Le blog de Véronique

Des Livres et des Rêves

Les lectures de Véronique 2022

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Les thrillers & polars !!!!

Sire Cédric, « L’enfant des cimetières »    432 pages  – Prix Masterton 2010

Roman absolument addictif ! Haletant ! Passionnant ! J’ai cependant eu une bien mauvaise idée : le lire un soir, seule chez moi, dans la pénombre. Tellement prise dans ma lecture qu’il m’arrivait de jeter un œil autour de moi, comme si les ombres du roman avaient pu s’échapper du livre ou comme si moi-même j’y avais été plongée !

C’est rythmé, bien écrit ! Nous avons notre Stephen King : il se nomme Sire Cédric et si vous ne le connaissez pas encore, foncez ! Rejoignez l’enfant du cimetière, mais attention, vous n’en sortirez pas indemne ! Frissons garantis !

Résumé éditeur : « Ce pourrait être un simple fait divers : un fossoyeur tue sa femme et ses enfants au fusil à pompe avant de se donner la mort.
David et Aurore, journalistes, sont sur les lieux, certains de tenir un sujet en or.
Le lendemain, c’est Kristel, la compagne de David, qui est victime d’un tueur dément. Pour le commandant Vauvert, cette affaire présente trop de zones d’ombre, et celles-ci ne vont cesser de s’étendre. La vague de meurtres se répand, emportant David jusqu’au bord du précipice, jusque dans les rêves de l’enfant des cimetières… »

Donato Carrisi, « La maison des voix »       377 pages

 

Mon avis : Où commence la folie ? Où s’arrête-t-elle ? Et, si ce qu’on nommait folie s’appelait communication avec l’au-delà ? Et si les voix appartenaient aux spectres ? Aux démons du passé revenus nous hanter ? Voilà les questions que vous vous poserez en suivant Pietro Gerber et son inquiétante patiente. Et vous vous interrogerez sur votre propre enfance : ces bruits étranges que vous seul.e entendiez, ces craquements qui ne réveillaient que vous, ces impressions de « déjà vu/déjà vécu », ces prémonitions… Et si l’enfant était doué de perceptions ? Et si…

Vous voulez en savoir plus ? Prêt.e à frémir ? Alors, entrez dans « La maison des voix », mais prenez-garde : l’angoisse sera au rendez-vous…et une fois commencé, impossible de lâcher ce thriller fascinant !

Résumé éditeur : « Florence, de nos jours. Pietro Gerber est un psychiatre pour enfants, spécialiste de l’hypnose. Il arrive ainsi à extraire la vérité de jeunes patients tourmentés.
Un jour, une consœur australienne lui demande de poursuivre la thérapie de sa patiente qui vient d’arriver en Italie.
Seul hic, c’est une adulte. Elle s’appelle Hanna Hall et elle est persuadée d’avoir tué son frère pendant son enfance.
Intrigué, Gerber accepte mais c’est alors qu’une spirale infernale va s’enclencher : chaque séance d’hypnose révèle plus encore le terrible passé d’Hanna, mais aussi qu’elle en sait beaucoup trop sur la vie de Gerber. »

Olivier Norek, « dans les brumes de Capelans »   429 pages

Le capitaine Coste a quitté la SDPJ du 93, ses amis et la femme qu’il aimait. Il vit depuis plusieurs années sur une ile isolée perdue au sud de Terre-Neuve. Un climat épouvantable (les brumes de Capelans sont les plus denses du monde, phénomène climatique qui s’abat sur l’île de juin à juillet suite au choc thermique entre le Gulf Stream et le courant du Labrador.), peu d’habitants, et un poste tranquille pour oublier les drames du passé. Désormais responsable des frontières, vivant presque complètement isolé.

Et pour cause ! Ce poste est en réalité une couverture. Le capitaine reçoit des repentis, les fait se mettre à table avant que le système judiciaire ne leur trouve une nouvelle existence.

Cette fois, sa mission est différente : ce n’est pas un ancien criminel qu’il accueille, mais la première victime d’un serial killer. Jeune femme maintes fois traumatisée que son bourreau traque et qui va tenter de se souvenir des moindres détails de sa captivité afin d’aider la police à l’arrêter.

J’ai adoré ce nouveau roman. Certes, c’est fort différent de la trilogie du 93 (Code 93, Territoires, Surtensions), mais tout aussi addictif. Je suis aussi fan de Norek que de Thilliez ! C’est peu dire.

Olivier Norek, « Surface » 425 pages.

Quel excellent roman ! Cette fois, on abandonne Coste pour une autre flic : Noémie Chastain, capitaine grièvement blessée au visage lors de l’interpellation d’un dealer :  » Elle cligna de l’œil, une fois. De l’autre côté du miroir, l’étrangère cligna aussi.

Elle s’était préparée à voir son visage, même accidenté, mais ce n’était plus son visage. Elle ne s’identifia pas à l’écorchée d’anatomie qui la fixait.

« C’est mon moi mort que je regarde. » »

Ses supérieurs l’éloignent de Paris, loin de son équipe, afin d’éviter que son visage défiguré ne fasse peur aux autres et ne leur rappelle sans cesse les risques que les flics encourent :  »

Un chien qui se prend un coup de pompe dans l’arrière-train mettra du temps à se laisser caresser de nouveau. Un flic qui se retrouve dans une opération qui dérape salement se met à douter du pouvoir de son flingue et de son propre groupe. Mais vous avez raison de parler de son physique, parce que son visage, ce n’est pas elle qui le voit, c’est nous. Ce sera un constant rappel du danger de notre métier et du fait qu’une équipe n’a pas réussi à protéger son officier. Ses blessures vont instiller la peur et la culpabilité, c’est pas bon. Pas bon du tout. »

On la mute pour un mois dans un trou perdu de l’Aveyron avec, pour mission, de faire un audit du commissariat : « C’est pas un village, ici, c’est un trou avec un code postal ».

C’est pourtant d’un trou que remonte bientôt le cadavre d’un enfant. Puis, un deuxième. Noémie déterre les souvenirs vieux de 25 ans, et avec eux, resurgissent les rancœurs, les haines. Le village tranquille cache bien des secrets et la capitaine devient dangereuse pour ses habitants…

J’ai non seulement aimé l’intrigue policière, mais également -comme à chaque fois dans les romans d’O Norek – l’atmosphère, les descriptions qui nous entraînent directement au cœur du village.

Par ailleurs, le combat personnel de Noémie pour se reconstruire ne peut que forcer l’admiration. Et renvoyer à nos propres blessures : « Noémie s’assombrit, réalisant que ses cicatrices appartenaient désormais à tout le monde. Le psy la rassura.

– Quelque chose d’insidieux s’est installé depuis cet accident, comme un passager clandestin, un étranger dans votre maison. Quand vous accepterez le fait que cet autre n’est qu’une partie de vous, vous serez près d’être complète à nouveau.

Mais ça va prendre du temps, vous êtes en plein bouleversement psychique. »

Citations :

Une de mes préférées :  » Noémie refusa de le laisser aller jusqu’au bout et de risquer d’accepter les excuses qui se profilaient maladroitement.

_ Qu’on soit clairs, vous et moi, brigadier. Que vous soyez un gros con ne me dérange pas outre mesure. Tant que vous êtes un bon flic. Vous avez déjà coché la case « gros con » avec brio. Félicitations. Je vous laisse l’avenir pour cocher la seconde.

Et elle le planta là, à digérer l’uppercut qu’elle venait de lui décrocher. »

Maxime Chattam, « L’appel du néant »    648 pages

Quel plaisir de retrouver Ludivine Vancker ! J’ai attendu plusieurs mois pour attaquer ce 3ème tome, car j’adore me « faire languir ». Comme j’apprends que le tome 4 sort en novembre, je pouvais y aller sans craindre de risquer une frustration.

Un tome original, puisque si Ludivine traque, comme toujours, un redoutable serial killer, elle va aussi se retrouver impliquée dans une enquête à plus grande échelle : celle de terroristes. Autant dire que là encore, on plonge dans les ténèbres : « Les ténèbres ne sont pas que le témoin du vide, le révélateur d’une absence, non, elles ont leur propre consistance, leur matière. Un corps bien réel. Elles sont l’antimatière, la substance noire qui comble le cosmos, la terreur qui donne de la profondeur à nos psychés. Plus encore, elles étaient la preuve concrète que ce monde est mauvais et que la souillure pointe à la lisière de nos regards à tout moment, à chaque coin de rue, prête à nous avaler pour répandre le pire. »

Comme Ludivine, j’ai lu « Je suis Pilgrim » de Terry Hayes assez récemment et j’ai tellement adoré ce roman que j’ai eu quelques difficultés parfois à accrocher avec certains passages du roman de « L’appel du néant » : là où les explications de Hayes sur les différences entre les courants fanatiques m’ont paru passionnantes et fluides, j’ai trouvé celles de Chattam « plus laborieuses », trop explicatives. Cela étant, cela ne reste qu’un détail, tant on est happé par le suspense parfois insoutenable. Les scènes d’actions sont toujours épatantes : on voit Ludivine et ses collègues exactement comme si l’on voyait la scène au cinéma.

Et comme à chaque fois, la fin m’a « scotchée » !!!

Je n’ai qu’une chose à dire : foncez !!!!

Ajout d’une citation que j’ai adorée : « « Non, ce qui nous met mal à l’aise face au vide, c’est que la seule chose qui nous retient c’est notre profond désir de rester en vie. À l’instant présent, ce qui te fait flipper, c’est ton inconscient qui sait qu’il joue son existence sur la possibilité en toi de faire un tout petit pas de plus en direction du vide ou de ne pas le faire. Si tu n’éprouves aucune peur, alors c’est que tu ne portes pas les germes de l’autodestruction. Mais si tu ressens la moindre appréhension, c’est que le doute est là, en toi, tapi quelque part, et qu’il t’interroge. La vérité c’est que tu n’as pas peur du vide, non, tu as peur de toi. » (de « L’Appel du néant » par Maxime Chattam)

Eric Fouassier « Le bureau des affaires occultes »368 pages.

J’ai envie de lire ce roman depuis sa sortie. Tout m’attirait : le titre, l’illustration, le résumé. J’ai décidé de l’écouter sur audible lu par l’excellent Benjamin Jungers (10h35) et j’ai adoré !

Tout m’a plu : le style précis, la richesse des recherches sur les découvertes scientifiques ou techniques qui s’insèrent si bien dans le récit, le suspense, les rebondissements. Cette plongée dans le Paris des années 1830 m’a passionnée et m’a d’ailleurs donné envie de replonger dans « Les mystères de Paris » d’Eugène Sue, roman que j’avais adoré à l’adolescence.

L’enquêteur Valentin Verne, muté à la brigade de Sûreté fondée quelques années plus tôt par le fameux Vidocq, doit élucider une série de morts étranges susceptible de déstabiliser le régime. Et on peut dire qu’il a fort à faire, tant ces assassinats sont étranges. Le premier d’entre eux ressemble même à un suicide :

« Selon les témoignages qui avaient pu être récoltés rue de Surène le soir du drame, le fils de la maison s’était jeté volontairement d’une fenêtre de l’hôtel paternel. Il avait été tué sur le coup. De prime abord, le suicide ne semblait pas faire le moindre doute.

Cependant, ce qui rendait la chose peu banale, c’est que Lucien Dauvergne avait mis fin à ses jours en présence de sa mère qui s’inquiétait de son absence prolongée et était montée le chercher l’étage.

En outre, les proches du défunt et certains invités avaient tous assuré qu’aucun signe, au cours de la soirée, n’avait pu laisser augurer pareille issue funeste. Le jeune homme, au contraire, avait paru à tous d’humeur enjouée. Il avait passé tout son temps à badiner avec une jeune fille à laquelle sa famille le destinait. Les fiançailles des jeunes gens devaient d’ailleurs être annoncées pour clôturer la réception avec faste. » (Citation Babelio)

Car les criminels utilisent autant la médecine que l’ésotérisme pour perpétrer leurs forfaits. Sans compter que Valentin mène, en parallèle, une croisade contre le terrifiant Vicaire, qui enlève et torture des enfants : « Un seul combat valait la peine d’être mené, celui, âpre et souterrain, qu’il convenait d’entreprendre contre le mal absolu qui rongeait le cœur de l’humanité. Du moins celui de certains hommes qui se complaisaient dans la fange et l’obscurité, là où désormais Valentin s’employait à les traquer sans relâche.

Entrer dans la police lui était alors apparu comme le plus sûr moyen de mener cette tâche à bien.

Mais il avait vite compris que personne ne pourrait l’épauler dans sa lutte. Aucun de ses supposés collègues n’était animé de la même rage intérieure, ne se sentait investi comme lui d’une mission quasi mystique. » (Citation Babelio)

Le récit est rythmé et on ne s’ennuie pas une minute ! Je n’ai qu’une hâte : qu’un second tome paraisse ! Pas étonnant que ce roman ait reçu le Prix Maison de la Presse en 2021 ! Quelle excellente idée aussi de ressusciter Vidocq et d’en faire un personnage essentiel.

Je recommande vivement ce roman, premier vrai coup de cœur pour moi cette année !

Eric Fouassier, « Le bureau des affaires occultes – Tome 2 : Le fantôme du vicaire » 384 pages

J’ai retrouvé avec plaisir Valentin Verne, inspecteur en charge du Bureau des Affaires Occultes, confronté à une nouvelle affaire liée au spiritisme. L’épouse de Ferdinand d’Orval le contacte, persuadée que son mari, dévasté par la mort de sa fille, est la proie d’un charlatan. Cette fois, Valentin est secondé par un adjoint et les deux hommes vont peu à peu mener une enquête digne des meilleurs Sherlock Holmes.

Surtout, Valentin affronte son ennemi de toujours, le Vicaire, un être particulièrement retors et cruel, coupable de l’enlèvement, de l’abus et du meurtre d’enfants. Un homme qui a décidé de détruire l’inspecteur et ceux qu’il aime. Et parmi eux la jeune actrice qui fait battre son cœur.

Valentin est charismatique, courageux, et fragilisé par les blessures de son passé. Il n’est pas le héros parfait, lisse, qui pourrait ennuyer. On le suit dans ses enquêtes, mais aussi dans sa vie privée, et on tremble pour lui chaque fois qu’il met sa vie en danger et cela arrive souvent !

Comme dans le précédent tome, on apprend énormément sur le Paris de Vidocq -qu’on retrouve à nouveau ave plaisir-, et on plonge directement dans ce passé. Les descriptions sont parfaites et j’ai vraiment eu l’impression d’un voyage dans le temps. Quel plaisir aussi de côtoyer quelques grands auteurs de l’époque !

Les recherches de l’auteur sur les sciences, le spiritisme, l’histoire nous permettent de nous instruire tout en nous divertissant.

Je ne vous le cache pas : je conseille ces deux romans partout : mes proches, mon groupe « Le cercle des enragés de lecture », d’autres groupes facebook, sur instagram (LeslecturesdeVeronique), babelio (LeslecturesdeVeronique)…

…, car ils sont deux réels coups de cœur ! Je les ai écoutés tous les deux sur audible et un immense bravo à Benjamin Jungers pour la qualité de la lecture !

«Terry Hayes, « Je suis Pilgrim » 912 pages

Sans doute l’un des meilleurs romans d’espionnage de tous les temps !

Le résumé donné par l’éditeur : « Une jeune femme assassinée dans un hôtel sinistre de Manhattan. Un père décapité en public sous le soleil cuisant d’Arabie Saoudite. Un chercheur torturé devant un laboratoire syrien ultrasecret. Un complot visant à commettre un effroyable crime contre l’humanité. Et en fil rouge, reliant ces événements, un homme répondant au nom de Pilgrim.

Pilgrim est le nom de code d’un individu qui n’existe pas officiellement. Il a autrefois dirigé une unité d’élite des Services secrets américains. Avant de se retirer dans l’anonymat le plus total, il a écrit le livre de référence sur la criminologie et la médecine légale. Mais son passé d’agent secret va bientôt le rattraper…

« Un thriller d’espionnage exceptionnel, mélange de Homeland et de la trilogie Jason Bourne. Attention frissons garantis ». Métro. « Le lecteur est vite accro ». Ouest France. « S’il n’y avait qu’un thriller à lire cette année, ce serait celui-ci ». Alibi. « Fusion parfaite entre le polar et le roman d’espionnage, Je suis Pilgrim tire sur toutes les cordes de notre paranoïa post-11 septembre pour installer le suspense et, cependant, réussit à créer des personnages qui jamais ne tombent dans les ornières des stéréotypes. Un thriller idéal quand arrivent les vacances. » LActualité

Je rejoins totalement ces avis ! « Je suis Pilgrim » est addictif ! Réaliste, haletant, passionnant. Une course contre la montre exceptionnelle. Je n’ai qu’un conseil : lisez-le !!!!

Pierre Lemaître, « Alex », 400 pages

Ce roman est mon premier de cet auteur et, incontestablement, il ne sera pas le dernier ! Quel suspense ! Je l’ai littéralement dévoré !

On suit parallèlement (un chapitre sur deux) deux personnages : d’une part le commandant Camille Verhoeven, hanté par l’enlèvement et la mort de son épouse, nommé sur une affaire de kidnapping ; d’autre part Alex qui est justement la jeune femme brutalement enlevée en pleine rue.

