendants. Quant au jeune Télémaque, la visite d’Athéna sous les traits d’un ami guerrier, lui redonne espoir de revoir son père vivant.

Les dessins sont très beaux, les couleurs assez vives. J’ai apprécié la fidélité de l’auteur vis-à-vis de l’œuvre d’Homère, ainsi que les extraits en grec ancien. Les personnages sont très humains, dans leurs chagrins, leurs regrets, leurs désirs amoureux. J’ai trouvé Ulysse et Néoptolème (le fils d’Achille) particulièrement beaux. Ulysse garde sa cruauté comme dans le texte d’Homère, ce qui ne me le rend guère sympathique. A dire vrai, c’est même l’un des héros grecs que j’apprécie le moins.

Petit bémol pour les regards parfois peu expressifs des personnages, et pour les quelques coquilles dans le texte.

Il n’empêche que j’ai vraiment aimé lire cette BD et j’espère lire la suite prochainement. Je remercie grandement la maison d’édition GRAPH ZEPPELIN et Babelio, qui me l’ont adressé dans le cadre d’une opération Masse Critique.

Petit tour en enfance :

Quelques BD de « Boule et Bill »

Quel plaisir de retomber en enfance et de s’amuser de notre impayable duo !

J K Rowling, « Jack & La grande aventure du cochon de Noël » 352 pages

Un an qu’on me l’avait offert pour Noël et, malgré mon impatience, j’ai attendu !  Je l’ai commencé quelques jours avant ce Noël et l’ai fini après le Nouvel An, pour le savourer et prendre le temps de prolonger la magie !

Car, ce roman est magique ! Comment expliquer autrement cette émotion qui a ravivé des souvenirs de mon enfance ? Quelle aventure extraordinaire que celle de ce petit garçon qui va affronter mille dangers pour retrouver son petit cochon qui lui sert de confident depuis toujours et qu’une sœur en colère a jeté ! N’était-on soi-même pas prêt.e, enfant,  à affronter mille périls pour sauvegarder notre meilleur ami « inanimé » ? Cochon, ours, lapin, poupée, peu importe au fond ! Vous retrouverez certainement bien des souvenirs enfouis en suivant Jack.

Quelle conteuse formidable que J.K Rowling ! Si j’avais été un peu déçue par « L’Ickabog », j’ai retrouvé sa plume enchanteresse dès les premières pages. Plongée dans cet univers certes enfantin mais toujours lié à notre monde.

Les illustrations de Jim Field sont magnifiques et on imagine aisément quel beau dessin animé ce roman pourrait donner.

François Thiéry, « Sur la piste des diamants »

Je remercie tout d’abord Posidonia Editions et Babelio, qui me l’ont adressé dans le cadre d’une opération Masse Critique.

Il s’agit d’un récit ergodique : vous êtes à la fois lecteur et acteur, puisque c’est vous qui choisissez le numéro du paragraphe que vous allez lire parmi une proposition de 2 ou 3 choix.

L’histoire se déroule en URSS et vous êtes poursuivi par des agents du KGB. Heureusement vous n’êtes pas seul : vous êtes accompagné d’un magnifique chien, un briard noir, prénommé Hirsute. Le récit se déroule dans un train qui traverse les grandes steppes de Sibérie.

Deux enquêtes s’entremêlent : dans l’une, il s’agit d’un vol de diamants, dans l’autre, de faire passer une dissidente à l’ouest.

C’est écrit simplement, mais avec sérieux et talent. Il existe parfois des ouvrages ergodiques un peu trop commerciaux. On voit que celui-ci a été bien pensé et bien écrit. Le héros et son chien (vous en fait) sont sympathiques.

A vous de voir si vous foncez tête baissée ou pas ! Attention, si vous faites le mauvais choix, l’aventure s’arrête ! Et il vous faut recommencer !

Bien que le livre soit plutôt destiné aux enfants et adolescents, j’avoue avoir pris plaisir à m’amuser à sauter d’un wagon à l’autre et à tenter d’échapper aux méchants du KGB !

Au final, un livre sympathique, ludique et qui pourra vous faire passer un petit moment bien divertissant !

Spiritualité :

Adyashanti « Le chemin direct »  141 pages

Je remercie tout d’abord Almora Editions et Babelio, qui me l’ont adressé dans le cadre d’une opération Masse Critique. Très intéressée par ce sujet, j’avais déjà chroniqué il y a quelques temps le livre de  Charlotte Daynes, « Les pouvoirs extraordinaires de l’énergie – Développer son pouvoir de guérison » (Editions CONTRE-DIRES  – 307 pages) et j’en avais été très satisfaite.

Cette fois, je reste perplexe quant ce nouvel ouvrage. « Le chemin direct » propose « 30 pratiques pour susciter l’Eveil ».

Le sous-titre est énigmatique, comme l’est l’ensemble du livre. L’éditeur, sur la 4ème de couverture, précise que c’est une méthode dynamique de pratiques spirituelles contemplatives, qui permettent de « se connecter à une Conscience toujours plus vaste et se relier aux dimensions invisibles de son être. » Si vous n’avez pas tout compris, rassurez-vous : il en a été de même pour moi.

Le livre est divisé en plusieurs parties : L’idée est d’abord de comprendre chaque étape par une explication de l’auteur, puis de proposer des activités pratiques pour parvenir à l’état désiré. Passons au découpage de l’ouvrage.

On part de la « Conscience éveillée » avec sept étapes. J’ai cherché sur internet la signification et voici ce que j’ai trouvé : « La conscience éveillée réalise que sa nature est tout Ce Qui Est. La conscience, lorsqu’elle est voilée par l’identification à l’égo, s’identifie à une conscience séparée et individualisée qui habite le corps, la personnalité et le mental. »

Au niveau 2, on s’intéresse au « cœur éveillé » avec 6 étapes. On passe ensuite à « l’éveil du fondement de l’Être » avec 7 étapes. Pour finir, les 9 dernières étapes de la dernière partie ressemblent davantage à un manuel de bien-être : comment intégrer ses connaissances dans la vie quotidienne, avec par exemple l’importance de dire la vérité, de se libérer du passé grâce au pardon, de chercher à comprendre avant de chercher à être compris….

D’ordinaire, quand je chronique un livre dans le cadre des Masses Critiques, je fais de ce livre une priorité. Cette fois, j’ai largement utilisé le mois imparti, car j’ai voulu lire ce court livre (141 pages) tranquillement en essayant de réaliser les exercices proposés. Même si je pratique quasi quotidiennement des exercices de méditation et de relaxation, je me considère encore comme une débutante dans ce vaste et passionnant sujet.

L’ennui, c’est que les conseils et exercices m’ont paru très répétitifs. Et assez vagues. Pour ne pas dire obscurs. Donc, difficiles à réaliser et encore plus à réussir. Avis très mitigé donc.

Peut-être mes échecs liés à ce livre sont-ils donc liés à mon statut de débutante ? Mais, dans ce cas, il est probable que ce sera aussi assez complexe pour les lecteurs débutants dans ce domaine. Il me semble qu’il s’adresse à des lecteurs déjà bien renseignés sur cette façon de pratiquer.