Naturellement, ce postulat est commun à de nombreux thrillers. Une « base » qu’on a vue et revue, lue et relue !

Sauf que l’auteur étant un maître du thriller, il a évidemment bouleversé tout ça ! Car, Alex n’est pas du tout celle que l’on croit. Ou du moins, elle est tout à la fois, et bien plus !

Croyez-moi, ce roman va vous bouleverser et je vous déconseille de le commencer le soir, sinon vous y passerez la nuit !

Un seul bémol : je trouve que l’auteur insiste beaucoup trop sur la petite taille du commandant. C’est assez agaçant et inutile.

Cela restera en tout cas un coup de cœur de 2022 !

Sebastian Fitzek, « L’accompagnateur » 359 pages :

Fans de thrillers psychologiques, ce roman est pour vous ! Vous ne connaissez pas encore S Fitzek ? Avec son premier roman « Thérapie » sorti en 2006, cet auteur s’impose, en Allemagne, comme un maître du thriller. Son troisième roman « Tu ne te souviendras pas » est adapté au cinéma en 2012 par Zsolt Bács. « L’Inciseur », écrit en collaboration avec Michael Tsokos, est porté sur grand écran en 2018.

Pour son roman « Mémoire cachée » (« Noah », 2013), il s’est vu décerner le « Prix Transfuge du meilleur polar » lors du salon Saint-Maur en Poche 2017. Pour son 14e suspense publié en France, Sebastian Fitzek, le numéro 1 du thriller allemand, a imaginé un scénario diabolique qui scotche le lecteur.
« Une histoire qui a même effrayé son auteur ! » Express

Habituée des thrillers, j’ai été scotchée par celui-ci. Et, je lui dois plusieurs nuits blanches ! On suit, sur quelques heures, Klara, une jeune femme, qui subit les sévices de son mari, et Jules, qui travaille au standard du service d’accompagnement pour les femmes en danger. Non seulement, elle subit les pires horreurs de son mari -attention âmes sensibles s’abstenir ! Plusieurs scènes très difficiles -, mais elle est également menacée de mort par un tueur en série, surnommé le tueur aux calendriers. L’homme torture, puis assassine des femmes, et, avec leur sang, note sur un mur la date de leur mort.

Or, c’est justement la date et l’heure de sa mort que le tueur donne à Klara, si elle n’a pas d’ici là quitté son mari.  Homme influent, ami du maire et du chef de la police, adoré par tous, la jeune femme n’a aucun recours, d’autant qu’il la menace de lui enlever leur fille.

Elle confie ses malheurs à Jules et sa décision : se donner la mort afin d’échapper à ses bourreaux. Pour la faire changer d’avis, Jules, à son tour, lui raconte ses propres souffrances.

Attendez-vous à être terrifié, manipulé, remué ! L’auteur est machiavélique à souhait et joue vraiment avec nos nerfs ! Un auteur et un roman à lire absolument !

S Fitzek, « Le briseur d’âmes » 267 pages

J’ai récemment découvert cet auteur allemand avec « L’accompagnateur ». J’ai aussitôt décidé de lire un autre roman afin de vérifier s’il serait aussi addictif. La réponse est « oui !!! ».

Il s’agit ici d’un huis-clos qui se déroule pendant les vacances de Noël. Ce sera la seule note joyeuse car préparez-vous à passer les fêtes dans un asile psychiatrique, perdu en pleine montagne, durant une tempête de neige. Peu de patients : un ancien guitariste qui a abusé de certaines substances qui lui ont grillé le cerveau, une vieille dame dépressive, un gardien, deux psychiatres en désaccord et le narrateur amnésique.

Tout est plutôt calme, jusqu’à l’arrivée d’un ambulancier et de son passager, qui s’est enfoncé une lame de couteau dans la gorge. On ne s’en émeut guère, car on le soupçonne d’être le redoutable « briseur d’âmes », un tueur en série qui assassine des femmes d’une bien étrange façon : elles meurent, apparemment sans cause apparente, enfermée dans leur propre corps, psychiquement anéanties, comme privées de conscience.

Sauf que le blessé parvient à s’enfuir et que bientôt les portes de l’hôpital sont fermées. Il va falloir survivre à cette nuit d’enfer…

Absolument addictif !!!! Ne l’ouvrez pas avant de vous coucher, car vous ne parviendrez pas à le refermer…

Sébastien Fitzek, « Thérapie » 309 pages

C’est le 3ème roman de Fitzek que je lis cette année et il s’agit du premier de cet auteur allemand. Et c’est encore un coup de cœur ! Romancier incontournable pour qui aime les thrillers psychologiques !

Alors que le psychiatre Viktor Larenz accompagne Josy, sa fille de 12 ans, chez un spécialiste, elle disparait. Ses parents sont d’autant plus inquiets que la fillette souffre d’une étrange maladie qui l’affaiblit chaque jour davantage.

Lorsque 4 ans plus tard, le psychiatre part sur une ile afin d’échapper à ses angoisses, il reçoit la visite inopinée d’une patiente qui se dit atteinte de schizophrénie. Mais, elle se dit aussi douée d’une étrange malédiction : cette romancière voit apparaître ses personnages peu de temps après les avoir créés. Et parmi eux, une fillette de l’âge de Josy, elle aussi atteinte de la même pathologie. Victor en est certain : cette femme est la clef du mystère de la disparition de sa fille.

Asa Larsson, « tant que dure ta colère » 348 pages

Une jeune fille et son ami décident de plonger dans un lac afin de retrouver l’épave d’un avion englouti dans les eaux en 1943. Peu après, ils sont assassinés. Le lecteur connait vite le nom des coupables. L’intérêt de ce roman ne réside pas dans la recherche des meurtriers, mais davantage dans leurs mobiles. Et surtout dans l’ambiance, les portraits et les descriptions.

J’ai énormément aimé ce roman. Y compris les chapitres consacrés au fantôme de la jeune victime.

 

Galbraith -alias J.K Rowling, « L’appel du coucou » : premier tome des enquêtes de Cormoran Strike

Elle a publié sous le pseudonyme de Robert Galbraith la série Cormoran Strike : « L’Appel du coucou » (The Cuckoo’s Calling, 2013), « Le Ver à soie » (The Silkworm, 2014), La Carrière du mal (Career of Evil, 2015) et Blanc mortel (Lethal White, 2018).

C’est avec audible que j’ai découvert « L’appel du coucou ». Fan absolue de la saga Harry Potter, j’avais hâte de découvrir la plume de Robert Galbraith, alias J.K Rowling. Je n’ai pas été déçue ! Quel talent de conteuse ! On est directement entraîné dans le bureau assez calamiteux du détective privé Cormoran Strike. Vie amoureuse, sociale et professionnelle désastreuses, handicapé par la perte d’une partie de sa jambe, cet ancien militaire semble au bout du rouleau !  C’est ainsi que nous le découvrons, en même temps que la belle et intelligente Robin, secrétaire intérimaire, envoyée pour une semaine de travail. Et ce n’est pas ce portrait qui va nous effrayer ! Car, comme Robin, nous décelons très vite les qualités humaines de Strike : son courage, sa ténacité, sa bienveillance et évidemment ses talents d’enquêteur. Et, il en aura bien besoin pour élucider le meurtre de la top-model Lula Landry, défenestrée, dans un quartier chic londonien. C’est son frère, John, qui engage Strike, convaincu que la police a bien trop vite conclu l’affaire.  De boîtes de nuit branchées en palaces pour rock stars, de bureaux d’avocats d’affaires en milieux de la mode, Strike va plonger dans un gouffre de secrets de familles, de trahisons et de vengeances.

Si vous aimez les scènes d’actions trépidantes, fuyez ! Ici, on est plus proche d’Hercule Poirot ou de Miss Marple. C’est avec ténacité et perspicacité que le lecteur se retrouve à écouter tous les témoignages, à examiner chaque preuve pour finalement aboutir à une fin fracassante !

N’hésitez pas à rejoindre Cormoran Strike ! Comme son assistante, vous n’aurez plus envie de le quitter !

 

 Ludovic Lancien, « Le singe d’Harlow » Prix Fyctia 2019 du meilleur suspense.

Mon retour sur ce thriller de Ludovic Lancien que j’ai eu la chance de gagner à Noël grâce à un concours sur Instagram organisé par #Hugothriller

Démis de ses fonctions de commandant à la PJ parisienne, le lieutenant Lucas Dorinel est muté à Brest. Ce qu’il vit très mal, déjà tourmenté par un passé violent.

Sa situation ne va pas s’arranger puisqu’un corbeau lui enjoint de se rendre sur les scènes d’un crime particulièrement atroce où l’attend déjà le supérieur honni qu’il a surnommé La Limace. On aura compris que l’ambiance de travail n’est pas terrible et on est loin des équipes sympathiques des Norek ou Thilliez !

Un homme a été assassiné et éviscéré. Les indices liés à la mythologie grecque laissent à penser à un meurtre rituel.

Mi- thriller par le rythme, mi- policier par l’enquête bien menée, si les premières pages de ce roman m’ont laissée dubitative (impression de déjà vu : flic borderline constamment agressif, scène de crime rituelle…), l’ensemble m’a littéralement emportée ! Passé et présent s’entrecroisent, et la quête personnelle parallèle d’un prêtre tient en haleine.

Les meurtres s’enchaînent, et quand on croit avoir trouvé un coupable, on se rend compte qu’on a fait erreur. L’ensemble est bien ficelé et construit. Juste un bémol : je trouve le mobile du meurtre de l’enfant assez capillotracté. Mais, le reste du puzzle est parfait !

Ludovic Lancien, « La caste des Ténèbres » 454 pages 

Je remercie tout d’abord l’éditeur Hugo Thriller de Paris et Babelio pour l’envoi de ce roman dans le cadre de l’opération Masse Critique. J’ai eu plaisir à le lire. Je connaissais déjà l’auteur, puisque j’ai lu son premier roman début janvier : « Le singe d’Harlow » qui avait obtenu le  » Prix Fyctia 2019 du meilleur suspense.

On retrouve Lucas Dorinel (héros du « singe d’Harlow) qui réintègre le 36, quai des Orfèvres, et l’équipe qu’il a autrefois dirigée. Désormais, il n’est plus aux commandes, mais sa personnalité est telle qu’on a tendance à le confondre avec le capitaine Gabriel Darui (héros d’un autre roman « Les oubliés de Dieu » qui est dans ma bibliothèque et que je compte lire cette année). Un Dorinel plus posé et moins borderline que j’ai davantage apprécié. Autre similitude entre les deux : leurs épouses sont toutes deux décédées. Et j’avoue que, dans ce roman, les deux hommes m’ont paru assez interchangeables et je me demandais parfois qui est qui.

Petite parenthèse : qu’ont donc tous les auteurs de thrillers pour que les épouses des flics soient toujours mortes ? On se souvient de la première femme de Sharko chez Thilliez, celles de Dorinel et Darui ici, l’épouse du commandant Camille Verhoeven dans « Alex » de Pierre Lemaître… Messieurs, si vous continuez sur cette voie, les policiers ne vont plus trouver de candidates au mariage ! Alors, soyez gentils : créez-nous donc un flic heureux en ménage !

Bon, revenons à « La caste des Ténèbres » !

Le roman démarre à toute allure avec, dès les premières pages, le suicide d’une femme et le meurtre d’un homme, retrouvé mutilé chez lui. Très vite, la piste s’oriente vers un assassin au visage défiguré. Or, le prologue nous présentait un enfant indien, un Intouchable, horriblement torturé par des Brahmanes qui lui versent de l’acide sur le visage. On comprend, dès lors, que l’Inde aura une part importante dans le récit.

Pourtant, l’essentiel du roman se déroule à Paris, puis à Rouen. D’autres suspects surgissent : des adeptes du vampirisme, des néo-nazis… La victime elle-même apparait très vite comme une sorte de brute, un assassin souffrant d’une maladie psychiatrique particulièrement surprenante.

L’auteur a énormément travaillé pour écrire ce roman et cela se ressent : on apprend quantité de choses sur de nombreux sujets. Parfois un peu trop. Les pistes s’enchaînent et, avec elles, de longues digressions historiques. Ce ne serait pas un problème, si elles étaient mieux insérées. Ce qui m’a un peu gênée, c’est que le procédé pour évoquer ses pans d’histoires est pratiquement toujours le même : par le biais d’interrogatoires. Les suspects sont à chaque fois de véritables érudits, alors qu’ils n’en ont pas vraiment le statut. Ce qui est tout de même assez invraisemblable.

Malgré tout, le style est fluide et les chapitres se lisent vite. C’est un thriller bien construit qui m’a beaucoup plu et que je recommande vivement.

Alors, êtes-vous à traquer les Bêtes là où elles se terrent ?

Caroline Kepnes, « Parfaite » 509 pages

J’avais adoré la saison 1 de la série « you », un peu moins les deux suivantes. Lire ce premier tome des aventures de Jo, libraire, fou de littérature et d’ailleurs fou tout court. Il s’adresse à Beck, une jeune étudiante. Depuis qu’elle a franchi le seuil de la boutique, Joe est fou d’elle, à l’obsession.

Qu’on soit clair : Jo est un psychopathe, un harceleur, bref le type qu’on ne peut que détester. Sauf que la série et le roman nous le rendent de moins en moins détestable. Parce qu’il est brillant, drôle, que le suspense est habilement mené et qu’on est dans la tête de Jo du début à la fin. Donc contraint d’adopter son point de vue, ce qui avouons-le est assez original, voire amusant. N’est-ce pas à ça que sert un livre ? Devenir un autre. Alors, autant y aller jusqu’au bout.

D’autant que Jo n’est ni sadique, ni cruel. Pas question de kidnapper la belle dont il tombe amoureux. Non ! Elle doit tomber amoureuse de lui et il fera tout pour que ça arrive. L’espionner jour et nuit, elle et ses copines, son ex… Il fera tout pour devenir son Précieux. Quitte à devenir son meilleur ami, son confident, quitte à se mettre dans des situations rocambolesques, quitte à être parfaitement ridicule. Il devient le « mec parfait ». Mais, évidemment, personne ne l’est… et tout va basculer ! Pour nous rappeler que oui, Jo est finalement un véritable taré !

De nombreuses références littéraires, musicales, télévisées et cinématographiques. Un langage parfois cru. Des réflexions intéressantes sur la société.

Je ne sais pas si j’aurais autant apprécié le roman si je n’avais pas vu la série. Ce qui est étonnant, puisque d’habitude c’est l’inverse.  Le fait est que durant toute ma lecture, j’ai entendu la voix française de Jo.

Un roman atypique que je vous conseille !

Voici la bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=sDOWgRpgc3w&t=2s

Henri Lœvenbruck, « Le testament des siècles », 384 pages

 

Scénariste aux Etats-Unis d’une série TV à succès, Damien Louvel apprend le décès tragique de son père, avec lequel il était brouillé depuis 11 ans. Il décide de rentrer en France afin de régler la succession. Il apprend que son père a acheté une maison à Gordes, petit village en région PACA, abandonnant la capitale qu’il adorait, et ayant vendu ses biens les plus chers. Il découvre ensuite qu’il était en quête un mystérieux objet – la pierre de lorden :

« Non seulement mon père avait bien acheté une maison dans le Vaucluse, mais en plus, il y avait mené des recherches des plus étranges, enfermé dans une cave à prendre des tas de notes sur des centaines de livres, avant de mourir dans un stupide accident de la route ! Sans parler de cette curieuse structure en bois qui aurait pu être l’invention d’un génie monomaniaque de Jules Verne. »

Damien décide de poursuivre ses recherches et rencontre Sophie, qui va l’aider. Et, il en a bien besoin, car il est hacké, puis menacé par des sociétés secrètes proches du Vatican, qui veulent les empêcher de divulguer au monde le dernier message de Jésus ! Théorie du chaos, message christique, Templiers, secrets des œuvres de Dürer et de Léonard de Vinci. Voici ce qu’en disait l’auteur dans une interview « le lien entre De Vinci et Dürer, en revanche, me semble évident, voire primordial. Je crois qu’ils avaient tous deux une quête commune : l’harmonie secrète des choses, le mélange entre l’art et les sciences, entre la beauté et les mathématiques. La science avait à leur époque quelque chose de fort romantique, quelque chose de très proche du fameux merveilleux scientifique… Du romantique au romanesque, il n’y a qu’un pas. » (source : http://www.henriloevenbruck.com/le-testament-des-siecles-entretien/).

J’ai eu plaisir à franchir ce pas en tant que lectrice. Les dialogues sont très vivants et l’ensemble ferait, c’est certain, un excellent film. Un peu déçue toutefois par la fin qui m’a frustrée, mais c’est hélas souvent le cas dans ce genre de romans.

Olivier Barde-Capuçon « Entretien avec le diable », « une enquête du commissaire aux morts étranges » 360 pages

Absolument passionnant ! J’ai adoré ce roman policier, qui se déroule au XXVIIIème siècle. Tout m’a plu : la personnalité du commissaire, de son père le moine hérétique, de la jeune comédienne Violetta ; l’ambiance dans le monastère, dans l’étrange forêt, dans ce village empreint de superstitions. L’enquête est bien ficelée, l’écriture agréable. On apprend pas mal de choses sur l’usage des plantes.

Ce n’est pas le premier tome des aventures du commissaire, mais ça ne m’a pas dérangée, même si de fait, j’ai été un peu « spoilée ». Peu importe ! Je lirai d’autres aventures et je les conseille vivement !

Avis éditeur : « La jeune fille d’un bourgmestre possédée par le diable, des villageois qui meurent chaque jour, une abbaye hantée depuis la mort de son abbé, une Dame blanche errant dans la forêt, et une jeune fille à la capuche rouge qui semble ne pas craindre les loups. Trop de tensions dans un espace trop restreint, et une enquête étonnante pour le commissaire aux morts étranges. Quelque part entre L’ExorcisteLe Nom de la rose et Le Petit Chaperon rougeEntretien avec le diable est sans conteste le volet le plus détonnant de la série. »

 

 

 Peter James, « Hypnose », 381 pages

Sur les conseils de l’un de ses thérapeutes, Charley a cessé son travail et, avec son mari, ils quittent Londres pour une maison de campagne. Au premier regard, Charley semble se souvenir de cette demeure. Ses séances d’hypnose réveillent un passé dramatique : sans doute celui qu’elle aurait vécu dans une vie antérieure. Les démons du passé risquent de resurgir. Mais, ceux du présent ne sont-ils pas plus dangereux ?

Ce roman se lit tranquillement. Pas de scènes d’actions palpitantes, ni de suspense insoutenable. Juste un roman psychologique intéressant. On se demande si Charley est réellement en train de revivre une vie antérieure ou si elle sombre peu à peu dans la folie.

Si les phénomènes comme la cryptomnésie, la vie antérieure, la réincarnation vous intéressent, alors ce roman est fait pour vous !

 

En tout cas, un livre que je recommande vivement !

Harlan Coben, « Rupture de contrat » 349 pages.

C’est toujours un plaisir de lire les aventures de Myron Bolitar, ex-star du Basket, ex-agent du F.B.I, reconverti dans le métier d’agent sportif qui n’hésite pas à mener des enquêtes pour aider ses amis. En l’occurrence, son poulain Christian Steele, joueur prometteur que l’on fait chanter et dont l’ex-fiancée a disparu. La jeune fille n’étant autre que la sœur de Jessica Culver, dont Myron a été fou amoureux.

Plus il avance dans l’enquête, avec son associé le redoutable Win, plus le mystère s’épaissit. La disparition serait liée au meurtre du père de Jessica et Katy.

Quant à la jeune fille si sage, il découvre qu’elle a posé dans des revues pour adultes, a accumulé les aventures sordides et les suspects ne manquent pas.

Le tout est bien ficelé et les fils ne sont dénoués qu’à la toute fin du roman. Les scènes de bagarres s’enchaînent, tout comme les blagues un peu lourdes de Myron. Ce n’est pas de la grande littérature, mais ça détend. Petite lecture de vacances reposante avant d’enchaîner sur « Je suis Pilgrim » de Terry Hayes.

                           

Camille Grebe « L’ombre de la baleine » 443 pages

 

Premier roman que je lis de cette auteure. Assez addictif. Toutefois, deux bémols : d’abord une impression de déjà vu sur l’intrigue : d’ailleurs, j’avais trouvé très vite le nom de l’assassin. De plus, je trouve les enquêteurs assez froids. On ne s’attache pas à eux. Le seul personnage qui m’ait passionné est le jeune Samuel.

Cela étant, c’est tout de même très bien construit. Et j’ai trouvé fort intéressant les passages sur les réseaux sociaux et sur les addictions et problèmes psychologiques, voire psychiatriques qui peuvent en découler.

Résumé éditeur : « Quand des cadavres de jeunes hommes échouent sur les côtes de l’archipel de Stockholm, la jeune flic Malin et son supérieur, Manfred, sont missionnés pour résoudre ce sombre mystère. Hélas, chacun est plus vulnérable que d’habitude : Malin est très enceinte, et Manfred meurtri par le terrible accident qui a plongé sa petite fille dans le coma. En parallèle, nous rencontrons Samuel, adolescent rebelle, dealer à mi-temps, élevé par une mère célibataire aussi stricte que dévote. Sa vie bascule quand celle-ci jette à la poubelle des échantillons de cocaïne que le baron de la drogue de Stockholm lui a confiés. Alors que Samuel trouve une planque idéale sur la petite île de Marholmen, où il est embauché par la jolie Rachel pour devenir l’auxiliaire de vie de son fils Jonas, Malin et Manfred font fausse route. Mais toute leur enquête change de cap le jour où la mère de Samuel signale enfin sa disparition… Une triple narration redoutable qui confirme à nouveau le talent exceptionnel de Camilla Grebe pour tisser des intrigues complexes. Fausses pistes et retournements incroyables côtoient une réflexion passionnante sur la fragilité de l’adolescence et de la filiation. Un grand cru, pour une grande dame du polar, désormais couronnée du très prestigieux Glass Key Award. »

Jérôme Loubry, « Le douzième chapitre » 346 pages.

Autant j’avais adoré « Les refuges » et encore plus « De soleil et de sang », autant j’ai été un peu déçue par « le douzième chapitre ».

Le roman est bien construit ; mais presque « trop ». Pas de réel suspense. Des personnages un peu caricaturaux.

Ça ne m’empêchera pas de continuer à découvrir cet auteur.

Résumé éditeur : « Les souvenirs sont parfois meurtriers.

Été 1986. David et Samuel ont 12 ans. Comme chaque année, ils séjournent au bord de l’océan, dans le centre de vacances appartenant à l’employeur de leurs parents. Ils font la connaissance de Julie, une fillette de leur âge, et les trois enfants deviennent inséparables. Mais une ombre plane sur la station balnéaire et les adultes deviennent de plus en plus mystérieux et taciturnes. Puis alors que la semaine se termine, Julie disparaît.
30 ans plus tard, David est devenu écrivain, Samuel est son éditeur. Depuis le drame, ils n’ont jamais reparlé de Julie. Un jour, chacun reçoit une enveloppe. À l’intérieur, un manuscrit énigmatique relate les évènements de cet été tragique, apportant un tout nouvel éclairage sur l’affaire. »

Camilla Läckberg, L’Oiseau de mauvais augure, 365 pages

A Tanumshede, c’est l’effervescence : une émission de télé-réalité va y être tournée, amenant des jeunes incontrôlables pour le plus grand plaisir -pervers ? – des spectateurs. Très vite, c’est le drame : une des participantes – celle qui se scarifie parce qu’elle est très très malheureuse, vu que ses parents, très grands chirurgiens, sauvent les autres enfants dans leurs salles d’opération, mais ne lui ont pas assez accordé d’attention et qui, du coup, se scarifie et fait des émissions de télé-réalité pour réveiller papa et maman – manque d’insulter une dame dans la supérette dans laquelle elle travaille sous l’œil scrutateur des caméras. Ah non ! Ce n’est finalement pas le moment important, c’est plutôt que la Bimbo du groupe est retrouvée morte.

Les suspects ne manquent pas parmi les participants au show, leurs équipes et les élus locaux dont certains semblent corrompus – Quelle fiction originale, vraiment ! On n’a jamais vu ça dans un seul roman policier !

Parallèlement, une femme est retrouvée morte dans sa voiture après avoir percuté un arbre. Totalement alcoolisée. Accident, pensez-vous ? Que nenni ! La dame ne buvant jamais et d’étonnantes marques se trouvant près de ses lèvres, « très vite » l’inspecteur Patrick Hedström et son équipe s’orientent vers un meurtre !

Une équipe d’ailleurs assez perturbée : Patrick ne pense qu’aux préparatifs de son mariage que prépare sa future épouse et que lui-même manque -on n’a pas vraiment l’impression d’ailleurs qu’il ait hâte de l’aider, voire de se marier, au vu de la lenteur de ses déductions. Une nouvelle recrue Hanna Kruse vient d’arriver, et à part quelques dialogues de bienvenue, quelques remarques sur son comportement troublé, elle n’apporte pas grand-chose, si ce n’est dans les derniers chapitres.

Quant à leur chef, à part se montrer désagréable avec Patrick – qui en a vraiment mais vraiment assez, mais vraiment hein de ses réflexions ! Mais, qui se tait quand même. J’en déduis que chez lui, la révolution, c’est pas pour tout de suite -, il ne fait que dormir, se goinfrer, et se faire « beau » pour une femme dont il vient de tomber amoureux -là, on a vraiment envie de lui dire d’écouter les Rita Mitsouko «Les histoires d’A / Les histoires d’amour / Les histoires d’amour finissent mal / Les histoires d’amour finissent mal en général » ! Parce qu’au vu du portrait qu’en brosse l’auteure, on voit mal comment une femme pourrait tomber amoureuse de lui… Enfin, comme dirait l’autre, sur un malentendu, ça peut passer… Il m’est venu à l’idée que si chacun bossait aussi peu que lui, on pourrait tous, assez facilement partir en retraite à 65 ans !

L’éditeur écrit sur la 4ème de couverture : « Les cadavres se multiplient. Un sinistre schéma émerge…
Dans ce quatrième volet des aventures d’Erica Falck, Camilla Läckberg tisse avec brio l’écheveau d’une intrigue palpitante. Cueilli par un dénouement saisissant, le lecteur en redemande. »

Alors, les autres lecteurs, sûrement ! Mais, moi, vous l’aurez compris : pas du tout ! Tout est prévisible, aussi bien les « intrigues » policières que personnelles. Les enquêteurs ont le charisme et l’énergie de vieux bigorneaux. Les personnages accumulent les clichés, l’action est inexistante. Je rejoins cependant l’avis de l’éditeur : le dénouement est, en effet, « saisissant », mais de ridicule : on se croirait dans les dernières minutes d’un téléfilm de l’après-midi, quand on n’a pas le choix du programme parce qu’on se trouve chez Mamie Jeanne qui adore ces « belles histoires ».

Quant aux « aventures d’Ericka Falck », dans ce tome, elles ne sont pas particulièrement palpitantes : préparer son mariage, s’inquiéter pour sa sœur et son poids, repenser au mariage et s’occuper de sa fille et des enfants de sa sœur.  Magnifique portrait d’une femme moderne ! Il m’est arrivé d’aller, en cours de lecture, vérifier que ma liseuse ne m’avait pas projeté dans les chroniques des Bridgerton…

Allez ! Je quitte la Suède pour m’envoler vers d’autres univers livresques.

Patrick S. Vast « Béthune, 2 minutes d’arrêt » 144 pagesVous ne prendrez plus le train sans songer que peut-être, un psychopathe vous guette !

Résumé éditeur :  « Un soir, en rentrant chez elle, Charline Wartel oublie son sac à main dans le train. Ses papiers, ses clés, son téléphone… tombent entre les mains d’un individu peu scrupuleux qui va s’en servir pour s’immiscer dans sa vie. L’homme la suit, l’espionne, puis passe aux actes. Pour Charline et ses proches, le quotidien va basculer dans l’horreur. Jusqu’où ce déséquilibré a-t-il l’intention d’aller ? Le jeu pervers dont il tire les ficelles va connaître une issue fatale. »

Un court roman dans lequel j’ai vite été happée, d’autant que l’histoire se déroule dans ma région et que je reconnais les différents lieux évoqués.

Il est bien construit. Pour autant, il sera vite oublié.

 

Fantastique : vampires, sorcières démons et Faë : c’est par ici ! 

Sarah J Maas, « un palais de flammes et d’argent » 816 pages : retrouvez les chroniques sur les tomes précédents dans les lectures de 2021 !

J’ai mis plusieurs semaines à lire ce roman, car je voulais rester dans cet univers le plus longtemps possible !

Il faut le dire : j’avais quelques inquiétudes en craignant le « tome de trop », qui allait se focaliser sur la sœur de Feyre la plus antipathique qui soit, à savoir Nesta.

Souvenez vous ! Nesta a été plongée dans le Chaudron et a été métamorphosée en grande Faë. Elle a volé une part du pouvoir primitif au chaudron et sa magie noire n’avait pas amélioré son méchant caractère.

Au début du roman, on la retrouve toujours aussi odieuse, mais aussi totalement détruite. Elle ne supporte pas ce qu’elle et sa sœur sont devenues. Ne parvient pas à oublier la mort de leur père dont elle se sent responsable. Et l’on comprend au fil des pages pourquoi Nesta est aussi impitoyable.

Rhys lui pose un ultimatum : rejoindre le monde des humains ou rester et apprendre à se battre. C’est Cassian, le redoutable guerrier, qui lui apprendra à devenir une walkyrie.

Le talent de l’auteure est de nous rendre Nesta aussi bouleversante et passionnante que Feyre. C’est aussi de poursuivre la saga : ce n’est pas une nouvelle saga consacrée à Nesta. Si elle est en effet le personnage central, ceux que l’on a aimés sont toujours là : Rhys, Feyre, Cassian, le fils de l’invisible. Et la guerre se poursuit contre la reine des mortels désormais en possession de la couronne magique capable de maîtriser les esprits.

Un nouveau danger terrifiant plane sur Feyre et Rhys. Leurs jours sont comptés.

Nesta sera-t-elle capable de surmonter ses démons pour combattre ceux qui veulent détruire sa famille ?

Une saga toujours aussi passionnante ! Vivement le prochain tome !

Envie de fantasy ? De voyages dans le temps ? De forêts peuplées de démons  et de sorcières ? D’une héroïne intrépide ? De chevauchées folles ? D’aventures, d’amour et de guerres ? Alors, la saga de Kristen Britain est pour vous !!!!! Retrouvez les critiques sur les 5 tomes précédents en 2021 ! 

Kristen Britain, « Le cavalier vert. Tome 6 : La flamme et la glace » 302 pages

Mais, quel bonheur que cette saga de fantasy !!!! Et après un tome 5 assez déroutant, ce tome 6 est exceptionnel. On retrouve tous les personnages que l’on aime. Quel rythme !

« Encore éprouvée physiquement et mentalement par son voyage dans le temps, la Cavalière Karigan G’ladheon reçoit pourtant une nouvelle mission : retrouver les légendaires p’ehdroses afin de raviver une ancienne alliance. Une idée avisée à l’heure où les ennemis de la Sacoridie tentent de la détruire en usant de magie noire… En route vers le Nord, Karigan doit affronter des hordes de blatterreux, des spectres puis défier la nécromancienne qui dirige le Second Empire, dont les forces sont retranchées pour l’hiver dans la Forêt Solitaire. Tandis qu’au pays, le roi Zacharie a été capturé par un élémental de glace lié à l’empire… Avec seulement deux amis à ses côtés, Karigan parviendra-t-elle à libérer son souverain ?

Les avis sont élogieux :
« Cavalier Vert est une aventure d’Heroic Fantasy merveilleusement captivante. Une héroïne attachante, une intrigue menée tambour battant : je ne pouvais pas m’arrêter de tourner les pages. Une rare découverte, un grand plaisir de lecture. » – Terry Goodkind

« Un captivant ouvrage de Fantasy, rempli d’aventure, d’action et d’héroïsme. » – Voya

« Kristin Britain a le don d’écrire avec aisance et grâce ; elle a créé une atmosphère de Fantasy envoûtante et une héroïne intéressante, tout à fait dépourvue des clichés habituels. » – Romantic Times

J’aime autant cette saga que celle des chroniques de Krondor de Feist. Si vous aimez le fantastique et particulièrement la fantasy, foncez !

Vous aimez les sorcières, vampires et démons ! Vous recherchez une saga bien écrite ! Alors, plongez dans la saga de Déborah Harkness ! La meilleure saga depuis Anne Rice ! 

Déborah Harkness, « Le livre perdu des sortilèges » 840 pages  – Tome 1

Diana Bishop est la dernière d’une longue lignée de sorcières, mais elle a renoncé depuis longtemps à son héritage familial pour privilégier ses recherches universitaires, ainsi qu’une vie simple et ordinaire. Jusqu’au jour où elle emprunte un manuscrit alchimique : l’Ashmole 782. Aussitôt, elle sent la magie affluer. Dès le lendemain, la bibliothèque d’Oxford est envahie par toutes les créatures qui existent sur la terre : sorciers, vampires et démons. Car, tous convoitent ce livre perdu qui contient l’histoire des origines de leurs espèces, et aussi le secret de leurs destructions.

Parmi eux, le vampire Matthew Clairmont, connu pour être un ennemi héréditaire des sorcières. Pourtant entre les deux chercheurs, une étrange attirance naît. Un amour interdit qui verra se déchaîner contre eux sorcières et vampires.

Un premier tome passionnant, parce que d’un rythme très lent. On prend le temps d’entrer dans le quotidien tranquille de Diana : ses recherches universitaires, ses loisirs, sa rencontre avec Matthew et leurs longues discussions sur l’histoire et les sciences. On découvre les proches de Matthew – les vampires Ysabeau sa mère et Marcus, son fils – et de Diana -les sorcières qui l’ont élevée Sarah et Emilie. L’ignorance de Diana sur la magie permet au lecteur de découvrir en même temps qu’elle cet univers fantastique et ses secrets. On découvre peu à peu ses pouvoirs et son passé : pourquoi elle a été élevée par ses tantes, pourquoi les sorciers la craignent depuis son enfance.

L’écriture est belle et ce n’est pas sans raison : l’auteure Deborah Harkness est une historienne des sciences, spécialiste de la période 1500-1700. Elle est aussi professeur d’histoire à l’Université de Californie du sud. « Le Livre perdu des sortilèges » est son premier roman, dont les droits ont été vendus avant même sa parution dans 33 pays. Je n’avais pas lu de saga de vampires et sorcières aussi passionnantes depuis les romans d’Anne Rice.

Autant le dire je l’ai adoré et j’ai vite commencé le tome 2 : « L’école de la nuit ».

Déborah Harkness, « L’école de la nuit »  936 pages – : 2ème tome de la trilogie (premier : « Le livre perdu des sortilèges » / 3ème tome : « Le nœud de la sorcière »

love stamp

Résumé éditeur : « Diana Bishop, jeune historienne héritière d’une puissante lignée de sorcières, et le vampire Matthew Clairmont ont brisé le pacte qui leur interdisait de s’aimer. Quand Diana a découvert l’Ashmole 782, un manuscrit alchimique, à la bibliothèque d’Oxford, elle a déclenché un conflit millénaire. La paix fragile entre les vampires, les sorcières, les démons et les humains est désormais menacée. Déterminés à percer le mystère du manuscrit perdu, et tentant d’échapper à leurs ennemis, Diana et Matthew ont fui à Londres… en 1590. Un monde d’espions et de subterfuges, qui les plonge dans les arcanes du passé de Matthew et les confronte aux pouvoirs de Diana. Et à l’inquiétante École de la nuit. »

Mon avis : Un 2nd tome absolument fascinant, beaucoup plus rythmé que le précédent ! Le style est magnifique, les personnages travaillés, les décors parfaits ! L’intrigue est passionnante et certains personnages ne manquent pas d’humour, à commencer par un certain William Shakespeare !

Diana apprend à maîtriser sa magie, rencontre les amis de Matthew et une partie de sa famille. Même en 1590, leur liaison trouble sorciers, vampires et démons ! Sans oublier la reine d’Angleterre elle-même ! Il est vrai que Diana va découvrir qu’elle possède des pouvoirs étonnants et Matthew n’est pas qu’un vampire. Il est aussi un…

Comment ? Vous croyez que je vais ici dévoiler leurs mystères ! Certainement pas ! Si vous voulez en savoir plus, rejoignez l’Ecole de la Nuit !

Olivier Bal, « Le maître des Limbes » 668 pages

Je n’avais encore jamais lu Olivier Bal, et, sans le savoir, j’ai commencé par le roman qui fait suite au thriller « Les Limbes », dans lequel on découvrait James Hawkins qui, blessé pendant la guerre du Vietnam et tombé dans le coma, se découvrait un incroyable pouvoir : celui de rejoindre les rêves des autres et de pouvoir les contrôler. Dans ce second tome, Hawkins recrute, pour une organisation secrète, des adolescents détenant un pouvoir identique aux siens. Son rêve est de dominer les Limbes, ces lieux que seuls les Initiés peuvent rejoindre durant leur sommeil. Les rappels au passé sont suffisamment nombreux et clairs pour que cela n’affecte pas la compréhension.

Cette fois, un nouveau danger menace le monde. Un virus inconnu endort les enfants, qui plongent dans un sommeil profond et irréversible.

En dehors de Hawkins, on suit trois personnages :   Lee une journaliste qui enquête afin de remonter aux sources de ce virus, d’autant plus investie que son propre fils est victime du « Marchand de sable », et deux adolescents qui deviennent ennemis : Clyde le rebelle et Gabriel l’enfant incontrôlable.

Le roman est fort bien construit, les actions s’enchaînent et l’écriture est suffisamment puissante pour s’immerger complètement dans ce monde parallèle. Le sujet se montre fascinant, car qui ne s’est jamais imaginé que le rêve était une réalité virtuelle ?

Je vous conseille donc vivement de plonger dans les Limbes !

Cédric Sire, « Le jeu de l’ombre » 602 pages 

J’avais ce thriller dans ma bibliothèque depuis plusieurs années. La grande question est : pourquoi ne l’ai-je pas lu avant ? Car, je l’ai dévoré littéralement. Un thriller bien construit, haletant, impossible à lâcher. Je comprends mieux pourquoi on compare cet auteur à Stephen King, puisque l’on bascule du thriller au roman fantastique, sans même s’en apercevoir ! Et pourtant, tout parait tellement vraisemblable.

On suit deux personnages.

D’un côté une star du rock, Malko Swann, qui tente de se reconstruire après avoir failli mourir lors d’un terrible accident de voiture survenu au Pont du Diable, près de Carcassonne. Hélas, s’il est considéré par tous comme un miraculé, il est désormais incapable d’entendre la musique. Et sombre de plus en plus souvent dans l’inconscience. Jusqu’au jour où il se réveille près du corps mutilé de sa dernière maîtresse. D’autre part, un flic borderline, solitaire et cynique, qui enquête sur des meurtres en série.

Lequel des deux hommes, capables tous deux de percevoir d’étranges visions, sera approché par cette ombre mystérieuse qui rôde ? Lequel s’en sortira indemne ? Mais, peut-on survivre au Diable lorsqu’on danse près lui ?

Je conseille vivement ce roman et ne tarderai pas à lire d’autres romans de cet auteur !

Brandon Sanderson, « Elantris », L’Intégrale 800 pages

Elantris est une cité cosmopolite que rejoignent ceux qui, partout dans l’Empire, sont touchés par la magie. Dès lors, leurs cheveux deviennent argentés, leurs corps brillants. Quasiment immortels, ils sont capables de soigner presque toutes les maladies, de métamorphoser un simple objet en or, de faire pousser les récoltes… La ville elle-même rayonne de mille feux, et, derrière ses remparts, elle abrite ces êtres incroyables.

Hélas, une étrange malédiction s’abat sur ses habitants. Si ces êtres demeurent pratiquement immortels, leurs corps se flétrissent, connaissent une souffrance de plus en plus vive, car toute blessure devient éternellement douloureuse. Et c’est cette terrible maladie qui touche le jeune prince Raoden. Héritier du roi de Kae, ville voisine d’Elantris, il attend la princesse Sarène venue d’un royaume ami afin de l’épouser.

Peu importe son rang : il est immédiatement envoyé à Elantris, dans laquelle trois bandes rivales s’affrontent pour détrousser les arrivants. Cette ville, qui fut jadis magique, est désormais aussi abimée et sale que ses habitants. Ces derniers sont désormais honnis, chassés, considérés comme des sous-citoyens.

Quand Sarène arrive à Kae, elle apprend que son fiancé est mort. Le contrat de fiançailles l’empêche de repartir chez elle, et elle observe les pairs du royaume qui s’affrontent. Bientôt, elle repère un dignitaire religieux, le gyorn Hrathen, venu pour convertir la cité et détruire les habitants d’Elantris.

On suit tout à tour Raoden, Sarène et Hrathen. Raoden qui tente de survivre et de rendre l’espoir et la dignité aux habitants d’Elantris, Sarène qui essaye d’en percer les mystères et de sauver la ville du fanatisme des religieux et de l’incompétence du roi.

Une saga passionnante, avec trois personnages fort intéressants. Des passes d’armes diplomatiques, des complots, du fanatisme religieux.

J’ai vraiment beaucoup aimé.

Hélène P. Mérelle « L’automne des magiciens. Tome 1 : La fugitive ». 576 pages

C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai lu ce premier tome de la saga d’Hélène P. Mérelle « L’automne des magiciens ».

L’histoire est simple : dans un immense royaume, sont nées huit sœurs et seule l’ainée possède l’art de la magie. C’est donc elle qui hérite de la couronne.

Prima ordonne et chaque sujet obéit, de gré ou de force. Seulement, la plus jeune sœur, Octavianne, se rebelle et refuse le mariage qui lui est imposé. Non seulement elle s’oppose à la reine, mais étonnamment, elle s’aperçoit qu’elle aussi possède des pouvoirs magiques. Mais, trop faible encore, elle s’enfuit du royaume.

Poursuivie par les soldats de sa sœur qui l’a déclarée traîtresse et souhaite sa mort, Octavianne tente de devenir l’apprentie d’un magicien. Mais, qui accepterait une servante comme élève ?

Un roman divertissant, à l’écriture fluide.  Qui comporte trois parties :  la rébellion d’Octavianne et sa fuite, son apprentissage de la magie, puis sa rencontre avec un homme-lion. L’ensemble est bien construit, mais la dernière partie est sans aucun doute la plus intéressante et la plus riche. La princesse-magicienne a évolué tout au long du roman, et sa personnalité devient plus intéressante.

Un bémol : J’ai été assez étonnée de la façon dont il se conclue : je m’attendais à un duel entre Prima et Octavianne et… il n’aura pas lieu (je ne précise pas la raison pour éviter tout spoil). C’est quand même assez frustrant, puisque l’auteur évoque cet affrontement entre les deux magiciennes durant presque tout le roman.

Toutefois, je n’ai qu’une envie : lire le tome 2 !

Hélène P. Mérelle, Trilogie : « L’automne des magiciens » Tome 2 : « La reine noire » 648 pages

Si j’avais quelques réserves sur le tome 1 de cette trilogie, j’ai été totalement emportée par ce second volet des aventures de la jeune Octavianne, devenue, bien malgré elle, reine d’Elgem. Partagée entre sa passion pour Adalgis, l’homme-lion, que chacun, à la cour, craint et méprise et sa passion pour le commandant Maurin, son ami et amour de jeunesse, elle affrontera encore bien des épreuves.

Des royaumes voisins hostiles, des ministres qui rêvent de lui voler le pouvoir, des sœurs qui convoitent son trône, un peuple fatigué d’avoir été exploité. Sans oublier qu’elle souhaite abolir l’esclavage dans l’empire, provoquant ainsi l’ire des puissants. Bientôt, des assassins tentent de la tuer et c’est l’un de ses deux amoureux qui est mortellement blessé. Ses talents de magicienne seront-ils suffisants pour le sauver ?

J’ai vraiment adoré ce second volet. Les personnages sont mieux dessinés, les intrigues se multiplient, tant sur le plan politique qu’amoureux. Octavianne, Adalgis et Maurin sont tous trois attachants.

Une saga à lire !

 

Hélène P. Mérelle, Trilogie : « L’automne des magiciens » Tome 3 : « La passeuse d’ombres » 432 pages

Ce troisième tome est plus sombre que les précédents, puisque la guerre est au centre du roman. Les royaumes abolitionnistes et esclavagistes s’affrontent impitoyablement. Octavianne se retrouve seule, sans les deux hommes qu’elle aime tant. Pourtant, elle doit se montrer plus forte que jamais pour protéger sa petite fille et son peuple. Face à elle, ses ennemis se montrent plus retors que jamais. Pour leur échapper, elle doit faire appel à la magie noire et rappeler les morts parmi les vivants, bravant ainsi les lois de l’Empire et celles de la Déesse Lune. Cela ne sera pas sans de terribles conséquences…

J’ai beaucoup aimé ce troisième tome, mais moins que le précédent. J’ai trouvé qu’Octavianne était un peu trop éclipsée par le roi Sélin. Comme pour le premier tome, je n’ai pas apprécié la fin beaucoup trop rapide. Et, je ne peux pas croire que ce soit le dernier volet, car alors, cette « fin » serait terriblement décevante.

Polly Shulman, « La malédiction Grimm », 511 pages 

Un vrai plaisir de lire ce roman jeunesse ! On suit les aventures d’Elizabeth, qui vient d’intégrer un nouveau lycée. Pas très heureuse chez elle avec une belle-mère jalouse et deux sœurs adoptives pas très sympathiques. Bref, rien de folichon dans son existence ! Une Cendrillon des temps modernes qui a flashé sur Marc, le beau basketteur du lycée, qui hélas ne lui adresse pas un regard !

Et c’est bien dommage, car Elizabeth est une fille très jolie -mais, qui l’ignore –, intelligente, marrante et surtout très généreuse. Comme le montre son geste au début du roman à l’égard d’une SDF. Son professeur d’histoire la remarque suite à un excellent travail sur les contes de Grimm, qu’elle adore en souvenir de sa mère disparue qui les lui lisait. Et, il lui propose d’aller travailler dans la bibliothèque que tient l’un de ses amis.

Une bien étrange bibliothèque, puisqu’elle contient essentiellement des objets : la Collection Grimm, le Legs Wells, le Corpus Lovecraft et la Chrestomathie de Gibson. Voilà que des objets disparaissent, qu’un oiseau géant menace les employés !

De quoi fuir ? Certainement pas, d’autant que Marc y travaille. Tout comme sa nouvelle amie Anjali et l’ombrageux Aaron.

J’ai dévoré les 511 pages très rapidement, enchantée par ce roman. Les aventures s’enchaînent, les personnages sont positifs et cet univers imaginaire m’a beaucoup plu, surtout que je lisais en parallèle un thriller bien sombre !

J’ai déjà commandé le 2ème tome : « La Malédiction Grimm, tome 2 : L’Expédition H.G. Wells » !

Polly Shulman, « L’expédition H.G. Wells » 372 pages

Il s’agit de la suite de « La malédiction Grimm » que j’avais lu le mois dernier. On retrouve le véritable héros de ces romans : le Dépôt d’Objets Empruntables de la Ville de New York, extraordinaire bibliothèque n’accueillant que des objets qui ont un jour marqué l’Histoire ou la littérature, qui est le point de départ des romans de Polly Shulman.

Léo est un jeune garçon passionné par les sciences, comme d’ailleurs toute sa famille. Alors qu’il se trouve dans sa chambre, il voit, durant quelques secondes, apparaître un minuscule engin volant avec, à son bord, une version miniature de lui-même et une jeune fille. Son alter ego lui intime l’ordre de lire le roman de Wells « La machine à remonter le temps ». Afin d’en apprendre plus, il se rend dans le dépôt et y rencontre ladite jeune fille. Il décide de postuler pour un emploi et les aventures s’enchaînent !

Très documenté sur l’histoire de l’électricité, avec de nombreuses références au roman de Wells, mais aussi à certains de Jules Verne, ce roman jeunesse est très ambitieux. Raconter des aventures fantastiques en se montrant didactique, voilà un beau pari ! Absolument réussi selon mon point de vue, même si j’ai largement préféré le tome 1.

Alors, prêt à partir dans une expédition dans le passé à la rencontre de Marc Twain ?

 

A Sapkowski, « Le sorceleur. The Witcher. Tome 1 : Le dernier vœu » 382 pages

Après avoir regardé avec plaisir la série sur netflix, c’est avec un grand plaisir que j’ai plongé dans le premier tome des aventures du Sorceleur. Plus qu’un roman, il s’agit ici d’un recueil de sept nouvelles. Geralt de Riv, le sorceleur, est un mercenaire initié aux secrets d’une ancienne magie. Il est engagé pour vaincre (et souvent tuer) de terrifiantes créatures.

Des combats donc, mais aussi des rencontres surprenantes. Celle avec la goule, l’homme-sanglier victime d’une malédiction et, évidemment, avec la belle et envoûtante sorcière Yennefer dont Geralt tombe amoureux.

Les dialogues sont savoureux, les situations parfois cocasses. Et le personnage très attachant.

Je vais vite lire le tome 2 !

Adrien Tomas, « les dossiers du Voile » 415 pages

Un roman jeunesse qui me faisait envie. Déjà j’ai craqué devant sa couverture magnifique. Ensuite, j’ai adoré l’idée d’un roman fantastique qui se déroule de nos jours en plein Paris.

L’histoire est « classique » pour un roman « young adult ». Un monde magique existe à côté de celui des humains : fées, loups-garous, mages, nécromanciens, trolls… vivent sous le Voile.

Une guerre entre clans menace.

Chaque chapitre est consacré à deux sœurs : Mona, adolescente insouciante, et Tia policière chargée de maintenir l’ordre.

Un peu déçue par le roman qui manque d’originalité et de suspens.

C’est divertissant, mais comme l’est un épisode de Buffy contre les vampires.

Le style est courant, facile à lire.

Bref une lecture sympa, mais j’attendais beaucoup mieux.

Résumé éditeur « Tia Morcese est policière dans une brigade un brin spéciale : la Brigade de régulation des espèces méta-humaines de Paris. Car, derrière le Voile ténu de la normalité se cachent sorciers, mages, vampires, loups-garous, djinns, dragons, trolls, gnomes… tout ce petit monde n’aimant rien tant que de se foutre sur la gueule à longueur de journées… et de nuits !

Son job ? S’assurer que les débordements de ces joyeux lurons ne déchirent pas le Voile qui dissimule leur existence au reste du monde. Son credo ? Une main de fer dans un gant en fer !

Et elle va avoir besoin de toute sa patience pour résoudre les différents meurtres et conflits méta-humains qui embrasent la capitale.

A côté de son impressionnante grande sœur, Mona Morcese pourrait (presque) passer pour une ado normale. Pourtant, cette jeune apprentie sorcière est loin d’avoir les yeux dans sa poche. Et quand elle tombe sur des informations-clés sur les affaires en cours de sa sœur, elle n’hésitera pas à mettre sa propre vie en danger.. »

 

Patrick Sénécal, « Aliss » 560 pages – Canada : Prix Boréal du meilleur livre pour Aliss.

Une réécriture détonante du célèbre roman de Lewis Carroll.

Résumé éditeur : « Alice a dix-huit ans. Curieuse, intelligente et fonceuse, elle décide un jour de quitter sa province pour s’installer à Montréal. La métropole. La ville de tous les possibles.
À son arrivée, suite à une rencontre inattendue, Alice débarque dans un quartier peuplé d’excentriques. Comme Charles, mathématicien dandy et tourmenté ; Verrue, fumeur de joints et amateur de chansons populaires ; Andromaque, poétesse et tenancière d’un club de strip-tease un peu  » spécial  » ; ou les inquiétants Bone et Chair, fascinés par la torture.
Alice mord la vie à pleines dents, prête à tout pour entrer dans le mystérieux Palais, où les hôtes privilégiés de la Reine Rouge se réunissent pour laisser libre cours à leurs fantasmes les plus extravagants, ou les plus cruels… »

J’ai trouvé intéressant de rechercher quel personnage reprenait celui de L Carroll. Amusant le côté délirant de certaines scènes. Assez lourd l’humour répétitif de Bone & Chair, même s’il m’a aussi parfois fait sourire. Surprenant avec les longues tirades -retravaillées à la sauce Sénécal- de Racine, les références à Nietzsche…

Ennuyeux à cause aussi des scènes répétitives. Dérangeant pour certaines scènes. D’ailleurs, attention à ne pas le mettre entre toutes les mains !

Je m’attendais à mieux. Mais, je suis contente de l’avoir lu.

Fabrice Colin, « Bal de givre à New-York » 282 pages.

La couverture est magnifique et je suis toujours partante pour visiter New-York ! Me voici donc embarquée dans ma 29ème lecture 2022 ! Quel étonnant voyage !

On trouve une adolescente sans le moindre souvenir, orpheline, vivant dans un immense manoir, servie par un majordome, sans bras mais heureusement magicien. Roman fantastique ?

Un accident de voiture et c’est la rencontre avec l’héritier d’une richissime famille.

L’attirance est réciproque. Alors, roman d’amour ?

Surgit un étrange personnage que tout New-York semble craindre. Le masque laisse des messages menaçants, semble responsable de l’enlèvement de jeunes filles et il jette son dévolu sur Anna. Serait-ce un thriller ?

C’est tout à la fois et beaucoup plus.

Assez déroutant. Facile et rapide à lire.

Une fin que j’ai trouvé prévisible, mais qui n’est pas dénuée de charme.

Faites-vous votre avis ! En route pour New-york ! La ville où tout est possible. Même le pire…

Romans jeunesse : fantastique, mais pas seulement ! 

JK Rowling, « L’ickabog » 352 pages

Etant archi fan de la saga « Harry Potter » et ayant été horriblement déçue par la pièce de théâtre que j’ai d’ailleurs abandonnée (« Harry Potter et l’Enfant maudit ») tellement je l’avais trouvée mauvaise et ennuyeuse, j’avais hâte de lire « L’ickabog ».

Cette fable politique pour enfants m’a laissé un avis mitigé. J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans la première partie du roman. J’ai aimé la deuxième. Et j’ai adoré la fin.

Cela étant, j’apprécie beaucoup qu’un auteur écrive une fable politique pour enfants et les fasse réfléchir sur la notion du pouvoir, du mensonge d’état, de l’apparition de la tyrannie et de la lâcheté des citoyens qui laissent peu à peu leurs droits être bafoués.

Je conseille donc cette lecture !

Morgan Rice, « Oliver Blue à l’école des prophètes – Tome 1 : la fabrique magique » 303 pages

On ne va pas se mentir : beaucoup trop de ressemblances avec « Harry Potter à l’école des sorciers » de JK Rowling : jusqu’au titre ! Un enfant mal-aimé dans sa famille d’adoption, avec un « frère » qui le hait et le malmène, se rend compte qu’il est différent des autres. Il finira par découvrir à la fameuse école qu’il est un prophète et qu’évidemment, il est l’élu et qu’il va sauver le monde ! Aidé par ses nouveaux ennemis et jalousé par le petit dur de cette école qu’il va évidemment affronter lors d’un match -non de quidditch- juché sur un hybride d’autruche -ça change du balai ! – et le tout sous l’œil bienveillant du directeur.

Ceci étant dit, alors que je suis archi fan de la saga Harry Potter, je ne jugerai pas mal ce roman. Certes, l’auteur aurait pu éviter autant de points communs. Pour autant, l’écriture est fluide. Les aventures s’enchaînent sans temps mort et on s’attache vite à Oliver. Doté d’une intelligence hors du commun -on parlerait même d’HPI – harcelé dans sa famille et dans son école, il parvient à réaliser ses rêves. La seconde partie, auprès de son mentor, le grand inventeur, et la dernière quand il doit sauver le monde sont intéressantes.

C’est un roman jeunesse qui peut plaire. Ou pas. A vous de vous faire votre avis !

Adriana Mather, « Killing November »  432 pages

November Adley est envoyée par son père dans un étrange pensionnat : on n’y étudie aucune matière classique, mais plutôt les mille et une façons de commettre vols et meurtres. Les étudiants appartiennent à des castes ennemies. Intrigues et complots sont partout. Mais, le père de November ne lui a jamais parlé de cet univers. Et elle aura bien du mal à se faire accepter par ses camarades, qui semblent en savoir beaucoup sur sa famille. Bientôt, elle est prise pour cible. Pour survivre, il lui faudra fouiller dans son passé et trouver sa place sur l’échiquier des Clans…

Un roman pour ado agréable à lire. Je l’ai lu très rapidement car j’avais hâte de savoir quels mystères entouraient November. Et évidemment découvrir comment elle parviendrait à survivre dans cette école si particulière. Je lirai la suite (« Hunting November ») avec plaisir !

Rachel Caine, « vampire city » Tome 1 – 358 pages

Après avoir adoré « Dracula » de Bram Stocker, m’être délectée de la saga -à mon avis, inégalable- d’Anne Rice, avoir suivi les aventures de d’Elena Gilbert dans « Journal d’un vampire » (romans écrits par L. J. Smith) -adaptés en série sous le titre de « Vampire diairies» et j’avoue je suis fan !-, avoir rejoint « La communauté du sud » (Romans de Charlaine Harris) -super adaptée dans la série « True Blood » dont j’adore l’ambiance et, encore plus, le générique-, accompagné Bella dans « Twilight » de S Meyer, j’avais hâte de retrouver une saga sur les vampires.

C’est au hasard que j’ai emprunté « Vampire City » de Rachel Caine. Cette fois, les vampires n’ont pas le beau rôle et on retrouve -un peu- l’ambiance de Buffy. Sauf que le personnage principal, Claire, est une « anti-Buffy », puisqu’elle est méchamment harcelée par ses compagnes de la fac de Morganville et qu’elle passera plusieurs chapitres du roman à les fuir. Faut dire que ses colocataires du campus sont nettement plus dangereuses qu’une horde de vampires ! Puisqu’elles ont déjà incendié une maison, assassinant par la même occasion la jeune sœur d’un autre personnage -futur ami de Claire-, et qu’après avoir harcelé notre malheureuse étudiante, l’avoir frappée à plusieurs reprises, elles la kidnappent pour la brûler vive !

C’est ainsi que Claire décide de trouver un autre endroit où habiter durant ses études. Ne vous y trompez pas ! La jeune fille est très intelligente et a toujours le nez dans ses bouquins. Elle est tellement douée d’ailleurs qu’elle a été acceptée dans les meilleurs universités, dont la prestigieuse Yale. Malheureusement, se parents l’ayant jugée trop jeune ont refusé qu’elle y aille et l’ont contrainte à rejoindre la fac-poubelle de Morganville, tout de même située à 300 Kms de chez eux. On appréciera l’incohérence…

Elle trouve une petite annonce de trois jeunes -Eve la gothique, Shane le dur au cœur tendre, et Michael le musicien noctambule – qui recherchent une colocataire et qui finissent par l’accepter.

Mais, où sont les vampires dans tout ça ? Figurez-vous que la ville est sous leur contrôle. Chaque famille doit être protégée par l’un d’eux, si ses membres ne veulent pas finir en bouteille de sang sur pattes. Et évidemment, aucun des quatre habitants de colocation n’est protégée ! Autant dire qu’entre les méchants vampires, la police corrompue et les étudiantes timbrées ivres de rage, ça ne sera pas de tout repos pour nos quatre amis ! Heureusement, deux d’entre eux cache un lourd secret et cela pourrait peut-être sauver la situation… Ou au contraire les mettre davantage encore en danger.

Un premier tome qui n’a rien de renversant. Qui se lit très rapidement, mais qui est distrayant. J’ai déjà emprunté le second tome et je verrais bien si je poursuis la lecture de cette saga clairement destinée à des adolescents.

Isabel Allende, « Le royaume du dragon d’or » 391 pages

Résumé éditeur « Le Dragon d’or est à l’abri dans un royaume mystérieux, au fin fond des montagnes de l’Himalaya. Selon la légende, cette statue couverte de pierres précieuses prédit l’avenir et protège le pays. Elle suscite aussi bien des convoitises, dont celle d’un riche collectionneur de Manhattan.
Au palais, le roi pressent que le Dragon d’or est en danger. Kate Cold, invitée à faire un reportage sur les beautés et les secrets de ce royaume interdit, ignore tout de ces menaces. Traqués par des bandits sanguinaires, Alexander et Nadia, qui accompagnent l’intrépide journaliste, retrouveront le prince héritier Dil Bahadur et son maître, un moine grâce auquel ils découvriront l’ancestrale sagesse bouddhiste.
Un grand roman d’aventures qui fait suite à La Cité des dieux sauvages. »

C’est sans doute parce que j’ai commencé par le dernier tome de la trilogie que j’ai eu quelques difficultés à apprécier ce roman. Des aventures rythmées, des personnages sympathiques. Quelques doses d’humour. Bref, un livre écrit pour des enfants/adolescents qui se lit facilement, mais qui ne me laissera pas un grand souvenir.

 

Les historiques

 

Robyn Young, « les serpents et la dague » 639 pages.

1483, Angleterre : à la mort du roi Edward IV, le royaume est fragile et divisé. Son frère le duc de Gloucester cherche à prendre le pouvoir en évinçant les héritiers du trône ainsi qu’en éliminant ses alliés.

On suit les aventures de Jake, fils illégitime de Thomas Vaughan l’ancien chambellan du roi. Se sachant en danger, entouré par les félons qui trahissent le jeune héritier de la Couronne d’Angleterre, Thomas lui envoie son écuyer afin qu’il lui remette une carte convoitée par des Ennemis redoutables.

Aussitôt, le jeune homme devient la cible de deux sociétés secrètes et de ceux qui convoitent le trône d’Angleterre. Sans oublier que son demi-frère, Harry, n’a qu’une obsession : tuer celui qu’il considère comme indigne de porter son nom.

Un roman très bien écrit, absolument passionnant. Les descriptions sont parfaites et on plonge littéralement dans cette période dangereuse, mais ô combien fascinante ! Si vous aimez les romans historiques, dans lesquels personnages fictifs et grands noms de l’histoire se côtoient, n’hésitez pas !

Vous apprendrez beaucoup sur l’histoire de l’Angleterre. Et vous pourrez ensuite embarquer pour la Cour des Médicis dans le tome 2 que j’ai lu l’an dernier et qui est tout aussi passionnant : « La Cour des Loups ».

 

Tracy Rees, « Le manoir aux roses » : 425 pages  –  « La plus remarquable des nouvelles voix du roman historique. » Lucinda Riley

Je l’aurais placé en « saga romanesque », mais si Lucinda Riley parle de roman historique, alors je la suis ! Dans tous les cas, c’est un immense coup de cœur !!!!

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  1. Mabs Daley, ainée d’une nombreuse fratrie, travaille sur les docks de Londres. Mais, un accident terrible lui fait comprendre qu’elle doit cesser de se faire passer pour un garçon et trouver une meilleure situation, si elle veut pouvoir nourrir les siens. Une amie, domestique, lui parle d’un poste de dame de compagnie auprès d’une famille, nouvellement installée dans le quartier huppé de Hampstead.

N’ayant aucune expérience d’un tel poste, et étant analphabète, Mabs n’a pratiquement aucune chance d’être embauchée. Pourtant, Mr Finch, rassuré par la lettre élogieuse du pasteur, accepte de l’engager à une condition : étant très inquiet par la maladie de son épouse psychotique, il exige que Mabs lui fasse un compte-rendu précis de tous ses faits et gestes. Sombre, agressive, vexante, sa patronne ne lui inspire que craintes et colère silencieuse. Pourtant, elle change du tout au tout devant ses enfants qu’elle adore.  Que cache cette femme tourmentée ?

J’ai adoré lire ce roman choral qui donne la parole à quatre femmes : Mabel, Abigail Finch, Otty la fille cadette qui rêve d’aller à l’université et, enfin, Olive 28 ans, éduquée, célibataire et riche, qui décide d’adopter une petite orpheline.

J’ai aimé l’ambiance victorienne aussi fascinante que terrifiante pour les femmes soumises aux carcans d’une société dirigée par les hommes. J’ai aimé leur courage, leur solidarité, leur amitié. L’intrigue est bien construite et c’est un roman qui se dévore ! Il sera un de mes coups de cœur 2022 !

Les classiques 

Conan Doyle, « Une étude en rouge » 160 pages

J’avais très envie de lire ce roman, qui est le premier tome consacré aux aventures de Sherlock Holmes. Je me demandais comment Sherlock et le Docteur Watson s’étaient rencontrés. Ma curiosité a été récompensée !

C’est un roman très surprenant, car soudain, on quitte Londres pour se retrouver plusieurs décennies auparavant en plein Nevada ! On dirait presque un roman d’aventures imbriqué dans un roman policier. C’est une structure qui m’a un peu déstabilisée, même si, au final, j’ai bien aimé ce roman.

Résumé éditeur « Au n°3 de Lauriston Gardens, près de Londres, un homme est trouvé mort. A-t-il été assassiné ? Si la pièce est maculée de sang, son corps ne présente aucune blessure. Sur le mur, une mystérieuse inscription a été griffonnée à la hâte. Vingt ans plus tôt, dans les gorges du Nevada, Jean Ferrier a été exécuté par des mormons sanguinaires tandis que sa fille, Lucie, a été séquestrée. Quel est le lien entre ces deux événements ? Un fil rouge que seul Sherlock Holmes est capable de dérouler. Dans cette intrigue tout en subtilité, le docteur Watson rencontre, pour la première fois, son maître… »

Gaston Leroux, « La double vie de Théophraste Longuet » 302 pages

Je poursuis ma découverte de Gaston Leroux. Après le fascinant « Mystère de la chambre jaune », le merveilleux « Fantôme de l’opéra », l’hilarant « Fauteuil hanté », voici la stupéfiante, ahurissante, loufoque histoire de Théophraste Longuet !

Imaginez un peu ! Alors que ce brave bourgeois visite la conciergerie en compagnie de sa bien-aimée épouse Marceline et de son meilleur ami -également amant de ladite Marceline-, le voici soudain doté de la personnalité du célèbre et sanguinaire bandit Cartouche, mort en 1721, soit presque deux siècles plus tôt ! Cette métempsychose entraîne une série d’aventures plus incroyables les unes que les autres.

Ce roman est le premier de Gaston Leroux et a d’abord été publié dans le journal « Le Matin ». On y retrouve tous les ingrédients : chaque titre de chapitre est totalement abracadabrant, l’humour macabre, le suspense haletant, les genres variés.

Mon passage préféré est celui qui évoque l’étonnant peuple Talpa, qui vit dans les Catacombes.

Comme dans plusieurs de ses romans, Gaston Leroux nourrit son récit de faits réels, vus ou documentés, tel le surprenant concert au milieu duquel font irruption Longuet et le commissaire Mifroid à leur sortie des Catacombes. Celui-ci eut effectivement lieu dans la nuit du 2 avril 18972. Y furent exécutées la Danse macabre de Saint-Saëns et les Marches funèbres de Beethoven et Chopin.

Je vous conseille vivement cette lecture.

Gaston Leroux, « L’homme qui revient de loin » 188 pages 

Je poursuis ma lecture des romans de Gaston Leroux. Celui-ci m’a beaucoup plu, même si j’ai été déçue par la fin, que je trouve trop rapide, voire bâclée.

L’histoire : Un richissime industriel veuf confie son entreprise, son château et ses enfants à son frère le temps d’un voyage aux Etats-Unis.

Ledit frère, Jacques, offre ainsi des conditions de vie dignes d’elle à son épouse, Fanny.

Plusieurs années s’écoulent sans la moindre nouvelle de l’exilé et, désormais, chacun le pense mort. Sauf que bientôt, son fantôme apparaît à son ancienne fiancée, puis à ses enfants. Une séance de spiritisme provoque davantage encore d’inquiétude et Jacques semble de plus en plus terrorisé.

Fanny soupçonne son mari d’avoir assassiné son frère afin de s’emparer de sa fortune. Le revenant est-il un fantôme vengeur ?

Le personnage le plus passionnant de ce roman est sans conteste la brillante, la téméraire Fanny, qui ne laissera rien, ni personne occulter son avenir, ni celui de ses enfants. Pas même un fantôme !

 Maurice Leblanc, « La demeure mystérieuse » 192 pages

 

Dans ce roman, on retrouve le célébrissime Arsène Lupin, qui se fait passer pour le baron Jean d’Enneris. Il y est davantage enquêteur que voleur, puisqu’il collabore avec le brigadier Béchoux afin de retrouver les diamants qui ont été volés. Portés par Régine Aubry lors d’un défilé de mode à l’Opéra de Paris, les voleurs provoquent un incendie afin de la kidnapper et la dépouiller de la parure. Ils enlèvent ensuite Arlette, jeune mannequin dont Jean est tombé amoureux.

Il faut, certes, l’avouer : le texte a vieilli. On aurait du mal aujourd’hui à imaginer un héros réveiller des jeunes filles évanouies par une pluie de baisers ! Quant au dénouement, il est complètement capillotracté. Mais, tout ceci est secondaire. Les mystères s’enchaînent : enlèvements, vols, tentatives de meurtres, vengeances familiales ! Un récit trépidant et empli d’humour. C’est divertissant et tellement bien imaginé !

Tourgueniev, « Premier amour » 160 pages.

Il s’agit d’une relecture. J’avais découvert ce roman quand j’avais une quinzaine d’années environ. A l’époque, j’avais été charmée par le style de l’auteur, mais j’étais passée à côté de l’histoire. Cette fois, j’ai tout adoré. La langue magnifique ! Et le récit de cet amour malheureux, et pourtant si beau !

Été 1833. Vladimir Pétrovitch a seize ans et prépare ses examens d’entrée à l’université dans la maison de campagne où il passe ses vacances. Depuis la palissade du jardin, il aperçoit la belle et envoûtante Zinaïda. Il ne la quittera plus des yeux : « Les bouts de ses petits pieds dépassaient, espiègles, sous la jupe, et j’aurais voulu les adorer à genoux… quel bonheur, mon Dieu ! me disais-je… Je faillis sauter de joie, mais réussis à me contenir et balançai seulement les jambes, comme un enfant qui déguste son dessert. »

Tout comme ses nombreux soupirants : « Remarquez, toutefois que je n’étais pas seul à être amoureux d’elle : tous ceux qui l’approchaient étaient littéralement fous d’elle, et elle les tenait, en quelque sorte, en laisse, à ses pieds. Tour à tour, elle s’amusait à leur inspirer l’espoir et la crainte, les obligeait à agir comme des marionnettes et selon son humeur du moment (elle appelait cela « faire buter les hommes les uns contre les autres ») ; ils ne songeaient même pas à résister et se soumettaient bénévolement à tous ses caprices. »

Il a peu à craindre de ses rivaux, sauf un. Le pire et le meilleur qui soit pour Vladimir…

Premier amour sublime et douloureux : « Ce que j’éprouvais était si neuf, si doux… Je ne bougeais pas, regardant à peine autour de moi, la respiration lente. Tantôt, je riais tout bas en évoquant un souvenir récent, tantôt je frémissais en songeant que j’étais amoureux et que c’était bien cela l’amour. Le beau visage de Zinaïda surgissait devant mes yeux, dans l’obscurité, flottait doucement, se déplaçait, mais sans disparaître. Ses lèvres ébauchaient le même sourire énigmatique, ses yeux me regardaient, légèrement à la dérobée, interrogateurs, pensifs et câlins…comme à l’instant des adieux. En fin de compte, je me levai, marchai jusqu’à mon lit, sur la pointe des pieds, en évitant tout mouvement brusqué, comme pour ne pas brouiller l’image, et posai ma tête sur l’oreiller, sans me dévêtir… »

 

Alexandre Pouchkine, « Eugène Onéguine », 336 pages     UN DUEL INCROYABLE !

Eugène Oneguine, jeune noble fatigué par la vie à Saint Pétersbourg, décide de s’installer à la campagne. Il fuit la société, mais se lie d’amitié avec un jeune poète Vladimir Lensky. Les deux jeunes gens sont pourtant à l’opposé l’un de l’autre. Passionné et romantique pour Lensky, mélancolique et blasé pour Onéguine.
Bientôt Lensky lui présente Olga dont il est passionnément épris et sa sœur aînée Tatiana. Cette dernière tombe amoureuse d’Oneguine qui la dédaigne.

Par provocation, Oneguine séduit Olga lors d’un bal. Furieux, Lensky le provoque en duel.
Dans ce roman, l’histoire est secondaire. Ce sont les portraits qui m’ont séduite. Les considérations sur l’amour. Les descriptions des paysages enneigés.
Oneguine est agaçant au possible. Capricieux, arrogant. Absolument détestable.
Tatiana n’en est que plus sublime.

Edgar Poe, « Le cœur révélateur » 24 pages

J’avais envie depuis un bon moment de relire certains contes d’Edgar Poe, et, en particulier, « Le cœur révélateur ». Faut-il le présenter ? Cette citation pourrait suffire : «  » L’entendez-vous ? Toujours plus haut toujours, plus haut ! (…) c’est le battement de son affreux cœur « . Le cœur de ce vieillard assassiné par le narrateur. Ce cœur qui rendra fou son assassin et révélera son crime. Si vous avez envie de l’écouter, une version est disponible ici : https://www.youtube.com/watch?v=gfOjuj3Pyjg

Antonin Artaud, « L’Ombilic des Limbes suivi de Le Pèse-nerfs et autres textes » 256 pages

Ouvrage inclassable ! Passionnant, surprenant. D’une incroyable puissance ! Puissance de la langue, des idées, des mots. En le lisant, j’ai eu la sensation d’ouvrir une minuscule lucarne sur l’esprit génial de cet homme. D’espionner la magie de cet être qui continue de créer par-delà sa mort et le temps. Par le « simple » fait d’être lu ! Rien n’est simple dans le fait de le lire.

Je l’avoue : je n’avais jamais lu Artaud. Peut-être n’étais-je pas prête. Je ne suis pas certaine de l’être plus aujourd’hui.

Je n’ai pas l’impression d’avoir « retenu quelque chose » comme on peut le faire si facilement avec tant de livres. J’ai l’impression d’avoir été retenue dans une vague puissante, incontrôlable, magnifique de mots et de pensées, parfois délirantes et en même temps tellement sensées ! Ses pages sur la souffrance et la mort -le moment de la mort, celle du dernier souffle – sont tellement puissantes. Parler de soi pour parler à l’universel, voilà ce qu’est ce Poète.

Je suis frappée par la modernité de ses textes. Et par sa beauté : « le clair Abélard » est sublime.

Quelques citations : pour conclure une lettre adressée aux législateurs interdisant la vente de l’opium en pharmacie « Toute la science hasardeuse des hommes n’est pas supérieure à la connaissance immédiate que je puis avoir de mon
être. Je suis seul juge de ce qui est en moi.
Rentrez dans vos greniers, médicales punaises, et toi
aussi, Monsieur le Législateur Moutonnier, ce n’est pas par amour des hommes que tu délires, c’est par tradition d’imbécillité. Ton ignorance de ce que c’est qu’un homme n’a d’égale que ta sottise à le limiter. Je te souhaite que ta loi retombe sur ton père, ta mère, ta femme, tes enfants, et toute ta postérité. Et maintenant avale ta loi. »
« Allons, je serai compris dans dix ans par les gens qui feront aujourd’hui ce que vous faites. Alors on connaîtra mes geysers, on verra mes glaces, on aura appris à dénaturer mes poisons, on décèlera mes jeux d’âmes.
Alors tous mes cheveux seront coulés dans la chaux,
toutes mes veines mentales, alors on percevra mon bestiaire, et ma mystique sera devenue un chapeau. Alors on verra fumer les jointures des pierres, et d’arborescents bouquets d’yeux mentaux se cristalliseront en glossaires, alors on verra choir des aérolithes de pierre, alors on verra des cordes,
alors on comprendra la géométrie sans espaces, et on apprendra ce que c’est que la configuration de l’esprit, et on comprendra comment j’ai perdu l’esprit. »
« J’ajouterai à cela que j’ai besoin d’une femme qui soit
uniquement à moi et que je puisse trouver chez moi à toute heure. Je suis désespéré de solitude. Je ne peux plus rentrer le soir, dans une chambre, seul, et sans aucune des facilités de la vie à portée de ma main. Il me faut un intérieur, et il me le faut tout de suite, et une femme qui s’occupe sans cesse de moi, qui suis incapable de m’occuper de rien, qui s’occupe
de moi pour les plus petites choses. Une artiste comme toi a sa vie, et ne peut pas faire cela.
Tout ce que je te dis est d’un égoïsme féroce, mais c’est ainsi. Il ne m’est même pas nécessaire que cette femme soit très jolie, je ne veux pas non
plus qu’elle soit d’une intelligence excessive, ni surtout
qu’elle réfléchisse trop. Il me suffit qu’elle soit attachée à moi.
Je pense que tu sauras apprécier la grande franchise
avec laquelle je te parle et que tu me donneras la preuve d’intelligence suivante : c’est de bien pénétrer que tout ce que je te dis n’a rien à voir avec la puissante tendresse, l’indéracinable sentiment d’amour que j’ai et que j’aurai inaliénablement pour toi, mais ce sentiment n’a rien à voir lui-même avec le courant ordinaire de la vie. Et elle est à vivre, la vie. Il y a trop de choses qui m’unissent à toi pour que je te demande de rompre, je te demande seulement de changer nos rapports, de nous faire chacun une vie différente, mais qui ne nous désunira pas. »

« Ce flux, cette nausée, ces lanières, c’est dans ceci que commence le Feu. Le feu de langues. Le feu tissé en torsades de langues, dans le miroitement de la terre qui s’ouvre comme un ventre en gésine, aux entrailles de miel et de sucre. De toute sa blessure obscène il bâille ce ventre mou, mais le feu bâille par-dessus en langues tordues et ardentes qui portent à leur pointe des soupiraux comme de la soif. Ce feu tordu comme des nuages dans l’eau limpide, avec à côté la lumière qui trace une règle et des cils. Et la terre de toutes parts entr’ouverte et montrant d’arides secrets. Des secrets comme des surfaces. La terre et ses nerfs, et ses préhistoriques solitudes, la terre aux géologies primitives, où se découvrent des pans du monde dans une ombre noire comme le charbon. – La terre est mère sous la glace du feu. Voyez le feu dans les Trois Rayons, avec le couronnement de sa crinière où grouillent des yeux. Myriades de myriapodes d’yeux. Le centre ardent et convulsé de ce feu est comme la pointe écartelée du tonnerre à la cime du firmament. Le centre blanc des convulsions. Un absolu d’éclat dans l’échauffourée de la force. La pointe épouvantable de la force qui se brise dans un tintamarre tout bleu » L’ENCLUME DES FORCES

 

 

 

Les contemporains  

Delia Owens, « Là où chantent les écrevisses »   460 pages

Mon mega coup de cœur de l’année !

J’ai longtemps attendu avant de le lire, tant les critiques enthousiastes me paraissaient trop nombreuses et trop dithyrambiques pour être vraies !

J’ai donc ouvert ce roman, plus que circonspecte. Et j’ai immédiatement été séduite par la beauté de l’écriture. Dans les marais magnifiquement décrits, j’ai rencontré cette incroyable fillette si attachante, si vulnérable et pourtant si forte. Une ode à la vie extraordinaire, un hymne à la nature, une histoire d’amitié et d’amour, un roman policier, des scènes judiciaires, un roman sur les préjugés sociaux et raciaux. Tout y est ! Avec délicatesse. Avec élégance. Avec poésie. Celle d’une écriture fluide et ciselée -si, si, c’est possible !-.

J’ai adoré ce roman comme tant d’autres et je n’ai qu’un conseil : lisez-le ! Ce roman est un bijou !

Résumé éditeur : « Pendant des années, les rumeurs les plus folles ont couru sur « la Fille des marais » de Barkley Cove, une petite ville de Caroline du Nord. Pourtant, Kya n’est pas cette fille sauvage et analphabète que tous imaginent et craignent.

A l’âge de dix ans, abandonnée par sa famille, elle doit apprendre à survivre seule dans le marais, devenu pour elle un refuge naturel et une protection. Sa rencontre avec Tate, un jeune homme doux et cultivé qui lui apprend à lire et à écrire, lui fait découvrir la science et la poésie, transforme la jeune fille à jamais. Mais Tate, appelé par ses études, l’abandonne à son tour. La solitude devient si pesante que Kya ne se méfie pas assez de celui qui va bientôt croiser son chemin et lui promettre une autre vie. Lorsque l’irréparable se produit, elle ne peut plus compter que sur elle-même… »

 

 

Dimitri Rouchon-Borie, « le démon de la colline aux loups », 237 pages

Mega mega coup de cœur !!!!

Ce roman est un coup de maître ! Comment est-il possible de décrire le sordide, l’horreur absolue et être capable d’écrire une œuvre à l’écriture puissante, majestueuse, et de toute beauté ?  A la fois violent et poétique. Le tout sans utiliser la moindre virgule, ce qui le place directement dans l’étrange catégorie de l’écriture expérimentale ! Torrent de mots pour évoquer un torrent de maux.

Ouest-France écrivait : « C’est un coup de poing, écrit dans une langue âpre. Qui raconte des existences en marge, sans repères. Des vies comme on en découvre parfois, échouées, au tribunal. »

Le narrateur est un homme. Au seuil de la mort, en prison. Il décide d’écrire, de raconter son passé. Le lecteur est averti « Je vais écrire des choses sales et je voudrais que vous me pardonniez même si lire c’est moins pire que subir on voudrait tous être épargnés. » ; « «  On meurt par la faim, on meurt par la douleur , on meurt par amour. Je crois que c’est ma souffrance qui m’a tué depuis longtemps je ne crois pas que je suis vivant autrement que par mes fonctions biologiques mais dedans je suis mort » ….

Il tente de se débarrasser de ce démon qui est en lui depuis son enfance. Celui qui a pris naissance en lui, alors qu’avec ses frères et sœurs, il était la victime d’incestes et de tortures de la part de ses parents. Dans cette maison appelée « La colline aux loups » : « La Colline aux Loups c’était déjà une prison bien pire que tout imaginez-vous sous l’eau depuis le jour de votre naissance à retenir votre respiration en attendant une bouffée d’air qui ne vient pas ma vie c’est ça. »

Les faits évoqués sont insoutenables. Comme le sont hélas ceux contés dans les tribunaux. Il faut préciser que l’auteur est également journaliste judiciaire. Ce qui est étonnant, c’est qu’on est effaré par la violence crue que cet enfant subit, et subjugué par la beauté de l’écriture.

Le journal « Le Soir » évoquait « un destin d’une violence rare dans une langue éruptive, détonante et traversée de lumières. Une voix singulière apparaît. » Et, en effet, ce roman est aussi empli de lumières, fulgurantes, magnifiques, touchantes.

Toute sa vie, il a combattu ce démon : « Je me suis agenouillé et j’ai pris le sable dans mes mains ça faisait comme de l’eau solide. J’en ai passé sur mon visage, j’en ai goûté ça n’était pas bon. Je suis resté là à me rouler dedans et à approcher l’eau je sentais la force permanente du sel balayer mes instincts et je crois que j’aurais voulu mourir d’avoir rencontré autant de majesté. L’eau était froide j’ai été secoué par une vague je me suis retrouvé trempé et je criais dans l’eau lave-moi viens te battre avec le Démon. »

« Et plus je croyais que le Démon était comme pas différent une âme différente en moi avec une volonté différente plus je m’en accommodais et j’excusais le mal que je faisais […].

J’ai cru que mes parents avaient mis une autre volonté en moi qui me dicterait ma vie mais maintenant je sais que j’ai fait des choix même si je n’ai pas tout décidé.

Il faut comprendre que c’est trop dur de demander à un enfant qui a enduré d’avoir en plus la force de faire les bons choix c’est comme si vous demandiez à l’éclopé de marcher mieux que les autres. »

Un livre qui vous marquera. Parce qu’il ne contient rien de facile, rien de sensationnel ou de scabreux. Juste l’humanité dans ce qu’elle a de plus laid et de plus terrible. Et, au milieu, un enfant-martyr, devenu assassin. Emporté par cette rage. Qui se hait de ce qu’il est devenu. Et cherche toute sa vie à s’en sortir, à survivre.

Un roman sur la rédemption.

Je n’ai qu’un conseil : lisez-le !

Joseph O’Connor, « Le bal des ombres » 477 pages

Attention ! Coup de cœur absolu pour ce roman passionnant écrit par l’auteur irlandais Joseph O’Connor (frère aîné de la chanteuse Sinéad O’Connor). Découvert par les lecteurs de langue française à travers un recueil de nouvelles qui dressait un portrait terriblement décapant de l’Irlande d’aujourd’hui (« Les Bons Chrétiens », Phébus, 1996), Joseph O’Connor a été salué par la critique britannique et américaine comme l’un des maîtres de la nouvelle fiction.

Dans son 9ème roman, il raconte la vie de Bram Stocker (1847-1912), futur auteur de « Dracula ». Mais, attention ! Il ne s’agit pas d’une biographie linéaire. Il alterne les points de vue, exactement comme Stocker le fit dans « Dracula ».

Dans ce récit choral, on retrouve Bram Stoker, directeur du théâtre le Lyceum qu’a racheté l’immense acteur shakespearien Henry Irving, et la plus célèbre actrice anglaise de l’époque, Ellen Terry. Une ambiance extraordinaire plonge le lecteur dans ce théâtre qui vit triomphes et scandales, au rythme des colères d’Irving, de ses doutes. Réflexion sur le théâtre, la poésie anglaise, les auteurs irlandais. L’Angleterre d’Oscar Wilde. Son procès. Extraits de pièces de Shakespeare. Terreur sur Londres tandis que sévit Jack L’éventreur. Roman sur l’amitié. Sur le couple. Sur la vieillesse. Sur la place de la femme et la naissance de leurs droits.

Et évidemment en filigrane la naissance du roman « Dracula » : on découvre Mina, le fantôme qui hante le Lyceum, et nombre d’éléments, de personnages, de lieux qui y figureront. Les angoisses de ce jeune auteur, ses doutes sur l’écriture, le mépris d’Irving qui vampirise ceux qui l’entourent.

On apprend beaucoup : par exemple qu’à l’époque, les droits d’auteur n’existaient pas pour les romans.  Pour l’être, un roman devait être adapté et interprété au théâtre et un billet devait être vendu.

Les dialogues sont truculents et le style impeccable. Il faut louer la traductrice Carine Chichereau, car le style est époustouflant !

Que dire ? Que je l’ai savouré. Ce n’est pas un livre que l’on dévore. J’ai eu plaisir à le déguster, à vivre au Lyceum, à voir comédiens, couturières, machinistes vivre pour leur art. Plonger dans cet univers, comme un voyage dans le temps. Que la lecture est merveilleuse, magique de pouvoir ainsi nous faire voyager !

Éric-Emmanuel Schmitt « Madame Pylinska et le secret de Chopin » 119 pages

Est-ce un roman ou un conte initiatique ? Une fiction ou un récit autobiographique ? Madame Pylinska est-elle professeur de piano ou de philosophie ?

C’est tout à la fois et beaucoup plus. Une écriture d’une grande simplicité et toute en beauté. Des mots comme des notes, avec un style épuré.

J’ai lu les deux commentaires laissés par les lecteurs qui avaient emprunté ce livre à la médiathèque avant moi. L’un évoquait la poésie de l’ouvrage, l’autre s’agaçait devant ce qu’il considérait une « pitrerie sans consistance ». Je peux comprendre ces deux réactions : il arrive qu’on passe complètement à côté d’un livre. Moi, il m’a « parlé » : j’ai retrouvé les commentaires parfois farfelus de mon professeur de piano en musique de chambre. J’ai aimé interrompre ma lecture pour écouter des morceaux des compositeurs évoqués. Et comme j’ai toujours adoré Chopin, je n’ai pu qu’être sensible à cet hommage.

 

Adeline Dieudonné, « La vraie vie » 201 pages  Mega coup de cœur !!!!

Ce roman est tout simplement magistral ! Guère étonnant qu’il ait remporté tant de prix ! Très bien écrit. D’une puissance incroyable. Je l’ai dévoré littéralement. Happée Complètement.

Résumé éditeur : « C’est un pavillon qui ressemble à tous ceux du lotissement. Ou presque. Chez eux, il y a quatre chambres. La sienne, celle de son petit frère Gilles, celle des parents, et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. La mère est transparente, amibe craintive, soumise aux humeurs de son mari. Le samedi se passe à jouer dans les carcasses de voitures de la décharge. Jusqu’au jour où un violent accident vient faire bégayer le présent.

Dès lors, Gilles ne rit plus. Elle, avec ses dix ans, voudrait tout annuler, revenir en arrière. Effacer cette vie qui lui apparaît comme le brouillon de l’autre. La vraie. Alors, en guerrière des temps modernes, elle retrousse ses manches et plonge tête la première dans le cru de l’existence. Elle fait diversion, passe entre les coups et conserve l’espoir fou que tout s’arrange un jour.

D’une plume drôle et fulgurante, Adeline Dieudonné campe des personnages sauvages, entiers. Un univers acide et sensuel. Elle signe un roman coup de poing. »

Elle – Grand Prix des lectrices – Roman – 2019 / Fnac – Roman – 2018 / Renaudot – Prix des Lycéens – 2018 / Victor Rossel – 2018

 

Valérie Trierweiller « le secret d’Adèle » 305 pages

Sans le défi lecture que je suis, je dois l’avouer, je n’aurais pas lu Valérie Trierweiller. Et c’est un des plaisirs du défi : d’aller vers d’autres auteurs, d’autres univers que ceux que l’on aime.

J’ai beaucoup aimé ce roman qui est centré sur Adèle, jeune bourgeoise mariée à un homme aimable, femme aimée par les siens. Mais qui souffre de la mort de ses bébés.
Pour la sortir de son malheur, son mari a l’idée de la présenter à Klimt afin qu’il fasse son portrait.
Passionnée par les arts, Adèle est conquise. Par ce peintre génial qui considère les femmes comme ses égales.
Les séances de pose sont l’occasion de passionnantes discussions sur l’art, la philosophie et la vie en général.
Peu à peu, Adèle sent des sentiments naître.

J’ai trouvé le style très froid. Très journalistique. Mais, Adèle est un personnage passionnant. J’ai été ravie de la suivre. De rencontrer les grands artistes que connaissait Vienne à l’époque. De trembler à ses côtés devant la montée de l’antisémitisme. De m’enthousiasmer avec elle devant les combats des premières féministes.

Un récit de vie que je recommande vivement !

Wilfried N’Sondé, « Femme du ciel et des tempêtes » 267 pages.

J’ai lu ce roman en deux temps et, bizarrement, mon avis est assez différent sur ces deux parties :

J’ai adoré la première partie, qui raconte que, dans la péninsule de Yamal, en Sibérie, un chaman nenets trouve, la sépulture d’une reine africaine ayant vécu il y a plus de 10.000 ans. Il fait aussitôt appel à un scientifique français afin qu’il l’aide à informer le monde de cette incroyable découverte, et ainsi, le site sera protégé des industriels qui veulent le saccager pour en extraire le gaz.

J’ai trouvé la langue très belle. Au point que je me suis retrouvée dans la toundra magnifiquement décrite. L’expérience chamanique de Noun, puis celle de Silvère sont surprenantes : « Immobile, couché les bras en croix sur la sépulture, Silvère entendit clairement un voix d’outre tombe. Des restes de la défunte enfouie dans la terre, enserrée dans un linceul en fibre de raphia tressées, s’élevèrent des paroles rassurantes. Elle commencèrent à raisonner dans l’âme du jeune homme. Avec elles se déposa délicatement sur des tourments un voile de clarté apaisante. La vision qui le hantait depuis des jours et des nuits se précisa: sous le ciel orageux de la toundra, un vieil homme, emmitouflé dans un long manteau de peau, cheminait vers une tente en forme de tipi. »

En revanche, j’ai trouvé le côté « roman d’aventures » (la 2nde partie) voulu par l’auteur peu intéressant, surtout avec celle concernant Sergeï l’industriel mafieux russe. Qui boit, torture les femmes, dresse ses pitbulls pour tuer ses ennemis… Et est très répétitif dans ses menaces. Tout comme l’ histoire d’amour entre les savants totalement inutile.

Au fond, cette partie était trop réaliste trop crue, trop brutale pour s’insérer dans un récit éminemment poétique. Certes, l’auteur a voulu magnifier la nature sauvage et dénoncer son exploitation et sa destruction, mais il aurait sans doute atteint davantage son but, s’il s’était éloigné des clichés.

 Sandrine Collette, « Et toujours des forêts » 378 pages

J’ai vu que ce roman était un coup de cœur pour de nombreux lecteurs. Je peux le comprendre : le style est assez poétique, percutant et le thème de la terre détruite par l’humanité, ne laissant qu’une poignée de survivants, est assez dans l’air du temps. Il a reçu la même année le grand prix RTL-Lire, le prix de la Closerie des Lilas, le prix du Livre France Bleu – Page des Libraires et le prix Amerigo-Vespucci.

Ce ne sera pas un coup de cœur pour moi.

La première partie m’a profondément ennuyée : une jeune femme, Marie – un peu facile le prénom vu la suite – est chassée par deux vieilles qui l’ont séquestrée quelques mois pour l’empêcher d’avorter. Un jour, elles la chassent : et la femme, enceinte jusqu’aux yeux, s’en va à travers les forêts vers la civilisation. J’ai déjà trouvé ce début très incohérent.

Bref, aussitôt, Marie hait son enfant et se jure qu’elle fera son malheur toute sa vie. Au final, elle l’abandonne, puis vient le rechercher, puis l’abandonne une bonne fois chez une des vieilles en plein milieu des forêts. On ne sait pas ce qu’est devenue l’autre vieille. Quant à Marie, on ne la reverra plus. Sa promesse de pourrir la vie de son fils aura vite avorté. Pardon pour ce méchant jeu de mots !

L’enfant, Corentin, grandit. D’abord terrorisé par l’aspect de la vieille Augustine, il finit par l’apprécier. Il n’a pas d’amis, mais un béguin pour une voisine, qui veut devenir religieuse, mais, qui finira par se marier. Il est très vexé par son indifférence et la traite désormais de grosse vache. Super précision !

Quant à lui, il part dans la grande ville, fait des études brillantes, fait la fête, pense à Augustine, lui promet de réaliser son rêve de l’emmener voir la mer, puis refait la fête dans… les catacombes ! Heureusement pour lui et ses amis, car à ce moment-là, c’est la grosse explosion. Tout est détruit sur terre. Il ne reste rien : nada ! Ni arbre, ni fleur, ni animal…

Après avoir survécu quelques jours sous terre -grâce à des provisions, ben oui, c’est connu, pour faire la fête dans les catacombes, on fait des provisions pour une dizaine de jours ! -, ils sortent et se séparent.

Arrive la seconde partie qui ne m’a pas ennuyée, même si c’est du déjà lu ou vu. Un road trip en solitaire pour retourner dans les forêts afin de retrouver Augustine, en espérant qu’elle ait survécu.

Je ne dis pas plus pour ne pas spoiler le lecteur. Mais, j’ai bien aimé cette deuxième partie, même si c’est assez horrible. Monde détruit. Quelques survivants. Et malgré tout, des survivants capables des pires horreurs. Comme si l’humain n’avait pas suffisamment détruit.

Quant à l’espoir, il reviendra. Mais, par quel terrible procédé !

Le rôle de la femme dans ce roman est sans doute ce qui m’a le plus agacée : soit elle est vieille et sage, soit elle est celle qui repousse, rejette. Celle qui souffre en silence, qui subit la violence des hommes, qui refuse d’aimer. Elle est la victime, la sacrifiée, celle qui accouche encore et encore pour « sauver l’espèce ». Jamais l’héroïne.

Mieux vaut ne pas être déprimé, quand on lit ce roman. L’ai-je apprécié ou pas ? Difficile à dire. En tout cas, il ne m’a pas laissé indifférente et il vaut indéniablement le coup d’être lu !

 Nathalie Bianco, « Les courants d’air » 237 pages.

J’ai décidé de découvrir Nathalie Bianco avec son premier roman « Les courants d’air » et ce fut une véritable bouffée d’oxygène. Figurez-vous que je déprimais depuis quelques jours. Alors, les aventures de Nahéma, cette quadra récemment divorcée, qui doit trouver le cap, avec trois adolescents sur les bras, allait sans aucun doute me distraire de mes pensées moroses…

Imaginez la pauvre « flanquée d’une sœur ainée loufoque, qui aime le whisky et Dominique de Villepin, d’un « Adokon » qui préfère dégommer des ennemis dans Call of Duty plutôt que de préparer son bac, de prétendants Tinder qui postillonnent des miettes de pizzas, d’une bande d’amis fêtards et déjantés, d’un chat rebelle autoritaire et bourré d’antipuces et d’un petit dernier qui se prend pour Chuck Norris ! Comment concilier son projet de ressembler à l’élégante Inès de La Fressange avec sa passion pour la cancoillotte et le vin rouge ? »

Autant le dire ce roman est très drôle, avec les anecdotes que raconte Nahéma dans des mails à sa sœur, son ex-mari, son père, ses copines. Il est touchant aussi, surtout quand elle évoque l’absence de sa mère, sa solitude de divorcée, ou les attentats à Charlie Hebdo et ceux en Tunisie.

Des réflexions sur sa vie de femme. Sur notre vie de femme. Ses crises d’angoisse, ses fous rires avec les copines, ses maladresses, ses amours malheureuses, on les a connus. Et, ça fait du bien de s’en amuser, de s’en moquer.

Un livre qui m’a fait éclater de rire plusieurs fois, c’est précisément ce dont j’avais besoin. Alors merci Nathalie !

Camille Kouchner, « La familia grande » 191 pages

Pour un défi lecture, il me fallait lire un livre sorti en 2021 parmi une liste exhaustive imposée. J’ai trouvé celui-ci à la médiathèque et j’avoue que j’y allais un peu à reculons (pas à la médiathèque, car étant maladroite de nature et surtout la tête dans les nuages -de livres, bien sûr-, nul doute que j’aurais fini les quatre pattes en l’air !), ayant lu des critiques très négatives sur différents sites.

L’écriture est simple, sans la moindre fioriture. Une écriture franche, directe qui convient bien à ce qu’elle raconte. On entend parler l’auteure. On entend ses confidences, qui, comme le style de l’écriture, restent directes, mais élégantes. Très pudiques.

C’est un vrai talent de dire des choses aussi graves tout en restant digne. Ça demande du courage de se livrer ainsi, en sachant que l’hydre dont elle parle, celle qui la dévore depuis des années, va se libérer et provoquer bien des dégâts. Dire sans détruire, dire pour se reconstruire.

Parce qu’on sent à quel point ces terribles secrets l’ont dévorée physiquement et moralement durant des années

Le livre de Camille Kouchner n’est pas un règlement de comptes. Elle ne crache pas sur sa familia grande. Elle crache le poison qui lui a été insufflé tout au long de sa vie par ceux-là même qui auraient dû la protéger. Elle crache ce poison pour s’en libérer. Mais, avec pudeur. Elle écrit pour toutes les victimes, qui peut-être n’ont pas les mots : « C’est pour toutes les victimes que j’écris, celles, si nombreuses, que l’on n’évoque jamais parce qu’on ne sait pas les regarder. »

Olivia Ruiz, « La commode aux tiroirs de couleurs » 181 pages

J’avais vu beaucoup de critiques très élogieuses sur ce roman d’Olivia Ruiz. Or, les premiers chapitres m’ont paru assez ennuyeux. L’écriture est assez plate, malgré quelques jolies tournures. L’idée développée : découvrir les secrets de sa grand-mère en visitant les tiroirs de couleurs de sa commode assez convenue :

« Enfin, après tant d’années d’impatience domptée, je vais savoir pourquoi elle s’emballait à ce point pour cacher le secret que renfermaient ces dix tiroirs. Ma grand-mère les nommait ses renferme-mémoire. » / « Il va falloir y aller maintenant : attaquer par le premier tiroir, quitte à ne plus lâcher jusqu’au petit matin. J’ai retourné le vinyle de Morricone. Je me suis assise devant la commode aux tiroirs de couleurs.

A nous deux maintenant Abuela. Surprends-moi. Encore. »

Le livre étant court, je l’ai quand même poursuivi. Et la suite m’a bien plu : la passion entre Rita et Rafael, les relations entre elle et sa fille. En revanche, le dernier chapitre m’a déçue.

Mon avis reste assez mitigé et je préfère Olivia Ruiz chanteuse qu’auteure. En tout cas, pour ce premier livre.

Jean-Pierre Martin, « Mes fous » 154 pages

Père de quatre enfants, dont un enfant reconnu autiste asperger et une fille schizophrène, Sandor se sépare de son épouse. Fatigué, il prend un arrêt de travail afin de se reposer. Pour s’éloigner aussi de ceux qu’il ne supporte plus : « les masques, les simagrées (…) Les petits hommes qui se prennent pour quelqu’un. Les surimportants qui pontifient ».

Et tandis qu’il se promène en ville, il constate que son empathie semble attirer les gens différents. Aussi s’interroge-t-il : « Est-ce que j’attire les fous, ou bien est-ce moi qui cherche leur compagnie ? » / Je marche infatigablement, interminablement, sans but, dans les rues, sur les quais, dans les parcs. Quelques humains, des ultrasensibles, perçoivent de l’intérieur mes ondes. Il arrive qu’une rencontre de hasard m’entraîne dans son maelström. Sylvain a bien raison de me dire que je souffre d’un excès d’empathie. C’est vrai que j’ai tendance à voir la folie partout, à débusquer sa menace, chez moi ou chez les autres, à travers des signes légers : une parole exagérément volubile, l’hystérie d’un geste, le mutisme glaçant d’un poisson froid, la logorrhée d’un monologuiste. Les fous et les demi-fous me magnétisent. A moins que ce soit le contraire. Je ne peux pas détourner mon regard. Je suis prêt à les suivre tel un privé qui aurait renoncé à la filature et adopté la méthode directe.

Il se jette sur toutes les lectures qui concernent les différentes formes de folie, évoque ces « corps errants » qui se confient à lui : « Quelquefois, par solidarité, j’ai envie de hurler avec eux, de harponner les autres, tous les autres si indifférents, si pressés, si blindés de normalité. »

Un ouvrage intéressant, sensible, parfois drôle, mais aussi désespérant face à la souffrance de ceux qui sont ignorés. Et une écriture ciselée.

Pearl Buck, « Vent d’est, vent d’ouest » 211 pages Prix Nobel de littérature 1938

Kwei-Lan est à la veille de son mariage prévu dès sa plus tendre enfance par ses parents. Son mari est un Chinois de son milieu social et la jeune fille a tout appris de sa mère afin d’être une épouse parfaite, c’est-à-dire discrète, soumise totalement à son mari, qui lui sera supérieur en tout.

Mais, dès le premier jour, toutes les certitudes de Kwei-Lan s’effondrent : son mari, qui a étudié aux Etats-Unis, lui annonce qu’il veut qu’elle soit son égale, et il trouve épouvantable la souffrance qu’elle a enduré dès l’enfance pour maintenir ses pieds dans une taille minuscule.

Au départ, elle est épouvantée, puis, peu à peu, elle s’ouvre elle aussi à cette étonnante modernité. Elle subit à nouveau la torture en libérant ses pieds, aidée par son mari médecin. Et, à ses côtés, elle découvre une autre culture, celle de ses amis occidentaux qui lui ont toujours été présentés comme des êtres hideux, barbares et inférieurs.

Dans la seconde partie, elle accueille chez elle son frère de retour des Etats-Unis avec son épouse américaine. C’est évidemment un scandale sans nom qui éclabousse toute la famille. Plus que jamais, deux vents vont s’opposer.

C’est un roman qui parle beaucoup de la Chine, de ses traditions, de ses conceptions sur le mariage, mais aussi sur les préjugés qu’avaient les familles traditionnalistes sur les occidentaux jugés sans culture et totalement inférieurs.

Il parle aussi d’amour : celui d’enfants pour leurs parents, de l’amour entre époux qui nait peu à peu. Du poids des traditions, qui impose aux femmes et aux enfants une soumission absolue, et qui refuse toute modernité y compris dans la médecine.

Pour autant, tout est écrit avec subtilité, humour et intelligence. L’auteur ne tombe pas dans la condamnation, la critique ou la caricature. Elle dit les choses comme elles sont, sans émettre de jugement de valeur sur telle ou telle façon de vivre.

C’est un roman assez court, que j’ai dévoré sur une matinée. Et pourtant, que d’intensité dans ce très beau livre !

Christiana Moreau, « Cachemire rouge » 229 pages

J’avais proposé comme thème de lectures communes « vêtements » en avril dans le groupe que j’administre « Le cercle des enragés de lecture ». J’avais fait une vingtaine de propositions, parmi lesquelles « Cachemire rouge ».

Je l’ai lu et quelle magnifique découverte ! Un roman bien écrit, ciselé, élégant, qui raconte le courage de trois femmes face à la mondialisation qui écrase tout sur son passage.

On y parle du réchauffement climatique qui oblige Bolormaa et les siens à quitter les steppes de Mongolie afin de devenir ouvriers -esclaves- dans un atelier de filature tenu par les Chinois, dans la mégalopole Ordos.

« Bolorma souffre pour son père. Elle a une irrésistible envie de se glisser contre lui en murmurant de douces paroles. Elle voudrait lui dire combien elle l’admire et aime la vie itinérante dans la steppe. Elle lui ressemble et le même sang coule dans leurs veines. Mais ces choses ne se disent pas. Il n’est pas décent d’exprimer ses sentiments, surtout pour une fille. Batbayr prendrait cela pour de la pitié. Et ce serait insultant. Elle a juste le droit de marquer sa déférence en se conformant à sa volonté.

Le cœur serré, elle entreprend de disposer côte à côte les peaux de bêtes sur le plancher où ils coucheront une dernière nuit avant de démonter la yourte au lever du jour et de prendre leur ultime départ. »

Peu avant de quitter les siens partis travailler dans une autre usine, Bolormaa vend un pull en cachemire rouge à une Italienne venue acheter en Mongolie des tissus pour sa petite boutique. Enthousiasmée par le travail de l’adolescente, elle lui laisse sa carte de visite, qui deviendra par la suite la « carte » de l’évasion.

Désormais victime du racisme de la part de ses collègues chinois, Bolormaa se sent mourir peu à peu. Pourtant, c’est sa rencontre avec une autre ouvrière chinoise et leur incroyable amitié qui vont leur donner la force de s’enfuir : « Comme un arbre, l’amitié grandit au fil du temps. Ses racines prennent de la vigueur et lui permettent de devenir immense et forte. Même une feuille de papier est moins lourde quand on la porte à deux. Elle songe que cette fille est désormais ce qu’elle a de plus cher. Elle est son amie, sa sœur d’infortune, sa famille, sa compagne de jours meilleurs à venir. Elle est tout. (p. 154) ».

Une amie chinoise riche en proverbes qui redonnent du courage : « Si on ne peut empêcher les oiseaux du malheur de voler au-dessus de nos têtes, on peut les empêcher de faire leurs nids dans nos cheveux. »

Commence alors leur exil vers l’Europe rêvée. Et avec lui le début d’un autre esclavage… « Elle n’appartient plus à aucune patrie, ni celle qu’elle fuit, ni celle qu’elle espère, ni celles qu’elle va sillonner. Elle n’est plus qu’une migrante clandestine, un parasite. Son prénom, qui évoque les eaux cristallines du torrent qui dévale les montagnes, qui riait telle une promesse dans le ciel indigo de la steppe, n’aura plus aucun son pour des oreilles étrangères. »

Ce beau roman m’a rappelé l’émotion que j’avais ressentie l’an dernier avec « Le crocus jaune » de Laïla Ibrahim, ou récemment « Vent d’est, Vent d’ouest » de Pearl Buck. Dans chacun de ces livres, le parcours de femmes courageuses, soumises au poids des traditions. Récits d’amitié à l’écriture élégante.

 

Mazarine Pingeot, « les invasions quotidiennes » 238 pages

Autant le dire tout de suite, ce roman m’a ennuyée. Je l’ai trouvé répétitif, au style lourd. L’héroïne -une maman solo débordée en instance de divorce – a déjà été rencontrée tant de fois dans des magazines, des livres « feel good » dans lesquels a priori tout va mal, mais ou à la fin, tout s’arrange. Dans certains d’entre eux, quelques passages amusants et là, pas vraiment.

On les rencontre dans la vraie vie aussi, sauf qu’elles n’appartiennent pas à la bourgeoisie qui claque du fric n’importe comment. Celles qu’on rencontre dans la vraie vie sont rarement profs de fac et auteurs de romans jeunesse à succès. En l’occurrence l’héroïne de ce roman a des problèmes d’argent surtout parce qu’elle ne sait pas gérer son budget.

Bref, j’ai trouvé ce roman sans intérêt, voire agaçant…

Marc Lévy, « Le voleur d’ombres » 292 pages

Décidément, les romans de Marc Lévy me plaisent toujours à moitié. Dans celui-ci, on découvre, dans une première partie, un petit garçon capable de « voler » les ombres (en fait, il échange la sienne avec une autre), de communiquer avec elles et, ainsi, de pouvoir connaître les secrets, les désirs, les regrets de ses propriétaires légitimes. L’idée est fort jolie et j’ai beaucoup aimé cette partie dans laquelle il tente d’aider ses proches. Sa relation avec sa mère. Son amitié avec Luc, le fils du boulanger. Sa façon de résister aux maux de l’enfance tout en savourant ses petits plaisirs. Ceux auxquels on repense avec nostalgie.

Puis, arrive la seconde partie. Cette fois, notre garçonnet est devenu un adulte, désormais interne en médecine. Et voilà qu’il devient, à mes yeux, extrêmement antipathique. Le fils « oublie » sa mère, ne voit même pas sa vieille voisine qu’il croise chaque soir, se montre un petit ami exécrable parce que finalement, il est d’un égoïsme absolu.  Bizarrement, sans qu’on sache pourquoi, il n’y a pratiquement plus d’allusion à sa faculté de « voleur d’ombres ». J’ai parfois eu l’impression que l’auteur ne savait pas comment boucler cette seconde partie. Je l’ai d’autant plus trouvée frustrante que j’avais aimé la première partie.

 

Romances et sagas amoureuses ! 

Dominique Drouin : « de mères en filles » Saga familiale composée de 4 romans :  Tome 1 : « Alice » – Tome 2 : « Ariane » (Pas encore lu les tomes 3 (« AnaÏs » et 4 « Ava »).

J’ai gardé la nostalgie des séries estivales qui passaient à la télévision : « La rivière Espérance », « Le château des oliviers », « Terre Indigo »… C’est pourquoi, chaque été, je lis des sagas.

Tome 1 : « Alice »   416 pages

Jeanne Martin, 16 ans, tombe amoureuse de son beau-frère et accouche, dans le plus grand secret, de leur enfant prénommée Alice. Envoyée dans plusieurs foyers, son père naturel finit par l’adopter, car son épouse ne peut avoir d’enfant. La tante et la petite fille ignorent leur parenté, mais, très vite, toutes d’eux s’apprivoisent grâce au piano. Alice ne communique, ne vit que par son instrument.

Parallèlement, le jeune Claudio Calvino, cadet d’une famille immigrée pauvre, travaille sur le parvis de l’opéra de Lille. Le soir, après son travail, il répète les leçons entendues. Surpris par un des maîtres, il est aussitôt admis comme élève, tant sa voix est admirable. Mais, son père renie ce fils qu’il imagine honteux des siens.

Alice et Claudio se rencontrent, unis par leur amour exclusif pour la musique. Mais, tous deux appartiennent à des mondes différents. Claudio risquera-t-il un scandale qui pourrait détruire ses années de sacrifices ? Et Alice, si souvent abandonnée, pourra-t-elle supporter d’être, une fois encore, séparée d’un être cher ?

Si la première partie est assez lente à se mettre en place, l’ensemble du roman est fort agréable à lire. Alice et Claudio sont des êtres sensibles, extrêmement attachants. L’auteur a inséré avec intelligence et subtilité les renseignements sur la condition de la femme de la bourgeoisie française, et sur celle des familles immigrées italiennes. Sans oublier de nombreuses informations sur l’opéra.

Tome 2 : « Ariane »   356 pages

J’ai adoré le personnage d’Ariane. Aussi indépendante que sa mère avec laquelle elle entretient des relations difficiles, et très complice de son père, elle découvre, à New-York, les nouveaux métiers de la radio et…la liberté. Elle rencontre Marcel Lepage, le séduisant dandy, fou de jazz et incorrigible noctambule. Partagée entre son amour pour Marcel, sa passion pour son métier et son attachement pour sa famille, Ariane se montre forte, indépendante, féministe.

Ce tome est d’autant plus intéressant qu’on apprend beaucoup sur les débuts de la radio, son rôle durant la 2ème guerre mondiale vue du Québec, pays dans lequel Ariane et les siens vont s’installer, mais aussi dans les revendications sociales des travailleurs et des femmes.

J’ai également aimé voir l’évolution d’Ariane, en tant que fille, sœur, épouse et mère. Ses relations conflictuelles avec sa mère et sa sœur Agathe. La voir découvrir peu à peu les secrets du passé pour mieux comprendre son présent.

 

 

 

 

 

 

 Kinley MacGregor, « Les aventuriers des mers. Pirate de mon cœur », 314 pages.

Je suis toujours étonnée par la nullité des traductions des titres des romances. Ce titre « Pirate de mon cœur » est vraiment ridicule au possible !

Pourtant, ce roman à l’eau de rose n’est ni meilleur, ni moins bon que les célèbres chroniques des Bridgerton qui ont tant de succès et, il est, comme elles, édité par « Jai lu » dans la collection « Aventures et passions ».

Une histoire on ne peut plus dans les « normes » de ce type de romances : un amour impossible entre le redoutable pirate Black Jack et la respectable Loreleï Dupré qu’il a enlevée. Naturellement, cette histoire commence bien mal, et évidemment finit fort bien. Et pour pimenter le tout, de méchants pirates et des gentils, des batailles en mer et des naufrages, de l’amour et des vengeances ! Sans oublier un soupçon d’érotisme…

Ca ne vole pas haut, mais ça fait voyager. Alors, quand vous aurez fini les chroniques des Bridgerton, si elles vous ont plu, embarquez sur le navire de Jack Rhys !

 Tess Thompson « l’institutrice d’Emerson Pass » 372 pages

J’ai adoré ce roman, parce qu’il est un mélange de « La mélodie du bonheur », de « Docteur Quinn, femme-médecin », de « la petite maison dans la prairie »… Bref, c’est rempli de bons sentiments et ça fait rudement du bien !

L’histoire est simple : Lord Barnes a préféré abandonné son titre et ses biens en Angleterre au profit de son cadet afin de mener une vie libre, loin des règles sociales bien établies. Il est parti avec deux de ses serviteurs en Amérique et il a racheté des terres abandonnées dans l’idée d’y créer une ville où chacun pourrait vivre en paix, de façon fraternelle.

Il a rencontré une jeune femme avec laquelle il a eu 5 enfants. Mais, celle-ci, atteinte d’une maladie mentale, s’est éteinte. Désormais, c’est seul qu’il élève ses enfants et mène son projet social. Il fait donc appel à une institutrice. Ses lettres ne l’avaient pas préparé à l’arrivée d’une femme aussi jeune…et aussi belle.

Très pauvre, Quinn n’a eu d’autre choix que d’accepter son poste, espérant ainsi envoyer assez d’argent à sa mère et à sa seule pour qu’elles parviennent à vivre dignement. Son sang froid est d’autant plus mis à l’épreuve quand des coups de feu effrayent les chevaux qui tiraient son traineau et qu’elle est projetée dans la neige… Quand elle se réveille, elle se trouve dans le salon de Lord Barnes, observée par son futur employeur et par ses cinq enfants. De l’enfer, elle passe au paradis, mais pour combien de temps ?

Les différences sociales permettront-elles de vivre leur amour ? Et que dire de leur volonté d’instruire autant les enfants blancs que les enfants métis et chinois dans l’école de la ville ? Certains habitants racistes risquent bien de mettre leurs vies en danger.

Et comment les cinq enfants Barnes verront-ils cet amour entre leur père et leur institutrice, eux qui ont tout fait pour chasser les nurses respectives ?

« L’institutrice d’Emerson Pass » est le premier livre d’une série de douces romances historiques se déroulant à Emerson Pass. Si vous aimez les héroïnes nobles et courageuses, pleines de résilience, une pincée de suspens, alors vous allez adorer cette aventure de Tess Thompson qui se passe dans le Far West au temps des pionniers.

Marie Adeline, « S.E.C.R.E.T » tome1 – 312 pages – Pour lecteurs avertis

Encore une saga érotique de plus, pourriez vous penser ! Oubliez les histoires de soumission de jeune femme maladroite et de milliardaires fan de S.M. Ici, on suit les aventures de Cassie, serveuse de 35 ans, veuve d’un mari brutal et alcoolique, qui l’a dévalorisée tout au long de leur mariage. L’image qu’elle a d’elle est si désastreuse qu’elle a renoncé à l’amour, éconduisant son patron qu’elle trouve pourtant ultra-sexy et adorable.

Son travail met sur sa route une étrange inconnue, qui lui propose d’intégrer une société secrète, dont le but est d’aider les femmes à regagner confiance en elles en réalisant leurs fantasmes les plus audacieux.

Malgré son appréhension, Cassie décide d’être initiée au programme en dix étapes, afin de renouer avec le plaisir et avec son corps.

Un roman bien écrit, sans guimauve – ou presque ! – et sans vulgarité. Cassie est une héroïne attachante, qui décide de suivre le conseil de son Mentor : « La peur ne peut partir si nous ne la lâchons pas, c’est nous qui la créons et c’est à nous de la faire disparaître. » / « Je fermai mon esprit au doute, c’est-à-dire que je l’ouvris au champ des possibilités. »

Marc Lévy « La prochaine fois » 260 pages.

C’est mon 3e roman de Marc Lévy. J’avais trouvé le premier moyen, le 2e ennuyeux et j’ai beaucoup aimé celui-ci !

Histoire d’amour qui traverse les siècles, tableau mystérieux, vengeances et trahisons.

Si la première partie est assez lente, la seconde est passionnante. Suspense total jusqu’au bout.

Par ailleurs, on apprend pas mal de choses sur les restaurations et analyses de tableaux.

Je recommande vraiment !

Un bémol : des coquilles dans une édition aussi cotée que pocket, franchement c’est exagéré !

Note éditeur : « C’est un tableau disparu qui les fait se rencontrer, La Jeune Femme à la robe rouge.

Jonathan est expert en peinture, Clara est galeriste. Ils ne s’étaient jamais vus, n’habitent pas la même ville, et pourtant… entre ces deux passionnés d’art, s’installe un trouble étrange, comme s’ils se connaissaient déjà. Ils sont convaincus de s’être déjà croisés. Mais où et quand ? À Londres, il y a plus d’un siècle ?

De Saint-Pétersbourg à Boston, de Londres à Florence et Paris, une aventure où amours, trahisons et énigmes défient le temps.

 » Un conte de charme plein de mystère dans le milieu de l’art.  » L’Express

 » Levy explore les coulisses, les couloirs les plus secrets de l’amour.  » Pierre Vavasseur – Le Parisien »